« Cela a commencé subitement : une nuit, j'ai senti que j'avais très mal en haut du bras, à l'épaule droite, sans savoir pourquoi car je n'avais subi aucun choc. Cette douleur me paralysait le bras et montait jusqu'au cou. » Sébastien, 36 ans, consulte alors son médecin généraliste qui l'adresse à un rhumatologue. Diagnostic : c'est une tendinite.
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Les causes
Etymologiquement, cela signifie inflammation du tendon. Mais les causes peuvent être diverses. L'origine des tendinites est souvent mécanique ou traumatique, mais peut être aussi métabolique (par exemple, une calcification peut se situer sur un tendon au niveau de l'épaule). Une tendinite peut toucher l'épaule, l'une des localisations les plus courantes pour cette affection avec le tendon d'Achille (situé à l'arrière du pied), mais également les coudes, les adducteurs (en haut et à la face interne de la cuisse), les mains, les poignets, les chevilles.
Tous les tendons de l'organisme peuvent être touchés, les localisations les plus fréquentes étant celles où les contraintes sont les plus fortes et où les tendons sont les plus longs et les plus grêles
Les symptômes de la tendinite
La douleur est le symptôme le plus caractéristique. Dans le cas de Sébastien, elle était insoutenable. Mais une tendinite peut s'accompagner d'une douleur moins intense. Quelle que soit leur intensité, ces douleurs vont se produire lors de la pression, lors des étirements et des mouvements contrariés.
Il peut y avoir d'autres signes. L'atteinte d'une ou plusieurs structures qui entourent l'articulation va limiter partiellement le jeu normal des articulations. Conséquence : il devient difficile de se servir du membre atteint. « Je n'ai pas pu travailler pendant une semaine, témoigne Sébastien, vendeur qui est amené à porter des charges lourdes. Même à la maison, j'avais du mal à utiliser mon bras droit, ne serait-ce que pour cliquer sur la souris de l'ordinateur. »
Enfin, on peut aussi avoir un gonflement, voire entendre un léger bruit de crépitement lors du mouvement.
Cela ne concerne pas que les sportifs. L'utilisation intense d'une articulation par exemple chez un sportif peut être la cause principale d'une inflammation. Surtout chez ceux qui répètent inlassablement les mêmes gestes et privilégient certaines postures. Ils courent un risque s'ils réalisent ces gestes de manière imparfaite, ne respectent pas les temps de repos et de récupération, boivent insuffisamment ou utilisent du matériel inadapté.
Mais les tendinites ne sont pas réservées aux sportifs. Les travailleurs manuels sont amenés, eux aussi, à reproduire régulièrement des gestes à risque. Et ce risque augmente avec l'âge et le surpoids.
« Certaines personnes font le même métier que moi depuis trente ans, et elles n'ont rien », s'étonne Sébastien. Mais comme ses douleurs ont disparu pendant ses vacances et sont revenues après une semaine de travail, on peut penser que son problème est lié à son activité.
Médicaments et rééducation
Les personnes ayant souffert de tendinite disent généralement qu'il leur a fallu des mois pour s'en débarrasser. Et ce, quel que soit le traitement : prise d'anti-inflammatoires en comprimés ou sous forme de gel, infiltrations de corticoïdes au niveau de la zone douloureuse... Cela signifie-t-il qu'aucun de ces traitements n'est efficace ?
Pour le Dr Géron, l'explication est ailleurs. « Lors d'une tendinite, il faut un repos minimum de trois mois pour obtenir une cicatrisation efficace. Quant à la reprise sportive, elle nécessite un délai de six mois. » Pour ce rhumatologue, le « repos relatif », c'est-à-dire l'arrêt du geste sportif ou professionnel douloureux, voire l'immobilisation par une attelle ou un plâtre de la zone concernée, est l'arme numéro un pour soigner la tendinite. C'est pourquoi lorsqu'on consulte son spécialiste, il est essentiel de l'informer sur sa profession et sur les sports que l'on pratique afin qu'il puisse déterminer, le cas échéant, le geste à proscrire.
Mais, attention, « après réparation, l'immobilisation totale est une source de fragilisation du tendon », dit le Dr Géron. Avec l'aide du médecin, il faudra donc bien estimer quelle période sera propice au repos, et à quel moment il sera judicieux de faire de nouveau travailler son tendon car, pratiqué au moment opportun, « l'exercice augmente de façon significative la résistance d'un tendon ».
Pour lutter contre l'inflammation et la douleur, les médecins proposent différents traitements. Certains sont simples : glace, rééducation douce chez un kinésithérapeute, massages, séances d'ultrasons, prise de paracétamol ou encore d'anti-inflammatoires non stéroïdiens en gel (n'exposez pas au soleil la zone traitée pendant les quinze jours qui suivent l'application car certains peuvent entraîner des réactions allergiques graves) ou en comprimés.
L’opération
Si ces traitements échouent, un rhumatologue ou un médecin spécialiste de la rééducation fonctionnelle formé à ce geste pourra effectuer une infiltration de corticoïdes au niveau de la zone douloureuse (trois à quatre par an, au maximum). En urgence lors de ruptures du tendon (car, au pire, il peut se rompre) ou après l'échec d'un traitement médical bien conduit pendant six mois à un an, une intervention chirurgicale pourra être envisagée.
Attention aux « fausses » tendinites
On pense parfois que l'on souffre d'une tendinite, alors que la douleur ne provient pas d'un surmenage du tendon. L'examen médical montre qu'un dysfonctionnement au niveau de la colonne vertébrale est à l'origine de cette douleur.
Les causes sont diverses : stress, position prolongée au travail, traumatismes mineurs etc. Par un réseau complexe de nerfs, la douleur est ressentie à distance, au niveau des tendons. Ce type d'affection peut être pris en charge par un rhumatologue ou un ostéopathe.
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