Qu'est-ce qu'une liposuccion ?
Il s'agit d'une méthode chirurgicale à visée esthétique, aussi appelée lipoaspiration, qui consiste à enlever les amas de graisse profonde localisés dans les différents endroits du corps. Elle s'effectue à l'aide d'un "aspirateur" à haute puissance relié à une canule. La popularité de cette technique est due au fait qu'elle laisse des cicatrices minimes et donne des résultats appréciables sur les lipodystrophies localisées.
À savoir : Il est impératif d'avoir un bon statut musculaire avant d'envisager une liposuccion. Souvent, le manque de tonus musculaire fausse le diagnostic il peut donner l'illusion d'un excès graisseux, alors qu'il ne s'agit que d'un affaissement du muscle qu'un peu de sport retonifie et regalbe. Surtout vrai au niveau fessier !
Attention : Une liposuccion réalisée à tort va aggraver les choses sans possibilité de correction ultérieure.
À toujours avoir en tête avant une lipoaspiration
Il ne faut jamais banaliser une intervention esthétique quelle qu'elle soit, Il s'agit toujours et avant tout d'une opération avec son contingent de risques et d'incertitudes. Le recours la chirurgie esthétique n'a jamais un caractère d'urgence, elle laisse donc le temps de s'entourer de spécialistes qui, avec toute la rigueur possible, donneront une information claire, loyale et personnalisée, allant même jusqu'à la dissuasion si la demande apparaît abusive et irréaliste.
Les graisses ont leur classement
Il est fondamental de savoir qu'il existe dans notre organisme deux couches de graisses bien distinctes qu’un ancien chef de service qualifiait de façon imagée de « compte bloqué et compte courant » :
- une couche de graisse superficielle située juste sous la peau, variable, dans son importance et son épaisseur, en fonction de notre alimentation ou des problèmes veineux et/ou hormonaux.
- Et une couche plus profonde de graisse fixe située en amas entre peau et muscle, congénitale. Cette graisse ne varie pas ou très peu en fonction de nos variations métaboliques.
C'est sur cette dernière que la lipoaspiration trouve sa meilleure indication.
Existe-t-il plusieurs techniques ?
De nombreux appareils nouveaux ou pseudo-nouveaux ne cessent d'être mis sur le marché. Ils sont la plupart du temps abandonnés au profit de l'appareil de base présent dans les blocs depuis les années 80. Les véritables avancées techniques valables et sûres, qui ont permis de personnaliser la lipoaspiration, sont bien évidemment l'affinement des canules mais aussi l'utilisation des ultrasons qui liquéfient les cellules graisseuses dans les cas de graisse fibreuse et dure.
La liposuccion s'adresse-t-elle à tout le monde ?
Oui, à condition d'un bon état général et vasculaire.
Vous ne devriez PAS vous y intéresser si :
- vous souhaitez gommer vos varices (il faut d'abord les soigner avant d'envisager une opération de ce type !) ;
- votre but est de perdre un poids conséquent ;
- votre souhait est de vous débarrasser de l’aspect peau d’orange (agissant sur les graisses profondes localisées, elle n'aura que peu d'effet sur votre peau d'orange !).
- vous souffrez d'une peau distendue lié à plusieurs grossesses ou régimes yo-yo.
De qui émane la demande ?
La femme ménopausée qui présente une graisse superficielle localisée la plupart du temps au niveau du tronc (abdomen, bras, tronc). L'origine de sa graisse est due a un remaniement hormonal ou à un traitement hormonal substitutif mal dosé ou mal adapté. Elle veut une lipoaspiration superficielle, mais il est conseillé d'envisager un traitement, ou de mieux équilibrer son hormonothérapie.
La femme jeune qui a une graisse de constitution ("génétique"). Cette femme présente une graisse parfois fibreuse parce qu'assez ancienne. Les régimes n'en viennent jamais à bout. Elle garde un bas du corps "lourd". La lipoaspiration vient rétablir un équilibre dans son corps. C'est le cas idéal !
