C’est la fameuse turista des voyageurs, mais l'intoxication alimentaire ne concerne pas seulement les globe-trotters. Elle peut aussi survenir en France, en particulier en été où la chaleur impose une conservation des aliments sans failles et le strict respect de la chaîne du froid pour éviter la multiplication de germes. Car, dans tous les cas, l'origine de la diarrhée est infectieuse, même si les bactéries ou les virus responsables diffèrent en fonction des pays salmonelles, colibacilles, rotavirus...
A l'étranger, il s'agit principalement d'espèces inhabituelles pour notre organisme, qui n'est donc pas armé pour les éliminer. Résultat, elles se développent à l'intérieur de nos intestins. Brutalement, on se plaint de maux de ventre, de diarrhée et/ou de vomissements, les selles deviennent fréquentes... Autant dire que ces "gastros" peuvent gâcher les vacances et avoir de graves conséquences chez les personnes âgées et les enfants en bas âge. Alors, pour guérir plus vite et limiter le risque de déshydratation, sachez réagir le plus rapidement possible.
Réhydrater à tout prix
C'est la base du traitement. S'il faut évidemment boire, il ne faut pas se contenter d'eau car l'objectif est de compenser à la fois les pertes en eau et en sodium.
Comment s'y prendre ? En absorbant également du sel et du sucre. Selon vos envies, vous pouvez alterner des boissons sucrées (eau + sirop ou Coca- Cola dégazéifié) avec des bouillons de légumes ou de l'eau de cuisson du riz bien salés. En cas de nausées, buvez et mangez par petites quantités.
Bon à savoir : les solutés de réhydratation ne sont pas seulement réservés aux enfants. Composés de glucose et de sels minéraux, ils sont aussi d'un grand secours chez les adultes. Ils se présentent en sachets et se diluent dans l'eau. A emporter en vacances par mesure de précaution.
Les médicaments efficaces
En l'absence de signes de gravité, les diarrhées infectieuses guérissent spontanément en l'espace de trois jours. Mais, bien sûr, on peut les traiter pour les faire cesser au plus vite si l'on dispose des médicaments adéquats.
Pour stopper la diarrhée : le lopéramide ralentit le transit et accélère ainsi la guérison. Il ne traite pas la cause, mais apporte un vrai soulagement. Attention, il ne doit pas être utilisé lors de diarrhées sanglantes, car il ralentit l'élimination des germes. Il ne doit pas être pris plus de trois jours.
Contre l'infection : contrairement à une idée reçue, les antiseptiques intestinaux ne sont pas la panacée. Mieux vaut consulter son médecin avant de partir en voyage, afin qu'il prescrive des antibiotiques, seuls médicaments actifs contre les bactéries responsables des diarrhées à l'étranger. Pour autant, il ne faut pas les prendre de façon systématique. En pratique, les spécialistes recommande fatigue, diminution de la tension artérielle... Là, il faut agir vite et les prendre d'emblée, associés à l’antidiarrhéique.
Pour calmer spasmes et douleurs : emportez un antispasmodique ou un pansement intestinal à base d'argile.
Contre les nausées : avant de partir, le médecin pourra vous prescrire des anti-vomitifs sur ordonnance. Ces médicaments se révèlent efficaces.
Ce qu'il faut manger en cas de diarrhée
Le but est d'éliminer les produits qui peuvent irriter encore plus les intestins. La liste des aliments à supprimer serait trop longue à énumérer (crudités, lait, plats en sauce, jus de fruits...), mieux vaut garder en mémoire la nourriture conseillée en cas de diarrhée. Les seuls fruits autorisés sont les bananes, la pomme crue, la compote de coing et les myrtilles. Côté légumes et plats salés, priorité aux carottes cuites et au riz blanc. Vous pouvez, si vous avez suffisamment d'appétit, consommer du poulet grillé sans la peau ou du poisson maigre au court-bouillon.
Le b.a.-ba de la prévention
Il suffit, en général, de prendre de bonnes mesures hygiène pour éviter une intoxication alimentaire.
Limiter la contagion : bien se laver les mains après chaque selle et avant de cuisiner.
Bien cuire la viande : crue, elle peut renfermer de nombreux germes (listeria, salmonelles...). La cuisson représente le meilleur moyen de les tuer.
Spécial amateurs de carpaccios : vous aimez les tartares ou les sushis ? Vous pouvez consommer de la viande ou des poissons crus sans risque, à condition de les congeler avant.
Ne pas rompre la chaîne du froid : en été, faites vos courses de surgelés et de produits frais en dernier, et placez-les vite dans le congélateur ou le réfrigérateur.
Attention aux préparations "maison" à base d'œufs : si la mayonnaise ou la mousse au chocolat faites par vous-même sont réellement délicieuses, ne les laissez pas trop longtemps sur la table ! Remettez-les vite au réfrigérateur.
Redoublez d'attention si vous êtes enceinte : faites cuire suffisamment les viandes et les poissons. Ne mangez pas de rillettes, de charcuteries artisanales et de fromages à pâte molle au lait cru pour éviter la listériose.
Si vous voyagez dans des pays à risques (Amérique latine, Afrique, Asie du Sud-Est) :
- Connaître les aliments à risque : surtout les crudités ou les fruits lavés à l'eau du robinet et les viandes mal cuites. D’où l'importance de préférer les légumes cuits et les plats chauds aux salades.
- Boire seulement de l'eau en bouteille ou purifiée avec des comprimés désinfectants : l'eau du robinet non potable véhicule de nombreux germes, il faut même éviter de se laver les dents avec. Assurez-vous que le thé ou le café du matin sont préparés avec de l'eau vraiment bouillie, et surtout évitez les glaçons (faits avec l'eau courante), les sorbets et les glaces artisanales.
Qui contacter en urgences ?
Les intoxications alimentaires peuvent parfois être mortelles. Il ne faut donc pas hésiter à consulter en urgence dans les situations suivantes :
- En présence de sang dans les selles.
- En cas de fièvre importante ou de spasmes intestinaux très douloureux.
- Si les signes de déshydratation sont marqués : yeux qui sortent des orbites, pli cutané persistant après avoir pincé la peau„
- Lorsque la sévérité des vomissements empêche de boire et de manger. La réhydratation se fera alors par voie intraveineuse.
- Quand les diarrhées et les vomissements ne cessent pas au bout de trois jours avec le traitement
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