Douleurs : l’hypnoanalgésie pour les soulager

Femme Soigne La Douleur Grace à L'hypnose
Lorsque la douleur ne nous quitte pas, et qu’aucun médicament ne réussit à la soulager, on est prêt à tout pour essayer de s’en défaire. Y compris consulter un médecin spécialiste de l’hypnose. En France, deux à trois cents médecins pratiquent cette technique de façon régulière, plus un certain nombre de dentistes, d’anesthésistes et de psychothérapeutes exerçant en cabinet privé ou à l’hôpital.

L'hypnose : comment ça marche ?

Qu'est-ce que l'hypnose médicale ? C'est un état de conscience modifié se situant entre veille et sommeil. Un état pendant lequel le patient peut modifier son comportement émotionnel et physiologique, ce qui lui permet d'agir sur sa santé. Ce type d'hypnose n'a rien à voir avec l'hypnose de « music-hall » (Messmer et cie).

L'hypnose thérapeutique ne consiste pas non plus à endormir les patients. Au contraire, son rôle est de les "réveiller". En état d'hypnose, le patient fait un travail sur lui-même.

En pratique, le médecin vous demande de vous asseoir confortablement dans un fauteuil, ou de vous allonger. Il faut que vous vous sentiez bien. Puis, il vous parle de façon à vous placer dans cet état de conscience modifié.

Sa parole n'est ni autoritaire, ni directive. Il vous aide, par la voix, à effectuer un travail sur vous-même et à retrouver un nouvel équilibre. En principe, une personne qui souffre ne se tourne vers l'hypnose qu'après avoir essayé tous les autres traitements. Cependant, il arrive de plus en plus souvent que des personnes déjà soulagées par l'hypnose s'adressent à un hypnothérapeute en première intention.

L'hypnose peut soulager aussi bien des douleurs aiguës, comme une rage de dents, que des douleurs chroniques, dues à la migraine, à une douleur d'épaule ou à une lombalgie. Elle est aussi utilisée comme analgésique, pour atténuer la douleur chez le dentiste, lors d'une petite intervention chirurgicale.

À noter : Les enfants, qui redoutent les piqûres, l'apprécient tout particulièrement.

D'abord se détendre

On peut y avoir recours pour soulager les douleurs de l'accouchement, lorsque la mère ne peut pas, pour des raisons médicales, bénéficier d'un autre moyen analgésique.

Dans ce cas, la présence de toute une équipe formée à l'accouchement sous hypnose est nécessaire, ce qui reste assez rare. Selon les cas, elle est employée seule ou en association avec des médicaments.

Toutefois, on peut s'étonner qu'avec toutes les substances antidouleur dont on dispose, on puisse encore avoir recours à l'hypnose. C'est oublier que l'homme est une entité complexe, et que le corps et l'esprit sont liés et interdépendants.

Une personne tenaillée par la douleur souffre dans son corps mais aussi dans sa tête. Si le médicament réussit souvent à calmer la composante physique de la douleur, il n'est pas toujours capable d'en effacer la composante mentale. C'est précisément à ce niveau qu'intervient l'hypnose.

Pourquoi a-ton mal ?

Prenons le cas du mal de dos. Par exemple, vous souffrez de lombalgie chronique, vous passez une radio, un scanner, et tout est normal. Le médecin vous dit "ce n'est rien" et il peut penser, sans le dire précisément, "c'est dans la tête". Or vous, vous souffrez.

La cause de votre douleur n'est peut-être pas directement votre dos (la radio le prouve), mais peut-être est-ce la représentation mentale que vous en avez qui vous fait souffrir.

Grâce à l'hypnose, vous allez être dans de nouvelles dispositions d'esprit qui vont modifier votre relation à cette douleur et, dans le meilleur des cas, vous finirez par l'oublier.

C'est l'histoire de Sophie, 42 ans. Elle souffrait d'atroces migraines depuis plus de vingt ans. Aucun traitement n'avait réussi à la soulager. Elle vient en consultation d'hypnose dans l'espoir d'espacer ses crises qui se reproduisaient à intervalles réguliers tous les deux jours. Après six séances, ses crises de migraine ne réapparurent qu'un mois plus tard.

« Pendant la séance, raconte-t-elle, j'avais la sensation de me laisser porter, j'étais bien, comme libérée d'un grand poids. Après quelques séances, les crises se sont espacées. J'ai tenu un mois sans avoir mal. Cela m'a tellement surprise que j'ai recherché cette douleur au plus profond de moi-même. Je l'ai tellement cherchée qu'elle est revenue ! »

Pour son médecin, l'explication est simple : cette douleur migraineuse était une partie d'elle-même qui ne voulait pas guérir. En réalité, cette patiente refusait de "lâcher prise" dans la vie. Alors que pendant chaque séance d'hypnose, elle s'est relâchée, elle a pris du recul par rapport à sa douleur et, petit à petit, elle a admis, inconsciemment, qu'elle pouvait vivre, et même mieux vivre, sans elle. Lorsque cette patiente a eu ce "déclic", elle n'a évidemment pas recherché à retrouver sa douleur.

Mais il y a des cas où l'hypnose ne marche pas. Josette 70 ans, atteinte d'arthrose au niveau des vertèbres lombaires, cervicales, de l'épaule droite et des mains. Après une première séance, elle a ressenti une aggravation de ses douleurs. Elle est revenue pour une deuxième séance qui a réussi à la soulager. Encouragée par ces résultats, elle a fait une troisième séance qui, hélas, ne lui a apporté aucune amélioration.

Hypnose : dans certains cas ça ne fonctionne pas

Dans le cas de Josette ci-dessus, les douleurs étaient trop anciennes, le cartilage trop endommagé pour que l'hypnose puisse agir. Celle-ci est plus efficace sur des douleurs récentes. Elle soulage donc mieux les douleurs d'arthrite, d'origine inflammatoire que celles d'arthrose, dues à l'usure du cartilage. Les médecins qui pratiquent l'hypnose savent d'expérience que cette technique est efficace contre certaines douleurs. Mais aucune étude n'avait réussi à le prouver.

Lors d’un Congrès international sur la douleur, trois chercheurs canadiens ont présenté une étude qui, pour la première fois, a permis de démontrer l'action de l'hypnose sur une aire précise du cerveau. II s'agit de l'aire "singulaire", une zone du cerveau connue comme étant le siège de la représentation mentale de la douleur.

Ces chercheurs ont étudié les modifications du cerveau de personnes en état d'hypnose. Ils ont réussi à prouver que cette zone était mieux irriguée, mieux oxygénée, lorsque la personne était en état d'hypnose dirigée contre la douleur.

Pas de mystère...

Cette étude a permis aussi de constater que de cette aire du cerveau partaient des messages visant à combattre la douleur par une double action. Certains commandent au corps de produire plus d'endorphines, substances capables d'atténuer la douleur. D'autres sont émis pour faire barrage à la douleur et l'empêcher de se propager.

C'était mettre en évidence la composante affective de la douleur, sa perception mentale, variable selon les individus, et l'existence de moyens de défense, mis en œuvre par le cerveau, pour la contrer. L'hypnose thérapeutique n'a donc rien de magique !

À retenir sur les douleurs et l’hypnose

  • L'hypnose médicale ne consiste pas à endormir le patient mais à le placer dans un état particulier, entre veille et sommeil.
  • Elle peut soulager des douleurs aigues comme des douleurs chroniques.

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