Avant l'intervention
Dans quel hôpital vais-je me faire opérer ?
Tous les établissements de soins doivent se soumettre à un contrôle de qualité (accréditation par des experts) et respecter des normes d'hygiène et de sécurité. Vous trouverez donc les mêmes garanties dans une clinique ou un hôpital accrédités, du moins pour la chirurgie classique (90 % des actes). Car dans les disciplines plus complexes (hépatique, cardiaque, rachidienne, neurologique...), les grands hôpitaux sont souvent mieux équipés.
Vous pouvez vous faire opérer dans la clinique ou l'hôpital de votre choix, même éloignés de votre domicile, mais cela peut vous occasionner des frais supplémentaires, notamment de transport.
Est-ce que je dois demander plusieurs avis ?
Pas pour une opération courante, surtout si une relation de confiance s'établit avec votre chirurgien lors de la consultation. Si la situation est plus complexe, prenez un deuxième conseil, voire un troisième si les avis sont partagés. Et n'hésitez pas à poser toutes vos questions au chirurgien.
Quand consulter mon anesthésiste ?
Au plus tard 48 heures avant l'intervention. Les anesthésistes sont très stricts sur ce délai, excepté en cas d'urgence. Dans l'idéal, ce rendez-vous est programmé une semaine avant votre opération. Ceci pour vous donner le temps d'effectuer, si nécessaire, des examens complémentaires ou d'arrêter un traitement incompatible (anticoagulants...). Ainsi, selon vos antécédents, vos problèmes médicaux, votre âge, on peut vous prescrire une prise de sang, un électrocardiogramme, des radios...
Comment me préparer à cette intervention ?
Reposez-vous pour vous donner les meilleures chances de récupérer rapidement. Si vous êtes en surpoids important, on peut vous conseiller un régime amaigrissant, car la durée opératoire chez une personne forte peut être doublée ou triplée. Enfin, un bon échange avec votre chirurgien est sans doute le meilleur moyen d'arriver au bloc détendu et confiant. Un conseil, si le courant ne passe pas entre vous, n'hésitez pas à en consulter un autre.
Est-ce que je peux être sûr de la date de mon opération ?
A priori, oui. Mais elle peut être avancée, en cas de complication de la maladie à opérer, ou retardée si vous avez de la fièvre, une infection ORL... L'heure de l'intervention est fonction du programme opératoire et vous est généralement communiquée la veille. Mais une urgence peut parfois occasionner un changement de dernière minute.
Pourquoi dois-je être à jeun ?
Pour éviter un risque d'inhalation du contenu de votre estomac dans vos bronches. En effet, en cours d'anesthésie générale, on introduit un tube dans votre trachée pour le relier à un respirateur artificiel et cette manœuvre peut provoquer des vomissements. Pour la même raison, ne fumez pas, le tabac faisant secréter l'estomac. A savoir, les personnes opérées en urgence bénéficient de mesures spéciales.
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Quels soins va-t-on me faire avant ?
On va vous raser ou épiler à la crème la région opératoire. Vous devrez vous laver avec un savon antiseptique. La zone à opérer va être badigeonnée, pour prévenir une éventuelle infection. Un sédatif vous sera donné en comprimé.
Après l'intervention le passage dans une salle de réveil est-il obligatoire ?
Oui, pour votre sécurité. Vous y prendrez le temps de vous réveiller, de reprendre totalement conscience et de respirer normalement sans assistance. Une infirmière anesthésiste est présente en permanence et un médecin anesthésiste est disponible en cas de besoin.
Vous serez surveillé comme au bloc (respiration, rythme cardiaque, tension artérielle…) durant au moins l'équivalent de la durée de votre opération. Une attente parfois longue pour votre famille.
Ma douleur sera-t-elle bien soulagée ?
Oui, dans la plupart des cas. Mais des opérations sont très douloureuses (orthopédie, chirurgie thoracique...) et vous en serez alors averti. Aujourd'hui, l'administration d'antalgiques puissants (ou autres, comme des anti-inflammatoires) est quasi systématique pendant 24 à 48 heures après une opération. Les produits morphiniques, s'ils sont efficaces, peuvent vous occasionner des nausées, des vomissements et une constipation.
Quand vais-je pouvoir boire et remanger normalement ?
Si vous ne souffrez pas de vomissements, vous pourrez boire rapidement. La reprise de l'alimentation est ensuite progressive et va dépendre de l'opération que vous avez subie. En effet, certaines interventions digestives (estomac, côlon) peuvent empêcher pendant quelque temps une réalimentation normale.
Pourrai-je me lever vite ?
Oui, pratiquement dès le lendemain de l'opération, excepté après certaines interventions orthopédiques où un appareillage peut vous en empêcher. Le lever et la marche précoces permettent de prévenir le risque de phlébite (inflammation d'une veine profonde de la jambe, où se forme un caillot). Pour les mêmes raisons, on vous prescrira des anticoagulants.
Quand sera-t-il possible de prendre une douche ?
Dès que vous aurez récupéré une certaine mobilité et si votre cicatrice le permet. Mais c'est le chirurgien qui décide. L'autorisation peut être accordée dès le surlendemain. Si vous avez des pansements, le délai sera plus long.
Mon médecin traitant et mon chirurgien se concertent-ils ?
Oui, leurs relations sont même souvent amicales, notamment dans les petits hôpitaux.
En cas de problème, il est fréquent qu'ils se concertent pour discuter de votre cas. Par ailleurs, les hospitalisations se faisant de plus en plus courtes, le rôle du médecin traitant est capital pour votre suivi, car c'est lui qui va prendre le relais après votre sortie de l'hôpital. Votre généraliste reçoit un double du compte rendu opératoire et les instructions concernant les soins et le traitement post-opératoire (cicatrice, antalgiques…)
Combien de temps prend la cicatrisation ?
La méthode la plus en vogue est un fil (ou surjet) intradermique résorbable qui laisse une discrète cicatrice, mais la peau peut être refermée avec des fils, des agrafes, de la colle, du Stéristrip.
La cicatrice est généralement étanche au bout d'une journée. Elle est fermée, mais encore fragile au bout d'une semaine et solide au bout d'un mois. Elle met ensuite six mois à s'estomper.
Hospitalisation : 7 règles à respecter
- On rentre en général la veille pour une opération prévue le lendemain, et le matin pour l'après-midi.
- On peut manger normalement, mais sans excès la veille de l'intervention.
- Les bijoux et le vernis à ongles sont à retirer avant l'opération.
- Les visites aux heures permises sont limitées à deux ou trois personnes en même temps.
- Une permission de sortie est possible si le chirurgien donne son accord.
- Les plantes en pot et les fleurs coupées sont déconseillées dans les chambres car elles sont des vecteurs de microbes.
- On ne quitte pas un établissement de soins contre avis médical sans signer une décharge.
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