La femme qui mange trop et présente une graisse harmonieusement diffuse. La lipoaspiration peut lui être nécessaire comme starter psychologique. Il est évident qu'elle n'échappe pas à un rééquilibrage diététique.
La femme qui présente un problème veineux. Ce sont les membres inférieurs qui sont touchés. L'origine est souvent héréditaire. Sa cellulite varie en fonction d'un engorgement (règles, rétention d'eau, jambes lourdes...). Cette patiente nécessite un traitement phlébologique spécifique, une liposuccion peut être aussi indiquée.
Il est bien évident que les problèmes peuvent être mixtes. Et plusieurs types de cellulites peuvent co-exister. L'examen d'une patiente et l'histoire de la cellulite permettent de poser le diagnostic de l'origine de la graisse et de diriger le traitement en fonction de cette cause.
Quel est prix d'une telle intervention
Selon le type d'intervention, il faudra compter environ 2 500 € pour une simple culotte de cheval, et 4 à 5 000 € pour le corps entier.
Quels examens pratiquer avant l'intervention ?
Un bilan sanguin pour vérifier la coagulation. Un électrocardiogramme s'il est indiqué par l'anesthésiste. Un entretien avec l'anesthésiste pour s'assurer du bon état général.
Le chirurgien doit, lors de son entretien avec la patiente, également s'assurer qu'il n'y a aucun antécédent de chirurgie lourde, d'immobilisation plâtrée ou de toutes autres raisons chirurgicales et médicales qui auraient entraîné une immobilisation des membres inférieurs et qui, à ce titre, pourraient laisser des séquelles de phlébites profondes. Dans ce cas, un échodoppler peut être un bon moyen, la veille ou le jour de l'intervention, de mettre toute la sécurité de son côté.
Faut-il suivre un traitement oral avant l'intervention ?
Le chirurgien prescrit un traitement antibiotique et anti-inflammatoire.
Une perte de poids doit-elle être envisagée avant une lipoaspiration ?
Il est plus que nécessaire de perdre le poids en excès avant d'envisager une liposuccion (ou lipoaspiration). Celle-ci n'est en aucun cas une technique pour traiter l'obésité ni pour perdre du poids. Elle ne peut intervenir que lorsque le poids "de forme" est atteint et qu'il reste parfois des amas graisseux très localisés sur lesquels un régime et une activité physique ne peuvent rien.
Quelle anesthésie est employée ?
L'anesthésie générale est la plus couramment utilisée, mais aussi la plus recommandée. Elle permet d'étendre la marge de manœuvre du chirurgien si celui-ci estime, dans le temps de l'intervention, qu'il est nécessaire d'enlever un peu plus de graisse. Lorsque l'excès de graisse est très localisé sur une seule zone, il s'agit d'un cas particulier pour lequel le chirurgien peut utiliser l'anesthésie locale.
Quelles incisions sont pratiquées ?
Les incisions sont faites uniquement pour faire passer la canule. Elles sont donc très petites (2 ou 3 millimètres) et discrètes, dans des zones dissimulées : plis fessiers, creux des genoux, quand on traite le ventre. Dans le creux de l'aisselle pour les bras. Les fils utilisés sont résorbables. Les cicatrices disparaissent complètement avec le temps.
Peut-on intervenir sur toutes les zones du corps où il y a de la graisse ?
On peut intervenir classiquement dans toutes les zones où il y a de la graisse profonde génétique et héréditaire, et ce, de façon efficace. Sur les zones qui présentent une graisse superficielle métabolique, c'est-à-dire d'origine veineuse ou hormonale, un traitement médical doit être tenté avant toute intervention qui doit rester, dans ce cas, la solution ultime.
