Quels sont les atouts des hommes ?
La mécanique de l’érection
Bien que la sexualité masculine obéisse à des commandes nerveuses, hormonales et vasculaires, l'acte sexuel proprement dit est caractérisé par deux mécanismes à la fois simples et complexes, spécifiquement masculins : l'érection qui marque le début du processus, et l'éjaculation qui en est le point final.
Mais rappelons schématiquement comment cela fonctionne.
L'érection correspond à une réponse des organes sexuels à un message transmis par le cerveau (hypothalamus), le tout étant déclenché par une stimulation érotique (contact, caresse, ou même parfum, vision agréable...).
Sous la commande du système nerveux, les organes érectiles (corps caverneux et spongieux de la verge) vont se gorger de sang et gonfler, comme une éponge. C'est pourquoi la verge en érection change complètement d'aspect par rapport à l'organe au repos : elle grossit, s'allonge et durcit, sous un effet vasoconstricteur des artères caverneuses.
Quant à l'éjaculation - ou phase "libératoire" -, c'est l'expulsion du sperme qui correspond à la phase 4 (la dernière) de la courbe d'excitation. Elle se manifeste par des contractions de l'ensemble de la zone génitale (prostate, urètre, muscles du périnée, etc.), la projection du sperme se faisant à travers le méat urétral.
À noter : L'éjaculat renferme des spermatozoïdes, bien sûr, mais dans une faible proportion, le reste étant le plasma séminal, composé des sécrétions des testicules, de la prostate et des vésicules séminales.
Un apprentissage de la sexualité évident
Signe extérieur de la masculinité, le sexe est, par nature, visible et accessible, alors que le sexe féminin est dissimulé, enfoui et, par conséquent, moins immédiatement perceptible.
Deuxième avantage dû à la configuration de l'organe sexuel, il est "à double emploi", c'est-à- dire qu'il a deux fonctions, celles d'uriner et de faire l'amour.
Or, ce caractère uro-génital permettra aux garçons, dès leur plus jeune âge, de le découvrir, de se familiariser avec cet "instrument de plaisir", ne serait-ce qu'en le tenant dans leur main pour faire pipi. Tout petit déjà, l'enfant constate que sa verge a des réactions (des érections) et que cette "chose", qui en même temps lui appartient et lui échappe - il ne la contrôle pas -, lui procure du plaisir.
Plus tard dans la puberté, les premières éjaculations, elles aussi incontrôlées, se feront naturellement, généralement la nuit au cours d'un rêve agréable et sensuel ("rêves humides"). Ainsi, le jeune garçon découvrira progressivement ses organes sexuels et leur mode de fonctionnement.
Un désir toujours en éveil
Mythe ou réalité ? L'éveil de sens de ces messieurs semble "répondre au quart de tour", contrairement à celui de la femme, plus lent à se mettre en route, mais aussi plus fragile et capricieux. Si, bien sûr, on ne peut pas généraliser ce phénomène à l'ensemble de la gent masculine, quelques observations objectives permettent, en revanche, de le confirmer.
Ainsi, la facilité avec laquelle se déclenchent les érections. Certes, elles répondent à des stimulations (voir plus haut), mais elles se déclenchent aussi parfois simplement à cause des frottements exercés par un vêtement (short, pantalon, par exemple) trop serré !
De même, on souvent parlé des érections mécaniques, nocturnes (3 à 6 en moyenne par nuit) et matinales, ces dernières s'expliquant par la pression que la vessie (pleine le matin) exerce sur la prostate et les vésicules séminales. Admettez qu'un rien suffit à provoquer une érection !
Plus sérieusement, étudions le rôle joué par les hormones dans la libido masculine. On sait, en effet, que la sexualité est sous l'étroite dépendance du système hormonal. Et il s'avère que l'hormone du désir est une hormone mâle, la testostérone, fabriquée par les testicules.
Cette hormone est celle qui joue le rôle le plus important dans le processus du désir et on a observé qu'une baisse du taux de testostérone a une répercussion négative directe sur la libido. Certains biologistes ont même prétendu que la base de la sexualité masculine est avant tout biologique, l'hormone mâle testostérone induisant le comportement sexuel...
Et puis, n'a-t-on pas dit et répété que les hommes ont besoin de relations sexuelles alors que leurs les femmes supportent mieux l'abstinence ? Leur sexualité répondrait donc à une pulsion... Mais n'est-ce pas là un prétexte facile pour excuser le caractère infidèle de certains "coureurs" ? Ou bien encore cette sexualité pulsionnelle ne serait-elle pas le fruit d'une longue pression sociétale qui veut que les hommes prouvent leur virilité en laissant cette "pulsion" s'exprimer ?
Les zones érogènes
On insiste rarement sur l'importance des caresses dans l'excitabilité masculine. Il est vrai que les hommes ont moins besoin des préliminaires que leurs partenaires pour être stimulés. Toujours est-il que les hommes aussi ont des zones érogènes et il est grand temps d'en parler !
La zone la plus réceptive est la partie génitale dans son ensemble, en particulier celle qui relie le gland et le corps de la verge. Le frein du prépuce serait la zone la plus sensible les testicules et la base du scrotum, ainsi que la prostate sont les autres parties les plus réceptives.
