Chacun d'entre nous connaît ces fameuses sueurs froides. Ces modifications physiologiques de la peau sont une réponse normale à un stress aigu. En une fraction de seconde, le cerveau alerté par l'événement stressant synthétise des substances actives qui atteignent rapidement la peau par voie sanguine. Aussitôt, les petits vaisseaux irriguant le derme se contractent.
Le sang passe moins bien, ce qui entraîne pâleur et sensation de froid, alors que d'autres substances, des hormones, déclenchent la production de sueur. On sait aujourd'hui que la peau est un organe essentiel qui produit des rayonnements, notamment de la chaleur, de l'électricité et une foule de substances compliquées.
Peau et cerveau ont la même origine
Au début de la formation de l'organisme, l'embryon ressemble encore à un petit tube. A sa surface se creuse une véritable gouttière qui finit par s'isoler complètement. C'est à partir de cette gouttière que va se former l'ensemble du système nerveux, avec le cerveau et la moelle épinière. Autrement dit, le système nerveux naît directement de la partie superficielle de l'embryon, responsable des formations cutanées.
Peau et cerveau ayant une même origine embryonnaire, en cas de stress le cerveau peut se manifester au niveau de la peau. Comme lors de sueurs froides, il le fait de deux manières : en envoyant vers la peau des messages nerveux ou en sécrétant des hormones qui parviennent à destination grâce à la circulation sanguine.
En dehors des sueurs froides qui sont des réactions normales au stress, il y a des réactions qui le sont moins.
Quand on réagit au stress de façon un peu pathologique, les relations entre le cerveau et la peau peuvent se faire dans plusieurs directions : du cerveau vers la peau, de la peau vers le cerveau, ou les deux à la fois. Les exemples ne manquent pas.
L'enfant n'échappe pas au stress
Dans le premier cas, un individu angoissé, stressé peut se griffer ou se gratter jusqu'à abîmer sa peau. Il la considère presque comme quelque chose d'étranger qu'il va pouvoir rejeter.
Parfois, la cible est le cheveu, le stress entraînant un tic de torsion et d'arrachage. Mais les cheveux peuvent aussi tomber tout seuls, dans le cas de pelades nerveuses. Quelques jours, voire quelques heures après un stress, les cheveux tombent par petites plaques néanmoins ils repousseront.
On peut aller jusqu'à leur perte complète. Cependant, tous les gens stressés ne font pas des pelades. II faut avoir un terrain "peladique" pour pouvoir exprimer avec le stress cette affection.
L'enfant n'échappe pas à la situation de stress. On connait même le cas d'une mère qui cachait sa pelade en portant une perruque devant son enfant de trois ans. Ouvrant un jour la porte de la salle de bains, l'enfant la surprend sans sa perruque. Dans les trois jours qui suivent, il devient aussi "peladique" ! Sur un terrain prédéterminé, une situation de stress aigu a déclenché la même affection que chez la mère.
Situation inverse, une véritable maladie de peau peut constituer elle-même un stress psychologique. Par exemple, une dépigmentation, affection bénigne mais très "affichante" rend difficiles les relations avec les autres. Elle crée un stress permanent pouvant retentir de façon profonde sur le comportement du sujet.
Des relations complexes avec les maladies
Certaines situations sont plus compliquées, les relations entre le cerveau et la peau se faisant dans plusieurs directions. On a au départ une maladie de peau, un psoriasis, par exemple. Bien sûr, cette maladie retentit sur le comportement. Mais, en retour, les stress de la vie courante, au lieu de se manifester par des sueurs froides, des palpitations, vont aggraver la maladie. Ce sont ces patients qui vous disent que le stress va leur déclencher une poussée de psoriasis. Ils savent qu'ils ont un psoriasis qui est une affection constitutionnelle. Et à partir du moment où le stress s'installe, il devient capable, par des mécanismes complexes, d'augmenter l'expression de la maladie.
La même chose s'observe avec d'autres dermatoses : Certains eczémas font des poussées en quelques heures durant les périodes d'examen, et régressent, parfois spontanément, quand le stress cède. Cela confirme la parenté d'origine entre cerveau et peau, miroir de la santé qui peut aussi refléter un état de souffrance intérieure.
Le stress, c'est l'organisme qui se défend
Le stress désigne en biologie la réponse de l'organisme aux facteurs d'agressions, quelle que soit leur nature. Ces facteurs peuvent être physiques (l'agression des rayonnements ou de la température), chimiques (différents produits de l'environnement) ou encore psychiques (importance des émotions, du vécu).
Cependant, de façon courante, on désigne aussi par stress l'action brutale elle-même (une décharge électrique ou un traumatisme psychique, par exemple).
Que vaut la photothérapie ?
La photothérapie, ou traitement par exposition du corps à une source lumineuse, témoigne pleinement de la relation pouvant exister entre la peau et le psychisme. Depuis une dizaine d'années, ce mode de thérapeutique est en effet préconisé par divers psychiatres en cas de manifestations dépressives, surtout saisonnières, avec insomnie et tendance suicidaire.
Pour de tels états pathologiques, l'amélioration obtenue serait rapide, avec régression des troubles après seulement 3 à 10 séances d'exposition à une lumière blanche, brillante d'une intensité de 2 500 à 5 000 lux. Dans de nombreux cas, le recours aux antidépresseurs pourrait être évité.
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