D'un point de vue vasculaire, il est préférable d'éviter d'intervenir sur les chevilles : zones frontières, étroites, on trouve à cet endroit du corps de nombreux éléments vasculaires et nerveux. Les chevilles sont moins bien vascularisées que les autres régions (c'est là que siègent les ulcères dits "de jambe", qu'ils soient d'origine artérielle ou veineuse). Elles sont plus sensibles et plus fragiles, les douleurs y sont plus vives, et des douleurs persistantes par traumatisme de petits nerfs superficiels peuvent être observées comme séquelles. Enfin, la détérioration du système lymphatique peut causer un lymphœdème du pied.
La lipoaspiration peut-elle être couplée avec d'autres interventions ?
Il peut arriver que le chirurgien propose une rétraction cutanée, lifting des cuisses ou lifting du ventre en complément de la lipoaspiration et dans le même temps opératoire. Plus que deux interventions distinctes, il s'agit plutôt dans ces cas des deux volets de la même intervention esthétique. Avant d'inciser la peau, le chirurgien pratique presque toujours une lipoaspiration, ce qui permet une meilleure évaluation de la peau en excès par la suite. Ce sont donc deux interventions à coupler de façon quasi incontournable.
Existe-t-il des contre-indications ?
Oui, dans plusieurs cas :
- un mauvais état général,
- des antécédents de pathologies vasculaires,
- une artérite sévère,
- une insuffisance veineuse non traitée,
- une phlébites,
- un tracé veineux apparent et très bleu.
Mais aussi des contre-indications inhérentes à l'intervention elle-même, à savoir un mauvais état cutané, une peau qui ne supportera pas l'intervention (cette dernière contre-indication étant le motif de 80 % des refus).
Il existe, évidemment, une contre-indication psychologique : c'est le cas de patientes qui voient dans la lipoaspiration une méthode pour regalber leurs jambes, et qui investissent de façon démesurée dans cette intervention. Il y a un immense décalage entre la demand la patiente est dans la mauvaise indication.
Combien de graisse peut-on retirer ?
Les lipoaspirations vont de 200 cc pour les genoux, par exemple, à deux à cinq litres pour les interventions moyennes ou importantes. Cinq litres étant un maximum raisonnable. Il est évident que certains chirurgiens sont arrivés à dix litres, même quinze litres. Les cas cliniques existent et sont même publiés.
Mais le taux de complications sur une patiente qui a perdu dix litres de graisses est extrêmement important au niveau cardiaque et vasculaire (phlébite, embolie pulmonaire...).
Une trop grande quantité de graisse retirée augmente :
- L’importance des décollements sous-cutanés, qui sont source de thrombose et d'embolie ;
- La déperdition sanguine, qui entraîne une anémie. Mieux vaut éviter de réaliser une transfusion même si, aujourd'hui, les risques (hépatites...) sont beaucoup mieux maîtrisés ;
- La durée de l'intervention qui, au-delà de trois heures, vient majorer les risques thrombo-emboliques.
Ces raisons doivent inciter les chirurgiens à retirer des quantités modérées de graisse, de l'ordre de deux à trois litres, ce qui permet de traiter la grandes quantités de graisse réparties de façon diffuse.
On ne change pas la morphologie globale des jambes, on en gomme les "bosses" disharmonieuses.
A quelles complications peut-on être confronté ?
On peut voir des complications au niveau de la peau. Petite dépression, impression de vagues, assez rares et la plupart du temps dues à l'opérateur. Les petits plis au niveau de la peau présents avant l'intervention ne disparaissent pas. Les complications de type phlébite et embolie pulmonaire sont moins fréquentes, par rapport au taux évalué dans les autres opérations, et difficiles à prévenir si ce n'est en évitant de trop grands décollements et de trop grosses quantités de graisse prélevées.
Le système vasculaire n'est-il pas endommagé ?
Normalement, dans sa forme traditionnelle, la lipoaspiration demand le chirurgien les introduit à l'intérieur d'une jambe, cette canule aspire la graisse et non le sang. Dans les cas de petites lipoaspirations, certains chirurgiens estiment même que cela permet un désengorgement qui facilite la circulation.
