Anesthésie : à savoir sur ce qui se passe avant, pendant et après l’intervention

Anesthésie
Lorsqu’arrive la date de l’opération, mille questions nous viennent à l’esprit. Souvent c’est davantage l’anesthésie générale qui inquiète que l’opération elle-même. Avant, pendant et après ce sommeil artificiel, voici toutes nos réponses.

Les heures qui précèdent

Pourquoi ne faut-il ni boire ni manger, avant une intervention chirurgicale ?

Pendant une anesthésie générale, si votre estomac n'est pas vide, il existe un risque de vomissement et, alors, un passage d'aliments dans les poumons. Ce danger est écarté grâce à l'intubation : dès que vous êtes endormis, l'anesthésiste place un petit tuyau qui descend jusque dans la trachée, ce qui permet de parfaitement contrôler votre respiration. Le jeûne préopératoire ne constitue qu'une sécurité supplémentaire.

Combien de temps faut-il être à jeun avant une intervention ?

Six à huit heures avant l'opération, il est conseillé de ne plus rien ingérer. Cela laisse le temps à l'estomac de digérer et donc de se vider correctement. Si l'intervention est prévue à huit heures du matin, à partir de minuit il ne faut plus rien boire ni manger. L'autre précaution est de n'absorber qu'un dîner léger, la veille.

Que faire si vous avez bu ou mangé avant ?

Il faut le signaler à une infirmière ou à l'anesthésiste, sans avoir peur d'être réprimandé. Aucun reproche ne vous sera fait, la pire des choses étant, au contraire, de ne rien dire...

Quand vous êtes opérés en urgence, sans qu'il y ait eu de jeûne préopératoire ?

L'anesthésiste prend des précautions complémentaires et, à titre préventif, utilise des médicaments très actifs contre les vomissements. Cela permet de contrôler l'éventualité d’un tel risque.

Comment éviter d'arriver trop stressés en salle d'opération ?

Il y a quelques années, avant d'aller au bloc opératoire, on vous faisait une piqûre intramusculaire ou l'on vous donnait un médicament pour vous détendre. Cette prémédication se perd de plus en plus. On préfère couper le stress par un dialogue. C'est pourquoi la grande majorité des anesthésistes vous voit et vous examine avant l'intervention, très souvent la veille.

C'est le moment de poser toutes les questions que vous souhaitez. Ce premier contact remplace l'éventuel médicament donné le matin en "préopératoire". En allant au bloc, vous retrouverez le même anesthésiste avec qui vous pourrez échanger quelques mots.

Anesthésie Générale
© istock

Pendant l’opération

Quels produits sont utilisés pour une anesthésie générale ?

Trois sortes de produits. Le plus souvent, les anesthésistes emploient plusieurs médicaments, les uns pour faire dormir (des narcotiques), d'autres pour enlever la douleur (des antalgiques) et certains, enfin, pour obtenir une complète relaxation (tous les muscles doivent être totalement relâchés).

Pourquoi vous perfuser toujours pendant l'opération ?

On vous perfuse précisément pour vous administrer tous ces produits, à la demande et uniquement pour maintenir une anesthésie sans excès.

Ce n'est plus la peine de vous piquer une veine, chaque fois que l'on vous injecte ces substances : il suffit d'ajouter ces médicaments au liquide de perfusion.

D'autre part, cette perfusion permet de vous nourrir et de vous hydrater, tout au cours de l'intervention, et donc de suppléer vos éventuels manques (puisque, depuis la veille au soir, vous n'avez ni bu ni mangé...).

Est-on certain de ne pas souffrir, durant l'anesthésie grâce à l’utilisation de ces produits ?

Alors que vous êtes plongés dans votre sommeil artificiel, il peut arriver qu'au cours de l'intervention vous ayez mal. Une telle éventualité est, en réalité, très rare. De toute façon, l'anesthésiste est alerté par certains signes avant-coureurs (la tension artérielle monte, le coeur s'accélère...). Il rajoute à ce moment-là une dose d'anti-douleurs. Enfin, même s'il y a une éventuelle souffrance, en aucun cas vous ne risquez de vous réveiller et - détail essentiel ! - vous n'en aurez aucun souvenir.

Les heures qui suivent l’anesthésie

Une fois revenu dans votre chambre, existe-t-il encore des dangers ? Est-il conseillé d'être surveillé ?

Non. Lorsque vous êtes de retour dans votre chambre d'hôpital, tous les risques ont été écartés. Depuis la généralisation des salles de réveil dans l'ensemble des hôpitaux et cliniques, il a été possible d'écarter tout danger.

Le réveil est-il douloureux ?

Alors que les médicaments actifs sur le sommeil n'agissent plus, ceux contre la douleur sont encore efficaces.

Plus tard, en retrouvant votre chambre, si une douleur se réveille, vous devez le signaler à l'équipe médicale qui vous donnera de quoi la calmer.

Que faire si vous avez encore mal, plusieurs heures après l’intervention ?

En principe, l'équipe soignante peut vous donner tous les médicaments dont elle dispose pour essayer de vous soulager. Une réserve cependant. Si vous avez été opérés du tube digestif et si vous souffrez de façon anormale, la solution n'est pas forcément une surconsommation d'antalgiques.

Dans ce cas, l'avis du chirurgien est indispensable, car cette souffrance peut révéler l'existence d'un autre problème.

Ne risquez-vous pas, les jours suivants, d'être agité, d'avoir des troubles du sommeil ?

Ces problèmes survenaient quelquefois avec des substances utilisées par le passé. Et, en général, ce genre de crainte existe chez des personnes qui ont été anesthésiées il y a longtemps.

Pouvez-vous avoir des troubles de la mémoire après une anesthésie générale ?

Encore une fois, ces phénomènes étaient liés à des substances que l'on utilisait il y a des années. Certains patients signalaient dans les suites d'une anesthésie générale des "trous" de mémoire concernant une période de leur vie passée (bien avant l'anesthésie).

Aujourd'hui, les médicaments utilisés couramment ne peuvent entraîner comme effet secondaire qu'une amnésie d'une ou deux heures précédant ou suivant l'anesthésie.

L’anesthésie peut être très légère

Elle est alors appelée la neuroleptanalgésie (ou sédation consciente). Grâce à l'emploi de certaines benzodiazépines, on peut réaliser de petites interventions, ou plus souvent des examens, qui ont l'inconvénient d'être très inconfortables ou parfois assez douloureux. En général, les patients à qui l'anesthésiste administre ces produits ne se souviennent même pas d'être entrés au bloc opératoire (on dit qu'il y a une amnésie antérograde). Ces médicaments provoquent une perte à la fois de connaissance et des sensations douloureuses, tout en conservant l'ensemble des réflexes. Ce genre d'anesthésie légère est utilisée pour des coloscopies, des gastroscopies ou des opérations O.R.L.

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