Et si on dédramatisait l’utilisation du préservatif féminin ?
Le mode d’emploi est donné à la fois sur le carton d’emballage ainsi que sur le plastique enveloppant le préservatif lui-même. Toutes les étapes sont décrites de l’ouverture jusqu’à la mise en place, et il y a en sus des illustrations. Le préservatif féminin ressemble à son pendant masculin mais en plus gros, et il est muni non pas d’un anneau, mais de deux.
Le plus petit, l’anneau interne, se trouvant au fond du préservatif, est destiné à être inséré au fond du vagin. Le plus large, l’anneau externe, doit quant à lui se trouver à l’extérieur du vagin.
Il peut s’insérer indifféremment plusieurs heures avant le rapport sexuel, ou sur le moment. Pour le retirer, il suffira de tourner l’anneau externe de manière à fermer l’ouverture du préservatif, puis de l’extraire doucement.
Les moyens de se le procurer sont somme toute assez classiques : on peut en acheter en pharmacie, sans ordonnance (la boîte de 3 coûte entre 6 et 9€) ; ou en récupérer gratuitement dans les Centre de Planification et d’Education Familiale, les Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit, ou associations actrices dans le domaine de la prévention.
Selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) près de 11 milliards de préservatifs masculins sont utilisés par ans, contre 25 millions d’exemplaires féminins.
Alors malgré un accès et une utilisation qui semblent assez simples, comment expliquer cette mauvaise réputation ?
Le préservatif féminin : un moyen de contraception et de prévention véhiculant bon nombre d’idées reçues
Expérimenter le préservatif féminin m’a permis de faire un tour d’horizon auprès de mes congénères et de confronter mes idées, mon avis, avec les leurs.
- « C’est moche » : En effet, une partie de l’objet est amenée à dépasser. Je vous le concède, ce n’est pas très esthétique, et je peux tout à fait envisager qu’on soit frileux à l’idée de l’utiliser quand on ne connaît pas son partenaire ou qu’on débute une relation.
- « Cela fait un bruit de sac plastique » : Le préservatif féminin est aujourd’hui fait en nitrile. Et il s’avère que cette matière permet d’éviter au mieux les nuisances sonores. Notons par ailleurs que la matière est tout à fait indiquée pour les personnes allergiques au latex…
- « On ne sent rien » : Le préservatif n’est pas plus épais que son homologue masculin, et sa matière laisse passer la chaleur du corps, celle provoquée par les frottements. Il n’est donc aucunement un obstacle au plaisir, bien au contraire…
- « Ce n’est pas confortable » : En effet, l’utilisation du préservatif féminin nécessite une attention relative dans des moments de changement de position par exemple. Ceci dit, pas plus qu’avec un préservatif masculin, pour lequel il est tout autant nécessaire de se préoccuper de sa bonne tenue.
- « C’est cher » : Il est vrai que le prix est quelque peu prohibitif. Ceci étant dit, il est possible de s’en procurer gratuitement dans certains lieux, comme je l’ai cité un peu plus haut. Et, nous pouvons légitimement nous demander ce qu’il en serait si la vente du préservatif était plus répandue dans le circuit commercial… ?
Finalement, on éprouve des sensations surprenantes…
Dans les impressions qui ressortent du côté féminin comme masculin, je parlerai volontiers de confort. La sensation fait très naturelle. On ne le sent pas beaucoup, et par ailleurs, la sensation de « liberté » pour le partenaire masculin est très agréable ; sensation d’autant plus accentuée par le fait que le préservatif soit très lubrifié.
Ainsi, pour tous ceux qui refusent de se protéger avec des préservatifs masculins sous prétexte qu’ils sont « trop serrés », ou qu’ils ne veulent pas interrompre l’acte, parce que cela « casse tout », le préservatif féminin est un excellent palliatif à ces inconvénients. Et il permet à la femme de maîtriser sa sexualité et de ne pas dépendre de son partenaire pour se protéger.
Je reconnais qu’il peut être un peu difficile de s’adapter à cette méthode au départ, mais la pratique et l’habitude feront vite la différence. Je vous recommande donc d’essayer. Tordons le cou aux idées reçues, changeons nos habitudes et apprenons à considérer le préservatif féminin non seulement comme un moyen fiable de contraception, de prévention, mais aussi comme un outil de plaisir.
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