En revanche, l'existence de varices des membres inférieurs doit faire envisager leur traitement en préalable à la lipoaspiration. Cela permet de faire la part de l'œdème vasculaire et de mieux poser l'indication de lipoaspiration. Ce traitement préalable des varices permet également de limiter l'importance des hématomes, de la déperdition sanguine et de diminuer le risque de complications, en particulier thrombo-emboliques.
Quelle est la durée de l'intervention ?
En moyenne de deux heures, deux heures et demi, et jusqu'à quatre heures pour les lipoaspirations lourdes.
Quels produits chimiques peuvent être utilisés pendant l'intervention ?
En principe, aujourd'hui le consensus repose sur toute une préparation pré-opératoire qui comprend l'infiltration de sérum physiologique pour augmenter la zone graisseuse, la rendre ainsi plus accessible et "magnifier" la graisse.
- L'injection de xylocaïne, anesthésiant local, qui limite encore un peu plus les douleurs.
- L'injection d'adrénaline, qui contribue à la diminution du saignement. Enfin, le sérum bicarbonaté, pour aider là encore dans la prise en charge de la douleur.
Doit-on s'attendre à des douleurs ?
Pas de véritables douleurs. Des douleurs importantes sont liées à des complications et doivent entraîner une consultation rapide avec son chirurgien. Les sensations normales sont des tensions, des sortes de courbatures dues à l'irritation légère des muscles par la canule.
Quand peut-on reprendre ses activités ?
En moyenne, une semaine. Sauf pour des lipoaspirations extra-légères de petites culottes de cheval, où trois jours suffisent. La reprise de ses activités n'est pas synonyme de résultat définitif, Un résultat de liposuccion ne s'estime qu'au bout de trois mois minimums. L'œdème des premiers jours peut même donner l'impression qu'il n'y a eu aucun résultat, voire que c'est pire qu'avant.
Combien de temps avant de refaire du sport ?
L'activité sportive peut être reprise au bout d'un mois. Il est important de s'y remettre progressivement et en douceur. Même si l'on est une grande sportive.
Doit-on prévoir des consultations post-opératoires ?
Ces consultations sont indispensables. On en prévoit généralement quatre : une semaine après l'intervention, au bout de deux mois, après six mois, et enfin à un an.
Faut-il pratiquer des massages ou drainages, avant et/ou après ?
On peut le faire, mais ce n'est pas une obligation. C'est un confort, un petit luxe qui, effectué avant, aide l'acte chirurgical et, en postopératoire, améliore le temps de récupération.
Peut-on avoir un résultat définitif ?
A priori oui. Surtout, si la lipoaspiration se fait dans le cadre d'une prise en charge globale de l'amincissement et de son bien-être avec programme diététique, activité sportive et hygiène de vie. Il y a toujours des cas de récidive sur lesquels il est difficile de se prononcer. Un biologiste spécialiste de l'adipocyte donne cependant aujourd'hui un nouvel éclairage sur le caractère définitif ou non de la liposuccion (voir ci-dessous).
L’adipocyte crée la surprise
On a longtemps cru que le nombre d'adipocytes (cellules graisseuses) était stable à environ l'âge de 18 ans. Déterminées génétiquement, les cellules graisseuses ne devaient plus se reproduire. Une liposuccion suffisait donc à en faire disparaître un certain nombre sans possibilité de récidive.
Les médecins l'on tous dit. Pourtant, la littérature scientifique a toujours fait état d'une frange de patientes chez qui celte intervention semblait ne pas donner le résultat attendu : chez certaines, cela "revenait". Aujourd'hui, on donne une explication : il y a les adipocytes et les pré-adipocytes Ces dernières auraient pour mission dans l'organisme de se réactiver après une liposuccion et de prendre le relais de celles disparues. Surtout vrai dans les zones où il y a de la graisse congénitale.
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