Signalons une zone érogène souvent ignorée chez les hommes : les tétons des seins qui, comme leurs homologues féminins, sont d'une grande sensibilité. Sans oublier d'autres régions du corps, moins immédiatement érogènes mais sensibles aux caresses comme les cuisses (arrière et entrejambe), le cou, les oreilles... La liste n'est pas exhaustive !
Une sexualité « sans contrainte »
Tout d'abord, et contrairement aux femmes, leur activité sexuelle n'est pas soumise aux lois du cycle menstruel.
Pas de cycle, pas de règles, pas de syndrome prémenstruel inconfortable (irritabilité, maux de ventre, fatigue...) ; pas de moyen contraceptif contraignant, type stérilet ou pilule - seul le préservatif leur revient - ; pas de risque de grossesse non désirée ni d'accouchement plus ou moins bien vécu et traumatisant...
Et enfin, pas d'épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête quand le compte à rebours pour avoir un enfant se met en route. En effet, un homme peut être père jusqu'à sa mort s'il le souhaite, étant capable de procréer de la puberté à la mort, bien que la qualité de ses spermatozoïdes décroisse après cinquante ans. Avouez que la Nature a rendu la sexualité des hommes bien plus facile !
Quels sont vos points faibles ?
L’éjaculation précoce
L'acte sexuel masculin pèche souvent par... sa rapidité ? Alors que l'excitabilité féminine va crescendo et peut durer même au-delà de l'orgasme, le plaisir masculin est plus souvent une "course au coït" qu'une recherche voluptueuse de sensations érotiques. C'est la pénétration qui lui importe, et à partir de là, tout se précipite pour aboutir (trop vite) à l'orgasme et à l'éjaculation.
Or, en bousculant ainsi un rapport sexuel, d'une part, l'homme se prive d'un accès à la jouissance encore plus intense car plus "attendue" et, d'autre part, il accentue le décalage qui existe entre son degré d'excitation et celui de sa partenaire qui, si elle n'a pas connu d'orgasme (faute de temps), risque de se sentir frustrée.
Cette "précipitation" semble être un problème largement partagé. L'expérience aidant, la maîtrise de la phase d'excitation dite de plateau se fera peu à peu jusqu'à différer l'orgasme et l'éjaculation. Mais cet apprentissage exige un effort de la part de l'homme pour se contrôler, quand la femme n'a qu'à se laisser aller et s'abandonner à ses sensations. Certains hommes pourraient s'en plaindre...
« Le repos du guerrier »
Qu'il le veuille ou non, après l'amour, l'homme a besoin de repos. On parle de la phase réfractaire qui succède aussitôt à l'éjaculation, c'est un passage obligé.
Après une tension, le corps réclame une détente. Physiquement, la verge reprend son aspect normal et l'homme récupère. Cette période réfractaire est variable dans sa durée d'un individu à l'autre mais elle s'allonge avec l'âge.
Or, ce besoin irrésistible de repos a deux inconvénients. D'abord, parce que l'homme est insensible à toute stimulation et il lui est impossible de reprendre les rapports sexuels aussitôt ; ensuite, parce qu'à l'inverse du plaisir masculin, l'excitation féminine baisse de façon lente et progressive, et se poursuit après l'orgasme ; celle de son compagnon est brutale et quasi immédiate.
Le poids de la société sur la sexualité masculine
Un homme, un "vrai", ça doit assurer ! Au bureau, sur le terrain de foot ou de tennis, mais aussi au lit ! Efficace, performant, battant, puissant, telles sont les qualités que l'on attend du "sexe fort". Et si par malheur un homme n'est pas à la hauteur, il n'est plus bon à rien... ou du moins c'est ce qu'il croit et qui le mine. C'est la fameuse angoisse de la performance, entretenue par plusieurs facteurs.
Ainsi, une première fois "ratée" peut avoir de graves conséquences sur la sexualité à venir ; vécue parfois de façon traumatisante - surtout si la partenaire a "mal réagi" en se fâchant ou en se moquant du jeune homme -, une première expérience, qui par définition reste un apprentissage, peut laisser un souvenir marquant qui déstabilisera la victime.
D'autre part, certains hommes se focalisent beaucoup trop sur la performance pour affirmer leur puissance - au moins sexuelle -, c'est donc la course à l'échec. Or, plus la peur de ne pas y arriver est présente et forte, moins ils y arrivent et c'est la quadrature du cercle.
Certains hommes ne voient donc plus les rapports sexuels comme une partie de plaisir ou un échange amoureux mais comme un devoir à accomplir, avec l'impression d'être jugés, évalués, critiqués.
L’andropause : ça existe !
Une espèce de flou artistique plane autour de ce qu'il est convenu d'appeler l'andropause. Parce que, contrairement à la ménopause, cette étape est diffuse, moins définie dans le temps, moins radicale. Elle n'existe pas chez tous les hommes.
