Coulrophobie : pourquoi avons-nous peur des clowns ?

Clown drôle de tête
Personnage emblématique de l’enfance, le clown est un personnage comique. Avec son déguisement multicolore et son nez rouge, il fait des blagues et divertit les plus petits. Pourtant, de nombreuses personnes sont effrayées par la simple vision de cet individu fantasque. Quand cette crainte aboutit à une véritable crise d’angoisse, c’est qu’il s’agit de coulrophobie. Vous pensez être concerné par cette phobie ? Vous vous demandez d’où elle provient ? Alors, découvrez tout ce que vous devez savoir sur la coulrophobie.

Qu’est-ce que la coulrophobie ?

Étymologiquement, le mot coulrophobie vient du grec ancien, dont la racine « coulro » signifie acrobate à échasses et « phobos » la peur ou l’effroi. La coulrophobie désigne donc la peur panique des clowns. Qu’il s’agisse d’un film, d’une photo ou d’un comédien au nez rouge, la personne phobique déclenche une série de symptômes physiques pouvant conduire à une attaque de panique. Souvent présente dès l’enfance, l’angoisse des clowns peut se poursuivre jusqu’à l’âge adulte.

La peur des clowns : causes, origines et significations

Peur de l'apparence

La coulrophobie provient généralement de la peur de l’apparence. Elle se manifeste par une impossibilité d’analyser l’autre à cause du masque qu’il porte. Cela est alors vécu comme une menace potentielle. C’est pourquoi cette phobie est souvent jumelée avec la crainte des masques et des déguisements. La coulrophobie renvoie à la peur archaïque des inconnus et des prédateurs. Elle est finalement une manière de se protéger.

Expérience traumatique

La phobie des clowns peut aussi être la conséquence d’un événement traumatique vécu dans l’enfance. Dans ce cas, la personne a été effrayée par ce drôle de comédien lors d’un carnaval ou d’une fête d’anniversaire, par exemple.

L'imprévisibilité

Au-delà de l’apparence camouflée, le clown est un personnage aux réactions imprévisibles. En effet, il peut subitement jeter une tarte au visage de quelqu’un ou l’arroser avec un jet d’eau. Ces agissements soudains peuvent donc engendrer un sentiment d’angoisse et générer une coulrophobie.

La culture populaire

L’image du clown a été déformée par certains films faisant partie de la culture populaire. Si vous avez visionné des films, tels que, Joker ou Le clown meurtrier, vous comprenez aisément pourquoi ce personnage effraie.

Les faits divers

Certains faits divers marquants ont marqué la mémoire collective. C’est le cas avec les événements du Clown tueur survenu à Chicago dans les années 70. Un déséquilibré se cachait alors derrière un costume de clown pour amuser les enfants et les amadouer. D'autres situations similaires se sont produites et ont contribué à détruire l’image sympathique du comédien loufoque au costume multicolore.

Quels sont les symptômes de la coulrophobie ?

Les symptômes de la coulrophobie sont semblables à ceux de toutes les phobies. Ainsi, en cas de vison d’un clown, une personne souffrant de cette pathologie peut déclencher une série de symptômes physiques. Il s’agit notamment de :

  • bouffées de chaleur ;
  • frissons ;
  • accélération du rythme cardiaque ;
  • palpitations ;
  • mains moites ;
  • sudation excessive ;
  • nausées ou vomissements ;
  • diarrhées ;
  • troubles digestifs ;
  • tremblements ;
  • engourdissements ou fourmillements ;
  • bourdonnement ou oreille qui se bouche ;
  • poids sur le thorax ;
  • sensation d’étouffement ;
  • essoufflement ;
  • impression de mort imminente ;
  • dépersonnalisation ;
  • crise d’angoisse ;
  • évanouissement ;
  • etc...

Comment soigner la coulrophobie ?

La thérapie cognitive et comportementale (TCC)

La TCC ou thérapie cognitive et comportementale est le traitement le plus efficace contre les phobies et les troubles anxieux en général. En travaillant sur les fausses croyances du patient et en lui faisant changer sa perception négative des clowns, le thérapeute parvient à le soigner. En une dizaine de séances seulement, la coulrophobie a disparu et la personne traitée peut retrouver une vie normale. Attention, pour fonctionner, le patient doit se montrer volontaire et investi dans sa thérapie.

L’hypnose

L’hypnose Éricksonienne est très efficace pour traiter les troubles anxieux. En complément ou non d’une TCC, cette pratique permet de reprogrammer le subconscient et d’aider le patient à se débarrasser de sa phobie.

L’EMDR

L’EMDR correspond à une désensibilisation et un retraitement par des mouvements oculaires. Cette pratique s’appuie une stimulation sensorielle au moyen de mouvements des yeux et de stimuli auditifs et tactiles. Cette méthode permet de solliciter le mécanisme neuropsychologique de l’individu à traiter en lui permettant de revivre de manière moins intense les événements traumatiques à l’origine de sa phobie. L’EMDR convient parfaitement aux personnes qui ont développé un trouble phobique à la suite d’une situation choquante bien précise.

La programmation neurolinguistique (PNL)

La PNL ou Programmation neurolinguistique est une pratique qui s’intéresse à la manière dont les individus agissent dans un environnement bien déterminé. Cette méthode permet ainsi de modifier la perception du monde qui entoure le patient et donc de changer ses comportements de départs. À l’issue de cette thérapie, la phobie a totalement disparu.

La guérison chez l’enfant et chez l’adulte

Chez les enfants atteints de coulrophobie, il est fréquent que cette peur disparaisse en grandissant. Il n’est alors pas nécessaire de leur faire suivre un traitement particulier. En revanche, si vous constatez que cette phobie s’accompagne d’autres peurs ou d’anxiété assez marquée, alors n’hésitez pas à consulter un pédopsychiatre. Dans le cas où la crainte des clowns se poursuivrait à l’âge adulte et qu’elle devient handicapante, il est alors possible de suivre une des méthodes précédemment citées pour se faire soigner.

En bref, la coulrophobie correspond à la peur des clowns. Il s’agit d’une phobie fréquente qui n’a pas véritablement de répercussions dans la vie des personnes atteintes. Bien que les symptômes engendrés à la simple vision d’un clown ne soient pas agréables, il n’est pas nécessaire d’entreprendre un traitement. En revanche, si vous constatez que cette phobie s’accompagne d’autres troubles anxieux, alors n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin généraliste, d’un psychologue ou d’un psychiatre pour vous faire traiter.

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