La plupart des fonctions biologiques de l'organisme obéissent à des rythmes précis. Certains sont facilement détectables, comme ceux du sommeil ou de la faim, mais la plupart sont invisibles.
Ainsi, la température du corps diminue durant la nuit, mais culmine vers 17 heures. De même, l'insuline, hormone régulant la quantité de sucre dans le sang, connaît un maximum de sécrétion à la mi-journée et un creux pendant la nuit. Quant au cortisol, hormone clé intervenant dans de nombreuses régulations, elle n'est plus du tout fabriquée entre minuit et 4 heures du matin !
La pression artérielle, la force musculaire, l'habileté manuelle ou la sexualité répondent à des rythmes quotidiens comparables. Les scientifiques ont découvert plus de 170 fonctions de l'organisme qui varient ainsi au cours de la journée. Une zone du cerveau, située dans l'hypothalamus, joue un rôle majeur dans la synchronisation de toutes ces horloges internes. Mais chacune des cellules de l'organisme possède sa propre montre au sein de ses gènes, et toutes sont synchronisées les unes par rapport aux autres.
La vie moderne perturbe nos rythmes biologiques
Cependant, dans certaines conditions, la mécanique n'est plus de précision. « Quelque 47 % des Français se plaignent de fatigue persistante. Parmi eux, beaucoup subissent les contrecoups d'une désynchronisation de leurs horloges internes.
En effet, selon les perturbations, toutes les horloges biologiques de l'organisme ne se dérèglent pas de la même façon. Elles sont alors désynchronisées les unes par rapport aux autres, perturbant le fonctionnement général du corps à l'origine de la fatigue,
L'éclairage électrique a prolongé la durée de la veille et raccourci les nuits. Nous souffrons aujourd'hui d'une privation chronique de sommeil, qui trouble gravement ces horloges internes. De plus, la majorité d'entre nous néglige nos rythmes biologiques pour satisfaire à des exigences professionnelles, familiales, ou autres.
Les voyages entraînent également une désynchronisation transitoire si le décalage horaire est supérieur à cinq heures. En dessous, les rythmes biologiques ne varient pas. Pour les chronobiologistes, le passage de l'heure d'été à l'heure d'hiver n'aurait donc aucun impact sur l'organisme !
Du sport et la lumière du jour pour être "synchro"
Pour remettre ses pendules à l'heure, les recettes ne sont pas légion.
Attention ! les hypnotiques, les antidépresseurs, l'alcool ou le café restent sans effet. Quant à la mélatonine, elle est efficace sur certaines personnes seulement. Mais, là encore, prudence : sa vente étant interdite en France, mieux vaut éviter de s'en procurer via Internet ou d'autres biais. En effet, ce produit présenterait des dosages préjudiciables à la santé.
Seuls deux facteurs permettent de resynchroniser durablement l'organisme : la lumière du jour et une activité physique quotidienne, pratiquée de préférence le matin !
Marche, course à pied, natation, vélo, tout est bon semble-t-il pour régler nos horloges, pourvu que ces activités soient pratiquées le matin et en pleine lumière du jour. La lumière artificielle d'un appartement n'est pas suffisamment intense pour agir sur nos rythmes.
"Écouter" son corps
Une fois cette remise à l'heure effectuée, la deuxième étape consiste à respecter ses propres rythmes. En effet, nous ne sommes pas tous égaux en la matière. Ainsi, certains supportent très bien des heures d'endormissement tardives ou les décalages horaires. Inutile donc d'adopter les rythmes de vie des autres, l'essentiel étant d'être à l'écoute de son propre corps. Un bon moyen pour connaître rapidement ses propres rythmes est la rédaction d'un carnet personnel.
Pendant une semaine, inscrivez chaque jour les moments où vous avez faim, où vous ressentez le besoin de dormir, ou lorsque votre tonus musculaire est en baisse. Très rapidement, de grandes lignes vont se dégager : l'heure idéale pour vous coucher ou pour prendre un goûter...
Afin de se sentir bien, chacun doit essayer d'organiser sa vie autour de ses rythmes. Il n'y a aucune honte, par exemple, à faire une petite sieste dans la journée si vous en ressentez le besoin (et si vous le pouvez). C'est un rythme biologique comme un autre.
Certains médicaments sont mieux tolérés le soir
Autre découverte des chronobiologistes, les défenses de l'organisme varieraient selon le moment de la journée. Des études suggèrent aussi qu'à certaines heures, nous serions moins résistants aux maladies.
Par exemple, de nombreux infarctus du myocarde surviennent vers 10 heures du matin, alors que 70 % des crises d'asthme ont lieu durant la nuit. De même, l'alcool n'a pas le même effet sur l'organisme en fonction de l'heure de sa consommation. Ainsi, les effets toxiques sont plus importants le matin, alors que ses effets euphorisants culminent en soirée.
La réponse de l'organisme aux médicaments varie aussi en fonction de l'heure de la prise. Les corticoïdes utilisés pour lutter contre l'asthme sont bien plus efficaces s'ils sont administrés aux environs de 15 heures. En revanche, certains antihypertenseurs anti-calciques doivent être absorbés le soir, afin d'éviter une tension trop élevée le matin.
De même, les effets secondaires des médicaments sont différents au cours de la journée. Par exemple, l'aspirine ou l'ibuprofène sont bien mieux tolérés par l'estomac le soir.
Plus d'une centaine de substances pharmaceutiques ont ainsi été testées, y compris des traitements anti-cancéreux. Aussi, n'hésitez pas à demand progrès dans les moyens de traitement, de nombreux médecins ne la maîtrisent pas encore suffisamment.
À lire aussi :