La prévention et le traitement de la ménopause : un nouvel enjeu pour la santé des femmes
Autrefois, la médecine était curative. Depuis quelques années, elle a aussi un rôle d'éducation, de prévention et d'amélioration de la qualité de vie.
La ménopause peut altérer la santé de la femme (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, déprime...) et engendrer des complications à long terme. Il est donc souhaitable de la traiter, surtout dans notre société occidentale, peu indulgente, voire cruelle envers les femmes qui vieillissent. Le traitement de la ménopause est un choix (comme la contraception).
Il n'est jamais irréversible, peut être reporté, suspendu et repris. Les millions de femmes concernées ne devraient plus, comme leurs aînées, avoir à subir avec fatalisme et résignation ces inconvénients. Elles peuvent, aujourd'hui, arriver "dynamiques" à l'âge de la ménopause et le rester, continuer à être sexuellement actives et assumer pleinement leurs activités socioprofessionnelles.
Tout au long de sa vie, chaque femme devrait, une fois par an, consulter son médecin ou son gynécologue et se faire surveiller très régulièrement après 40 ans (examen clinique, bilan des seins, frottis et mammographie).
Dans la majorité des cas, une femme ne passe pas de cycles réguliers à une carence hormonale complète. Cette période de transition - souvent la plus difficile à vivre et à traiter - exige une consultation minutieuse (bilan des antécédents familiaux et personnels, alimentation, examen clinique, conseils d'hygiène de vie, préparation psychologique, information sur les traitements...).
Traitement de la "préménopause"...
La carence en progestérone peut provoquer des troubles qui se traitent par un progestatif de rééquilibration hormonale. Le choix de la molécule par le médecin, la posologie et la durée des prises devront, en raison de la variabilité des déséquilibres, être réajustés jusqu'à parfaite tolérance.
Traitements de la "ménopause confirmée"
Les traitements non hormonaux
Il existe des traitements non hormonaux de certains troubles de la ménopause (bouffées de chaleur). Ce sont des produits à action centrale au niveau du cerveau ou des vaisseaux périphériques.
Leur efficacité est variable et non prévisible. Ils peuvent être associés à un traitement hormonal s'il est limité par la tolérance ou lors de bouffées de chaleur récalcitrantes.
Le traitement hormonal substitutif (T.H.S.)
Il reproduit des cycles normaux et conserve les règles. Rapidement, il supprime les bouffées de chaleur et améliore le sommeil, préserve la souplesse de la peau, normalise l'humeur, protège la trophicité génitale et l'activité sexuelle.
A plus long terme, il prévient l'ostéoporose, les complications osseuses et réduit le risque coronarien. Bien équilibré, il ne fait pas grossir.
Le traitement hormonal "sur mesure"
En fonction des réactions des patientes pendant les premiers mois, des ajustements thérapeutiques sont souvent nécessaires pour aboutir à un véritable traitement personnalisé. Pour être efficace sur les troubles et préventif sur les complications de la ménopause, il doit être bien compris, accepté et surtout bien toléré.
Avec un traitement hormonal correctement dosé, la femme doit se sentir bien dans son corps et dans sa tête. Nous disposons en France d'un grand nombre de molécules (progestatifs dérivés de la progestérone, œstrogènes naturels), pour pallier les défaillances ovariennes. C'est pourquoi les contre-indications ont tendance à se réduire (sauf cancer du sein préexistant).
Les œstrogènes sont administrés (en continu ou du 1 au 25 du mois) par voie cutanée (timbre : 2 fois/semaine, ou gel : tous les jours) ou par voie orale : 1 comprimé/jour. En cas de risque vasculaire particulier (antécédent de phlébite) la voie cutanée est préférable. Dans les autres cas, le choix revient, après discussion, à la patiente.
Les progestatifs sont prescrits pour protéger la couche interne de l'utérus en moyenne 12 jours par mois. Pour les femmes hystérectomisées : œstrogènes seuls ou associés à un progestatif. Les deux attitudes sont possibles, mais la controverse demeure, en France. (A l'étranger, seuls les œstrogènes sont prescrits.)
Les "pilules de la ménopause"
Les deux hormones sont contenues dans le même comprimé. Faciles à prescrire et à prendre, elles conviennent à beaucoup de femmes, mais ne sont pas modulables.
Le traitement "sans règles"
Pour les femmes qui ne désirent plus avoir de règles. Il n'est pas accessible à toutes, mais peut être prescrit même tardivement pour éviter les complications de la ménopause. Les deux hormones sont données en même temps, tous les jours.
Les "traitements locaux associés"
Ovules ou crèmes contenant des œstrogènes pour restaurer la trophicité vaginale et conserver une meilleure qualité de rapports sexuels. Des gels lubrifiants sont par ailleurs en vente libre en pharmacie. Préparations contenant, entre autres, une crème aux œstrogènes à appliquer chaque soir sur le visage et le cou pour éviter la sécheresse cutanée.
Même après 65 ans, une femme peut commencer un traitement hormonal substitutif. Celui-ci est particulièrement recommandé en cas de tassements vertébraux ou lors d'une densitométrie osseuse à risque. L'œstrogénothérapie substitutive permet des gains osseux importants pouvant éviter l'ostéoporose.
A suivre et à surveiller
Pour en recueillir tous les bénéfices, un traitement substitutif bien toléré doit être pris le plus longtemps possible (au minimum pendant sept jours). Il n'est donc pas raisonnable de l'arrêter (sauf avis médical), même si les troubles ont disparu.
Bien vivre sa ménopause, c'est s'informer, avoir une démarche volontaire et positive. Toute femme devrait savoir qu'elle peut bénéficier d'un certain nombre de traitements et qu'il n'est jamais trop tard pour commencer. La plupart des traitements sont pris en charge par la Sécurité sociale.
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