Opération des varices : tout ce que vous devez savoir

Opération Des Varices
Disgracieuses et parfois douloureuses, les varices handicapent plus de dix millions de Français. L’opération est souvent la solution.

Le problème de l’aspect esthétique

« Je ne supportais plus mes jambes, au point de ne plus jamais me mettre en jupe. J'ai attendu d'avoir 45 ans pour me faire opérer », explique Leïla. « Je ne peux pas dire que c'était vraiment douloureux, mais je ressentais très souvent comme une lourdeur dans les mollets, sans parler du côté inesthétique... ».

Le problème esthétique est le symptôme dominant des varices des veines tortueuses font saillie sur les jambes en position debout. La douleur sur le trajet veineux malade n'est pas toujours présente.

Les personnes souffrant de varices, en très grande majorité des femmes, éprouvent le plus souvent une sensation désagréable de tension ou d'engourdissement dans les jambes. Parfois aussi, des picotements ou fourmillements, et des crampes nocturnes. Ces troubles sont aggravés par la chaleur.

Varices : Pourquoi apparaissent-elles ?

Des veines se distendent et deviennent tortueuses à cause d'un mauvais fonctionnement des valvules, sorte de petits clapets à l'intérieur d'une veine empêchant normalement le sang de redescendre vers les pieds.

En pratique, le problème se situe sur deux veines superficielles du membre inférieur : la saphène interne (cas le plus fréquent) ou la saphène externe, parfois sur les deux. Plus précisément, la grosse valvule, située dans la partie haute de ces veines ou crosse (au pli de l'aine ou au creux du genou), ne fonctionne plus ou mal. Conséquence : des branches de la veine vont se dilater.

Opération des varices : quand intervenir ?

  • La demande des patients est le plus souvent esthétique. L'opération est rarement urgente. Elle n'est pas indispensable chez une personne jeune, si les troubles sont modérés ou s'il existe un souhait de nouvelle grossesse.
  • Des bas de contention, aujourd'hui esthétiques et de bonne qualité, permettent souvent de vivre normalement.
  • L'intervention est justifiée si la contention par collants est inefficace, s'il existe une "fatigabilité" des jambes, et surtout en cas de complications comme un eczéma, une phlébite ou un ulcère variqueux. Néanmoins, on ne peut que "stabiliser" la maladie, et non la guérir.

Avant l'opération des varices

Le bilan

Par son examen clinique, le chirurgien va évaluer l'importance des symptômes, visualiser et localiser les varices dans les territoires de la veine saphène interne (du dessus du pied au creux de l'aine) ou de la veine saphène externe (de l'arrière du pied au creux poplité, derrière le genou). Il va regarder l'aspect, la couleur de la peau... À la palpation des réseaux veineux, il constatera l'étendue des lésions.

Le chirurgien prescrit toujours, avant l'intervention, une "échographie-doppler". La qualité actuelle de cet examen indispensable permet un traitement ciblé. Il montre en effet avec précision l'endroit où se situe le problème et peut indiquer le calibre exact des veines. Un surpoids étant une cause de récidive, le chirurgien demandera au patient de maigrir avant l'opération.

La consultation anesthésique

Elle est obligatoire et a pour but de connaître les éventuels antécédents du patient pour lui proposer le mode d'anesthésie qui lui convient le mieux.

Néanmoins, le patient a le choix dans la majorité des cas. L'anesthésie peut être régionale ou péridurale (seul le bas du corps est anesthésié), générale légère, ou locale (notamment si l'état de santé du patient n'est pas satisfaisant).

Varices
© istock

Le jour J

Un marquage, à même la peau, des varices (cartographie des veines) avec un feutre est effectué le matin de l'opération (parfois la veille). Une légère prémédication est administrée au patient dans sa chambre. A son arrivée au bloc, l'anesthésie est pratiquée. Il est partiellement ou totalement endormi. Le bas de son corps est badigeonné d'antiseptique.

Le déroulement de l'intervention

Au stade de varices, les veines ont perdu leur utilité et peuvent être retirées. Selon la pathologie observée et ses habitudes opératoires, le chirurgien va choisir l'une ou l'autre des techniques actuelles, voire les associer. Les deux jambes ne sont souvent pas opérées le même jour.

On peut juste retirer l'extrémité de la veine

Cette technique est utilisée depuis dix ans. Le chirurgien effectue une incision au niveau de l'aine. Là, il déconnecte la veine saphène interne de la veine fémorale dans laquelle elle se jette. Puis il enlève les derniers centimètres (ou crosse) de cette veine saphène et les branches veineuses qui arrivent à cet endroit. Il retire par la même occasion la valvule malade, cause de l'affection. C'est la crossectomie. Elle nécessite environ 30 minutes.

Le principe est le même s'il s'agit de la veine saphène externe, à la différence que l'incision se fera derrière le genou. L'avis médical : cette technique dite de "chirurgie conservatrice" évite de retirer la veine malade dans sa totalité. Elle est indiquée si la veine saphène n'est pas trop lésée. Elle offre de bons résultats sur le long terme. Le rétablissement du patient est rapide.

