J’ai des polypes dans les sinus : que faire ?

Polype Sinus
Maladie de la muqueuse nasale, la polypose entraîne une perte de l’odorat. Les solutions pour soulager cette affection très gênante.

Les polypes : qu’est ce que c’est ?

Nez bouché, écoulement nasal, voix nasillarde, perte d'odorat... ressentant régulièrement ces symptômes, vous les assimilez à une sinusite, dont vous êtes coutumier. Si en plus, passé la quarantaine, vous avez la sensation d'être allergique à tout, votre nez est certainement infesté de polypes !

Seul un diagnostic visuel par endoscopie, et confirmé par un scanner, confirmera leur présence. Cette pathologie est liée à une inflammation de la muqueuse des voies nasales. Et particulièrement au niveau des ethmoïdes, ces sinus au fond du nez à la structure en "nid d'abeilles", où se logent parfois les polypes.

Ces amas constituent de véritables grappes de tissus dans les cloisons nasales, qui bloquent l'écoulement du mucus, obturent le passage de l'air et perturbent l'odorat. En effet, la muqueuse des sinus ethmoïdaux est parcourue de terminaisons nerveuses responsables de l'olfaction.

Cette maladie, appelée polypose nasale, a une évolution inflammatoire chronique. A l'occasion d'infections ou d'allergies, la muqueuse se surinfecte, les polypes grossissent, gênant un peu plus la capacité à respirer. Lors de ces poussées, le malade a une sensation de "tête pleine" et se trouve totalement privé d'odorat.

Les patients se retrouvent complètement handicapés par l'incapacité à sentir. L'odorat est un sens indispensable. Et l'on s'en rend seulement compte lorsque l'on en est privé. Pire, certains peuvent aussi perdre le goût. Ils se retrouvent dans un monde sans odeur ni saveur. Un véritable enfer !

Les asthmatiques en première ligne

Toujours bilatérale, la polypose touche de 1 à 2 % de la population. Et sa fréquence augmente avec l'âge. Autour de la quarantaine, la muqueuse commence à se détériorer et devient alors un terrain propice à l'apparition des tumeurs. Les affections qui agressent la muqueuse nasale, comme les sinusites chroniques ou l'allergie, participent à la formation des polypes. Dans 70 % des cas, la polypose est associée à de l'asthme. Le choix du traitement dépendra de la gravité de la pathologie.

Si l'asthme domine, avec des toux fréquentes et des sifflements lors de la respiration, il sera traité en premier lieu. L'amélioration de l'un a parfois un retentissement positif sur l'autre.

A savoir : rare chez les enfants, la présence de polypes doit faire penser à une mucoviscidose. Et, chez l'adulte, une polypose associée à une intolérance à l'aspirine et aux anti-inflammatoires non stéroïdiens est caractéristique de la maladie de Widal.

Attention : si les polypes sont d'un seul côté du nez, il faudra éliminer une origine cancéreuse.

La chirurgie en dernier recours

Quand le diagnostic est posé, le médecin O.R.L. propose une corticothérapie locale. Lors des poussées évolutives, on y associe des cures courtes (moins de dix jours) de cortisone par voie générale.

Pour soulager la sensation de tête pleine, on recommande d'effectuer un lavage quotidien des fosses nasales à l'aide de sérum physiologique ou d'eau salée. Ces bains facilitent l'action de la cortisone en liquéfiant les sécrétions nasales.

La corticothérapie suffit, en général, à faire régresser les tumeurs et à déboucher le nez. Le plus souvent, l'odorat n'est récupéré que transitoirement, lors des reprises de cortisone par voie orale.

Or, l'usage de corticoïdes n'est pas conseillé sur le long cours. Et il suffit d'arrêter le traitement pour voir réapparaître les polypes. Du fait de leur caractère récidivant, il est difficile de les éliminer définitivement. Aussi, lorsque la cortisone ne suffit plus et que l'impact sur le quotidien est trop important, la chirurgie peut être envisagée.

Que ce soit en retirant les polypes résistants ou, plus radicalement, la muqueuse des ethmoïdes, l'objectif est de libérer les sinus afin d'améliorer l'efficacité des soins locaux. Dégagé de tout obstacle, le nez est plus sensible à l'action de la cortisone.

Néanmoins, les risques de récidives demeurent. Et l'opération chirurgicale ne constitue qu'un répit plus ou moins long, selon la technique. Le patient doit donc s'accoutumer à vivre avec une maladie chronique, les traitements étant surtout efficaces lors des poussées.

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