En effet, ne serait-ce qu'au niveau hormonal, les hommes né connaissent pas un arrêt brutal et total (comme lors de la ménopause chez la femme) de leurs sécrétions, mais celles-ci sont produites en moindre quantité en cas d'andropause. La baisse de la testostérone (hormone mâle, qui est aussi l'hormone du désir) peut survenir après 50-60 ans. Si cette baisse hormonale s'installe, l'homme voit son désir tomber en chute libre.
C'est pourquoi la cinquantaine peut marquer un cap important. Certains problèmes de santé peuvent apparaître, la peur de vieillir est souvent l'occasion de se remettre en question (c'est l'heure des bilans, professionnel, familial, conjugal, voire plus "existentiel") et beaucoup abordent cette période "en crise".
Leurs difficultés sont dues à un manque de préparation psychologique. Les hommes ne savent pas ce qui les attend et ils vivent dans une "fausse sécurité". Ils se sentent pris au piège par les manifestations secondaires du vieillissement et ont du mal à admettre que leur corps change (il grossit, la fameuse "brioche" apparaît, les cheveux tombent), prend un rythme plus ralenti et se fatigue plus vite.
Sur le plan sexuel, des faiblesses apparaissent. D'abord, parce qu'une hypertension ou une hypercholestérolémie négligées, mais aussi le stress et, le poids des ans sont autant de facteurs qui/ pèsent lourd sur la santé des artères, ce qui remet en cause les capacités érectiles.
Enfin, les érections peuvent être plus difficiles, elles exigeront davantage de stimulations directes ; la quantité d'éjaculat s'amoindrit (pouvant inquiéter à tort un homme non averti), et le temps de latence entre deux éjaculations s'allonge, la période réfractaire pouvant durer jusqu'à plusieurs jours.
La panne sexuelle
On a beau lui répéter, l'informer, dédramatiser le problème, quand un homme "tombe en panne", il perd les pédales !
Or, 20 % des hommes auraient des troubles érectiles (difficultés à obtenir une érection ou à la maintenir, impuissances passagères ou plus durables) et, selon les médecins, un homme sur trois (soit 34 %) serait éjaculateur prématuré. C'est dire la fréquence de ces problèmes.
Banale et sans importance si elle est isolée, une panne sexuelle peut devenir lourde de conséquences (surtout psychologiques) si elle récidive et tend à perdurer. Car un homme impuissant, c'est un homme qui se sent brisé, cassé, et souvent désespéré. En faisant l'amalgame "Je suis impuissant" et "Je ne suis pas un homme", c'est toute son identité masculine qui se résume à son sexe. Et si celui-ci vient à faiblir, c'est la catastrophe.
Sources de conflits intérieurs mais aussi conjugaux, notamment si la femme pense que la panne de désir de son mari est "contre elle", qu'il ne la désire plus parce qu'il ne l'aime plus ou ne la trouve plus attirante, les pannes sexuelles peuvent créer des inhibitions d'autant plus difficiles à résoudre que le problème dure depuis longtemps, que l'homme se replie sur lui-même et que le couple vit sur un malentendu.
Car dans la majorité des cas, les victimes attendront le point de non-retour pour se décider à consulter un médecin et exiger de lui un traitement en urgence. Caractéristique de ces patients (très impatients !) espèrent que le spécialiste trouvera une origine organique à leur panne (fuite veineuse, insuffisance d'apport sanguin, liées à des problèmes artériels), car une origine psychosomatique les inquiétera davantage.
Il est vrai qu'il est bien plus simple, en apparence, de suivre un traitement médicamenteux que d'accepter d'avoir un problème "dans la tête". Face à leur compagne, la maladie deviendra l'alibi de choc et elle ne pourra que se rendre à l'évidence : "Ce n'est pas sa faute ou parce qu'il ne m'aime plus... C'est son cholestérol !"
Cela dit, et pour vous rassurer, sachez que quelle que soit son origine, toute panne sexuelle a un traitement adapté. Un avis médical vous le confirmera.
Enfermés dans leurs « jeux de rôles »
La majorité des hommes croit encore que le sexe est un signe de reconnaissance, une carte d'identité masculine, par laquelle ils sont reconnus et aimés. C'est pourquoi certains s'enferment dans le rôle de séducteur volage et indifférent, de Don Juan insatiable, de "bête de sexe", alors que cette quête dissimule un besoin d'aimer et d'être aimé.
Sous leur apparente force et leur soi-disant détachement, eux aussi recherchent l'amour avec un grand A, la compagne qui comblera leurs attentes... autant affectives que sexuelles. Coincés dans un sorte de "pudeur virile", ils n'osent ni se confier, ni dévoiler leurs sentiments, par peur d'être rejetés ou incompris.
N'avez-vous jamais remarqué avec quelle fierté les hommes se vantent de leurs conquêtes sexuelles, alors qu'ils avouent très rarement être amoureux ? Mais finalement, quand un homme fait l'amour, n'est-ce pas sa façon de montrer à sa compagne qu'il l'aime ? Les hommes manquent souvent de mots (et de confiance en eux) pour exprimer leur amour.
Rappelons pour conclure que la sexualité est un échange amoureux mais ce n'est pas le seul pour communiquer avec l'être aimé. Il y a d'autres plaisirs à partager pour former un couple...
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