On peut retirer toute la veine

Le stripping, ou éveinage, est pratiqué depuis plus de cinquante ans. Il consiste à enlever toute la veine malade.

Le chirurgien procède à une incision au pli de l'aine. La veine saphène interne est déconnectée, et la crosse de la veine retirée. Une deuxième incision est effectuée à la cheville. Un guide, sorte de cathéter en plastique rigide, est monté dans la veine, puis récupéré au pli de l'aine. Fixée au cathéter, la veine est tirée doucement vers le bas, ce qui va en quelque sorte l'arracher sur toute sa longueur. C'est le stripping classique.

Une autre technique plus douce, dite d'invagination, consiste, après incision à l'aine et à la cheville, à introduire un guide en plastique dans la veine et à le monter jusqu'au pli de l'aine. La veine est ligaturée d'un côté et fixée au guide. Le chirurgien tire en douceur sur le guide et la veine se retourne en "doigt de gant". Elle est remontée puis retirée. Le stripping dure environ 30 minutes.

L'avis médical : Ces techniques sont indiquées en cas de dilatation importante de la veine saphène. La technique d'invagination limite les traumatismes au voisinage de la veine (nerfs, petits vaisseaux). Le stripping est encore largement utilisé, bien que le rétablissement du patient soit plus long. Il offre de bons résultats, surtout à court terme, mais le risque de récidive reste toujours possible.

On peut détruire la veine

Cette alternative au stripping fait appel au laser. Cette technique est utilisée depuis près de vingt ans. Sous l'effet de la chaleur du laser, la veine saphène malade se rétracte, mais est laissée en place.

Compte tenu d'un risque de brûlure de la peau, le laser n'est utilisable sur la veine saphène interne que dans son segment à la cuisse (moins superficiel).

Le chirurgien pratique une incision sous le genou. Il introduit dans la veine préparée un petit guide sur lequel il monte la sonde laser équipée d'un voyant rouge. La sonde, visible sous la peau, est placée (en haut de la cuisse) sous la crosse de la saphène interne. Le chirurgien administre des petites décharges de façon étagée. La veine est progressivement détruite de la cuisse au genou.

L'opération dure environ 15 minutes.

L'avis médical : cette technique tend à se développer. Elle offre des résultats immédiats satisfaisants. Mais il existe un risque de récidives, car on ne supprime généralement pas la crosse de la veine. De plus, la sonde laser, jetable, est aux frais du patient.

Et on enlève les varices visibles

Après avoir retiré ou détruit la veine saphène par crossectomie, stripping ou laser, le chirurgien s'intéresse au côté inesthétique de la maladie.

Le principe est d'enlever des segments de veine par des micro-incisions étagées et espacées de 2 à 4 cm le long du trajet de la varice. On parle de phlébectomie.

Le chirurgien tire doucement sur la veine à l'aide d'un crochet spécial introduit dans la micro-incision. Il retire le segment de veine malade. Ce geste minutieux est répété sur toute la longueur de la varice. Et toutes les veines distendues sont ensuite opérées de la même manière. L'intervention dure au moins une heure et demie. Selon le nombre de veines retirées, il pourra y avoir jusqu'à dix à quinze petites incisions.

L'avis médical : cette technique donne de bons résultats. L'idéal est de pratiquer ce geste opératoire après avoir traité la veine saphène par crossectomie, sinon le risque de récidives semble inévitable.

Après l'opération

  • Après la pose de pansements sur les cicatrices, le chirurgien met en place le collant de contention. Une fois réveillé, le patient est reconduit dans sa chambre.
  • En cas de chirurgie conservatrice et d'opération au laser, le patient quitte l'hôpital le lendemain avec une ordonnance d'antalgiques pour quatre à cinq jours et un arrêt de travail de quatre jours. Il marche et est autonome.

Ses cicatrices sont souvent indolores, sauf au creux de l'aine. Il peut cependant exister des petites irritations ou anesthésies sur la face interne de la cuisse qui disparaissent spontanément.

  • Le stripping exige une hospitalisation d'au moins cinq jours et un arrêt de travail de quatre semaines. Des hématomes douloureux, des œdèmes et des troubles de la sensibilité dans le territoire du nerf saphène sont fréquents. Ils disparaissent spontanément en trois à six semaines. Le traitement antalgique peut être associé à des anti-inflammatoires.
  • Le patient se lève dès le lendemain de l'opération. Il prend une douche et ses pansements sont changés. De retour chez lui, il devra les refaire chaque jour après la douche.

Et plus tard

  • Après cette opération, les patients vivent normalement.
  • Ils reviennent consulter dix à quinze jours après l'intervention, c'est l'occasion de retirer leurs fils. À noter que, sur l'aine, ceux-ci sont généralement résorbables.
  • Le port du collant de contention est obligatoire pendant deux à trois semaines, voire davantage en cas d'œdème.
  • Le soleil est interdit pendant un mois et demi.
  • Une marche d'une demi-heure à une heure est conseillée deux fois par jour.
  • Le sport peut généralement être repris au bout d'un mois.
  • En prévention des récidives : il faudra éviter le surpoids, la sédentarité, le soleil durant un an et les bains chauds.

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