Allergie au lait, pourquoi ?
Le lait est une source inestimable de protéines et de calcium. Mais certains l'écartent parce qu'ils l'accusent de provoquer des troubles digestifs : ballonnements, douleurs abdominales, voire diarrhées. Bien que ces signes puissent avoir une autre origine, ils évoquent aussi une intolérance au lactose. Le lactose, c'est un sucre. Un litre de lait en contient environ 50 grammes.
L'intolérance au lactose est une difficulté à digérer ce sucre, pas une allergie au lait. Celle-ci concerne généralement les protéines du lait, et peut se manifester par des problèmes respiratoires et des éruptions cutanées. Au cours de la digestion, les enzymes des sucs digestifs font subir aux aliments des traitements chimiques pour les rendre assimilables.
Dans l'intestin, le lactose subit l'assaut d'une enzyme, la lactase, qui le décompose en deux sucres simples : le glucose, "carburant" cellulaire, et le galactose que le foie va transformer en glucose.
Quand une personne manque de lactase, elle est incapable d'assurer cette décomposition. Dans l'intestin, le lactose non digéré accélère le transit, favorisant ainsi les diarrhées, et subit une fermentation bactérienne qui libère divers gaz occasionnant des flatulences.
Un problème de chimie interne
La plupart des intolérances au lactose apparaissent au cours de la vie, surtout si l'enfant consomme peu de lait. En effet, l'ingestion de lait stimule la production de lactase. Cette intolérance peut faire suite à une infection intestinale, à une chimiothérapique ou une radiothérapie, à la prise de certains antibiotiques. Il arrive aussi que ce problème soit d'origine génétique...
Les bébés possèdent à la naissance de la lactase permettant de digérer le lactose. Mais, à partir de deux ans, sa production diminue d'année en année. Selon certains spécialistes environ 70 % des adultes produisent peu de lactase et digèrent de façon incomplète le lactose.
Le Pr P. Febvre, gastro-entérologue à l'hôpital Laënnec, indique que « chez la plupart de ces personnes, les symptômes n'apparaissent pas pour des quantités de l'ordre de 10 g de lactose, soit l'équivalent de 200 ml de lait. Mais plus la quantité ingérée est forte, plus le risque d'intolérance est grand. »
Cependant, il reste beaucoup à découvrir sur cette maladie, précise le Pr Febvre. Des études récentes aux Etats-Unis et en Finlande montrent "que les symptômes causés par le lactose ne sont peut-être pas aussi fréquents qu'on le pense et que d'autres facteurs, entre autres psychologiques, participent à leur apparition. "
S'il n'existe pas de traitement, en revanche il est possible de contrôler les symptômes digestifs. Selon les cas, le médecin prescrit un supplément d'enzyme (comprimés ou gouttes) à ajouter au lait, et il peut conseiller un régime.
À lire également : Lait et prévention de l’ostéoporose : que faut-il en penser ?
Produits laitiers : oui mais...
Pour autant, il ne faut pas délaisser les produits laitiers. Vient de sortir un lait spécifique Lactel demi-écrémé à teneur réduite en lactose (vendu en grande surface). Les laits fermentés et yogourts, moins riches en lactose, sont en général bien tolérés, de même que les fromages, sauf les fromages frais type cottage ou ricotta. On peut essayer les fromages à pâte ferme ou affinés.
Le lactose peut se cacher dans les ingrédients alimentaires, lisibles sur les emballages : poudre de lait, matières sèches du lait, lactosérum. Mais pas de lactose dans ces ingrédients : lactate, acide lactique, lactalbumine. D'origine végétale, le lait de soja n'en contient pas non plus. Si l'on boit du lait, n'en prendre que de petites quantités et plutôt avec d'autres aliments, à moins d'en utiliser à teneur réduite en lactose. Reste que l'intolérance au lactose est un problème individuel. À chacun de tester ses propres capacités de digestion de lait et de produits laitiers.
À lire aussi :