Etonné par leurs remarquables capacités d'adaptation, c'est le médecin Nicolai Lazarev qui les nomme "adaptogènes" au milieu du XXe siècle. Ces plantes ont développé de formidables défenses que les médecins russes sont les premiers à utiliser. Aujourd'hui, elles accompagnent même les cosmonautes dans l'espace !
Attention, ces plantes ne sont pas des stimulants !
À la différence des stimulants classiques, café, ginseng, guarana, les plantes adaptogènes ne provoquent pas de baisse d'énergie "après-coup". Pas de nervosité, de palpitations ou de troubles du sommeil.
Comment agissent les adaptogènes ?
Ces plantes augmentent notre capacité à nous adapter aux facteurs environnementaux. Elles renforcent notre résistance au stress, qu'il soit physique, émotionnel, chimique, ou biologique - des virus par exemple. En cas de déséquilibre, elles favorisent un retour à la normale.
Via nos hormones, les adaptogènes régulent notre système de réponse au stress. Au final, l'organisme deviendrait plus tolérant. Et, moins réagir à un stress négatif, c'est réduire ses effets délétères.
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Trois espèces à regarder de près
Une trentaine de plantes sont étudiées à travers le monde. Selon les scientifiques, trois espèces seulement sont des adaptogènes au sens strict, Eleutherococcus senticosus, Rhodiola rosea et Schisandra chinensis, les autres ayant seulement un effet « adaptogène ».
Leurs points communs ? Augmenter la résistance de l'organisme sans provoquer de réactions indésirables.
Leurs particularités ? Eleutherococcus modulerait la réponse immunitaire. Schisandra chinensis détoxifie, son fruit diminuerait les effets secondaires néfastes des drogues antihépatiques. Rhodiola rosea se révèle être un puissant antifatigue physique et intellectuelle.
Entre médicament et complément alimentaire
Le statut des plantes adaptogènes diffère selon les pays. Médicament en Russie, Rhodiola rosea est un complément alimentaire en France. En revanche, Eleutherococcus est à la fois un médicament de phytothérapie et un complément alimentaire.
Bizarre ? Il bénéficie de l'article de loi selon lequel une plante autorisée dans au moins un pays de la communauté européenne, la Belgique en l'occurrence, le devient en France.
Les données sont rares, du moins si l'on exclut les travaux russes, peu accessibles, et dont le résumé synthétique est insuffisant pour évaluer une qualité méthodologique.
Est-ce une des raisons pour lesquelles ces plantes restent peu connues en France ? Les choses bougent, la connaissance des plantes adaptogènes grandit. Les essais pharmacologiques et pré-cliniques internationaux se multiplient. La recherche cosmétique s'y intéresse, le dernier-né des antipollution et la crème raffermissante de certaines marques utilisent l'extrait de rhodiole.
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Rhodiola rosea contre la fatigue
En 1970, des médecins russes observent que la racine de rhodiole améliore certaines formes d'asthénie. Des propriétés anti-fatigue sont suspectées. Plus récemment, une étude incluant quarante étudiants a été menée pendant vingt jours en double-aveugle contre placebo (ni le médecin, ni le volontaire ne sait quelle gélule il donne ou reçoit). Rhodiola diminue la fatigue des jeunes gens en période d'examens, voire accroît leur concentration.
Cet effet antifatigue dans des conditions de stress est retrouvé chez les médecins de nuit (56 volontaires). Chez les athlètes, elle augmente la capacité physique.
Son mode d'action commence à être décodé : Rhodiola optimise notre consommation de glucose, nos cellules produisent plus d'énergie. La récupération élevée après l'effort pourrait être liée à une réduction du taux de protéine C réactive, une molécule signant l'inflammation.
Pour l'instant, la racine dans son intégralité s'est avérée plus efficace que les actifs isolés (salidrosides, rosavines et tyrosol).
Comment choisir vos plantes adaptogènes ?
Si les produits fleurissent sur le marché, seuls quelques extraits standardisés font l'objet d'études.
- Préférez les compléments alimentaires qui indiquent un dosage précis de l'extrait végétal et l'origine géographique de la plante. La qualité de la préparation en dépend.
- Rhodiola rosea pousse sur les hauts plateaux de Sibérie ou de Scandinavie. En Europe, l'extrait SHR-5 est le plus étudié, commercialisé en France sous le nom d'Adapto-cébral (en pharmacie et parapharmacie). On trouve aussi cette racine dans de rares magasins bio ou diététiques.
- Si certains conseillent d'en prendre de façon continue, mieux vaut les consommer en cure d'un à trois mois, en cas de fatigue ou de stress. Inutile d'augmenter les doses, cela n'a pas d'effet.
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