Il est rare de passer à côté du chagrin d'amour des filles car elles en parlent sans honte, que ce soit à leurs parents (surtout leur mère) ou à leurs amies.
Pour les garçons, c'est autre chose ils affichent une indifférence de façade, souvent nécessaire par rapport aux copains. Le chagrin d'amour est alors plus difficile à détecter, l'adolescent peut s'enfermer dans sa chambre, travailler moins à l'école, sans dire ce qui ne va pas.
Ils ne sont pas prêts pour ces sentiments, il leur manque des mots pour les exprimer ou même les ressentir. On peut les aider en leur donnant un accès au romantisme, par des livres, des films, qui leur permettent de pleurer autrement.
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Soutenir sans en faire trop
Les larmes sont salutaires, et il ne faut jamais se moquer de l'adolescent, fille ou garçon, qui pleure. Dire que sa souffrance n'existe pas, que c'est une maladie qu'il faut traiter, est destructeur : cela empêche l'adolescent de la vivre pleinement, pour l'accepter et passer à autre chose.
Dramatiser la situation est aussi négatif, car l'ado n'est alors plus dépositaire de son histoire et ne peut la surmonter.
Inutile de médicaliser ou d'envoyer l'ado "chez le psy", il faut prendre le temps de la peine. On peut offrir son soutien, sa compassion, dire que l'on a vécu la même chose, et, sans être intrusif, se montrer disponible s'il a envie de parler.
Les étapes du "deuil"
Subir cette perte de l'amour est semblable à un deuil. On refuse d'abord, on se défend, en faisant des reproches à soi ou à l'autre.
Puis on accepte, petit à petit, avant d'aller vers la capacité d'aimer à nouveau.
Quand ça va trop loin
Parfois, la tristesse ne cède pas avec le temps, et le chagrin tourne à la dépression. Une douleur plus profonde en est la cause. Une aide psychothérapeutique est alors nécessaire.
Un apprentissage utile
À condition d'y trouver une issue créatrice, le chagrin d'amour, comme tous les moments amers de l'existence, permet de se construire. Le vivre en étant adolescent présente un avantage : encore sous la protection de ses parents, on peut recevoir leur soutien. Une fois qu'on a surmonté ce chagrin, on connaît ses forces, ce qui est une base importante pour le reste de la vie.
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