Maladies respiratoires : L’asthme en question

Asthme Inhalateur
Maladie de plus en plus fréquente, elle concerne trois millions et demi de personnes. Un million et demi d’entre elles ignorent leur maladie ou parfois la négligent. Pourtant, sept personnes meurent encore chaque jour en France d’une crise grave. Malgré des traitements très efficaces, 80 % des asthmatiques diagnostiqués sont mal contrôlés. Les traitements sont mal suivis, parfois en raison de la difficulté d’utilisation des aérosols doseurs, souvent à cause d’une crainte infondée des corticoïdes inhalés. L’objectif est d’apprendre aux patients à contrôler leur asthme, afin qu’ils n’aient plus aucun symptôme et puissent vivre normalement.

Qu'est-ce que c'est ?

C'est une maladie inflammatoire des bronches qui, lors des crises, entraîne des difficultés à inspirer et surtout à expirer l'air des poumons. On parle d'asthme intermittent lorsque les crises viennent ponctuellement, et d'asthme permanent quand il est présent de manière continue.

Ses signes caractéristiques : une toux généralement sèche, un sifflement, une gêne respiratoire, une oppression thoracique. Lors d'une crise, le sifflement devient aigu, l'essoufflement et l'oppression sont plus intenses et la toux, forte et en quinte, produit des mucosités difficiles à évacuer. L'asthme résulte d'un facteur génétique et/ou allergique.

Les crises peuvent être déclenchées par un effort, la poussière, la fumée de cigarette, les pollens, l'humidité, les moisissures, la pollution, un rhume ou une bronchite, l'air froid...

Je suis asthmatique, mais je ne le sais pas...

En dehors des crises, l'asthme peut se manifester par des signes moins évidents, qui durent depuis des années. Ils sont souvent assimilés à des bronchites à répétition ou à des toux nerveuses. « J'ai découvert que je souffrais d'asthme à 38 ans, alors que cela durait depuis plusieurs années », raconte Sylvie Manaux, de l'association Asthme et Allergies. Outre l'inconfort au quotidien, sans traitement, certaines crises peuvent devenir une urgence médicale et provoquer, à long terme, une insuffisance respiratoire.

Quels signes doivent inciter à consulter ?

  • Une toux sèche la nuit.
  • Une toux à l'effort.

Quels examens pour poser le diagnostic ?

Le médecin procède à un interrogatoire (antécédents familiaux, facteurs déclenchants, fréquence des crises, épisode d'eczéma ou de rhume des foins...) et à un examen clinique.

Certains praticiens, équipés d'un débitmètre de pointe (un appareil pour mesurer le souffle), établissent une première évaluation de la fonction respiratoire. Le diagnostic est posé grâce à une exploration fonctionnelle respiratoire EFR). Cet examen dure 20 minutes. Le patient est assis, le nez bouché avec une pince. Il souffle alors le plus vite et le plus fort possible à travers un embout placé dans sa bouche pour évaluer s'il y a une obstruction bronchique.

Quel traitement ?

Deux classes de médicaments sont utilisées :

  • Les bronchodilatateurs, en général inhalés, qui relâchent les muscles et ouvrent les bronches rétrécies. Ils ont une action de trois à douze heures et soulagent immédiatement une crise.
  • Les anti-inflammatoires, qui traitent le fond de la maladie. Il s'agit des corticoïdes inhalés, dont les effets secondaires sont minimes, et des antileucotriènes.

Les corticoïdes inhalés et les bronchodilatateurs à action prolongée sont associés lorsque l'asthme persiste.  Mais lorsque les patients vont mieux, ils arrêtent le traitement de fond.  Or, il doit être suivi de manière continue. II faut savoir que l'on ne constate pas les effets du traitement de fond immédiatement, mais après plusieurs semaines. Si on ne le prend pas régulièrement, on ne sent pas venir l'œdème et les crises sont alors plus sévères.

Crise Asthme
© istock

Comment bien vivre avec la maladie ?

Avant d'appliquer les méthodes de l'école de l'asthme, elle était handicapée. Aujourd'hui, en ayant appris à maîtriser sa maladie, elle vit normalement.

Reconnaître les signes annonciateurs d'une crise

De petits signes peuvent annoncer une crise et demandent une prise immédiate de bronchodilatateur. Ces signes diffèrent d'une personne à l'autre, mais varient rarement chez une personne. On retrouve entre autres :

  • Toux.
  • Fatigue.
  • Yeux qui piquent, grattent ou coulent.
  • Nez qui coule.
  • Gorge qui gratte, pique ou fait mal.
  • Eternuement.
  • Mal de tête.
  • Changement de couleur du visage.
  • Cernes autour des yeux.
  • Chute du débit expiratoire de pointe (évalué avec un petit appareil).

Évaluer sa sévérité

Il faut prendre en compte trois critères :

  • L'intensité de la gêne respiratoire (possibilité de faire un effort physique, de dire une phrase sans reprendre son souffle).
  • La réponse au traitement antiasthmatique (une à deux bouffées du bronchodilatateur et répéter 15 minutes plus tard).
  • La valeur du débit expiratoire de pointe (DEP) : valeur mesurée à l'aide d'un débitmètre.

Éviter les circonstances favorisant son apparition

  • Identifier les facteurs déclenchants des crises (contact avec un chat...).
  • Prendre régulièrement ses médicaments contre l'asthme.
  • Mettre en œuvre un traitement préventif dans certaines circonstances, comme avant d'aller dans un restaurant enfumé ou bien de faire du sport (une à deux bouffées de bronchodilatateur, trente minutes avant).
  • Surveiller ses glaires en cas d'infections respiratoires. Si elles deviennent jaunes ou vertes, il faut impérativement consulter son médecin.

À lire aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. - * Champs obligatoires