Calculs rénaux : comment s’en débarrasser sans opérer ?

Calculs Rénaux
Aujourd’hui, les calculs peuvent être désintégrés par des ondes de choc transmises à travers la peau. Tout ce qu’il faut savoir sur cette technique rapide.

Les facteurs de risques

Un à deux pour cent de la population française et trois fois plus d'hommes que de femmes seraient touchés par ce que l'on appelait autrefois la « maladie de la pierre ». C’est entre 30 et 50 ans que l'apparition de calculs rénaux est la plus fréquente.

On ignore pourquoi ils se forment chez certains et pas chez d'autres. Les mauvaises habitudes alimentaires y sont certainement pour quelque chose et, plus rarement, une anomalie métabolique, les deux facteurs se conjuguant parfois.

On sait, en revanche, que le facteur de risque le plus important est l'insuffisance d'hydratation qui provoque une agrégation des molécules éliminées, la cristallisation des métabolites dans les urines.

Et cela peut aller très vite : un calcul peut se former en quelques semaines ou quelques mois !

Pour les repérer

La présence de traces de sang dans les urines peut laisser soupçonner leur existence. Des petites brûlures quand vous urinez ou des douleurs lombaires (les reins sont situés bien plus haut que ce que l’on imagine quand on a "mal aux reins") peuvent être un signe. Mais il arrive que l'on ait des calculs sans douleur, donc sans le savoir. En effet, tant qu'ils n'obstruent pas le flux urinaire, ils peuvent passer totalement inaperçus.

Le problème majeur survient quand ils se bloquent dans un uretère (le canal reliant le rein à la vessie). Ils risquent alors de provoquer une crise de colique néphrétique. Les personnes qui ont déjà éprouvé ce genre de douleur brutale et intense, que l'on compare parfois à celle d'un accouchement sans péridurale, ne l'oublient jamais ! Elle irradie dans le bas de l’abdomen et dans les organes génitaux et aucune position ne permet de l'atténuer.

Contrairement à ce que l'on a cru pendant longtemps, il ne faut surtout pas boire pendant une crise de colique néphrétique. Cela augmente la pression dans les cavités rénales et ne fait qu'augmenter la douleur !

Comment les enlever ?

  • Si le calcul n'entraîne aucun trouble (en particulier ni douleur ni infection), s'il est de petite taille (par exemple inférieur à 10 mm), et surtout s'il est placé dans la partie inférieure du rein (calice inférieur), généralement aucun traitement n'est nécessaire en dehors d'une simple surveillance.
  • S'il est inférieur à 4 mm, vous pouvez l'éliminer par les voies naturelles et sans douleur dans 90 % des cas. On vous conseillera de boire de 2 à 3 litres d'eau par jour, plutôt à faible teneur en calcium (la plupart des calculs sont du calcium).
  • S'il mesure plus de 4 mm et moins de 3 cm, il est trop gros pour descendre et s'éliminer spontanément. Vous pourrez le faire fragmenter en grains de sable ou petits morceaux qui seront éliminés naturellement dans les urines, sans intervention chirurgicale, par des ondes de choc. Cette technique, la lithotripsie extracorporelle, se fait dans un service hospitalier spécialisé (urologie), en un jour, avec des antalgiques.

Le nombre et l'intensité des ondes de choc varient selon la nature et l'emplacement du calcul (localisé au préalable par une radiographie). Quand elles rencontrent un obstacle solide, comme un calcul, elles exercent une force de compression et d’étirement importante sur un bref délai.

La répétition de ces impacts entraîne la fragmentation progressive du calcul. C'est un peu comme un marteau piqueur (une technique d’ailleurs assez bruyante).

Ces ondes se déplacent plus efficacement dans l'eau que dans l'air et peuvent être transmises dans les tissus mous du corps sans perdre d'énergie. Comme la source d'onde est située en dehors du corps du patient, il est nécessaire de créer un espace contenant de l'eau entre la source et le patient, d'où le nom de "baignoire" donné aux lithotriteurs de la première génération.

De quoi est fait un calcul rénal ?

Un calcul est un caillou qui se forme progressivement lorsque divers cristaux de sels et minéraux s'accumulent dans les reins. La lithiase calcique (calculs composés majoritairement de calcium) est la plus fréquente : de 80 à 90 % des cas. Ces calculs calciques sont constitués d’oxalate (50 %), de phosphate ou de carbonate de calcium. Ils sont opaques aux rayons X et visibles sur les radiographies standard.

Dans 10 % des cas, ils sont composés de phosphate ammoniaco-magnésien et sont décelables aux rayons X. Ils se forment en général en présence de bactéries. Enfin, dans 5 à 10 % des cas, ils sont faits d'acide urique et d'urate, et sont transparents aux rayons X.

Comment se déroule l’intervention ?

Avec les lithotriteurs actuels, plus perfectionnés, on installe le patient sur une table avec un coussin d'eau gonflable qui s'ajuste au niveau du calcul pour être en contact avec la peau. L'intervention dure vingt minutes. Elle est peu agréable en raison du bruit et de la position immobile, mais un analgésique puissant par intraveineuse est administré.

Ensuite, on vous ramène dans votre chambre où vous devez boire de l'eau et uriner. Vous déjeunez et, si votre pression artérielle est normale, vous rentrez chez vous, accompagné de préférence et surtout pas au volant de votre voiture ! Normalement, le calcul est désintégré et s'élimine peu à peu pendant les semaines ou les mois suivants.

Il arrive que la migration des fragments du calcul provoque à nouveau des crises de colique néphrétique. Des antalgiques et/ou des anti-inflammatoires par voie orale peuvent alors calmer la douleur dans un délai très rapide.

En général, les urines sont rouges jusqu'au lendemain, ce qui normal. Enfin, il faut savoir que le risque de récidive est évalué à 30 % environ.

Quelles sont les contre-indications ?

Si la grande majorité des calculs peut être traitée par la lithotripsie, il arrive, toutefois, qu'une opération chirurgicale soit nécessaire. Après échec du traitement par ondes de choc, par exemple, en présence d'un calcul volumineux.

À signaler aussi : ce traitement est contre-indiqué en cas de grossesse, de prise d'aspirine, de trouble de la coagulation. Des patients porteurs d'un pacemaker ou souffrant de calculs accompagnés de fièvre peuvent aussi se voir refuser la lithotripsie.

Y a-t-il des mesures de prévention ?

Autrefois, on préconisait des régimes alimentaires pauvres en calcium, mais on s'est aperçu que l'organisme puisait alors le calcium nécessaire dans les os.

Nous avons besoin de 800 à 1 000 mg de calcium par jour, mieux vaut donc ne pas supprimer les laitages ! La seule consigne préventive reste de boire entre 2 et 3 litres d'eau par jour pour prévenir les récidives et évacuer les fragments.

Attention : évitez de consommer trop de chocolat. En effet, c'est la principale source d'oxalate de calcium !

Pourquoi il ne faut pas tarder

  • Le calcul risque de bloquer complètement la voie urinaire, de provoquer une infection des urines dans le rein (pyélonéphrite) et, à un stade plus avancé, de laisser passer des bactéries dans la circulation sanguine et d'entraîner une septicémie.
  • Il risque de grossir avec le temps, ce qui rend le traitement d'autant plus complexe. Si votre calcul mesure moins de 2 cm, vous avez 80 % de chances d'en être débarrassé en une séance. En cas de fragmentation incomplète, vous aurez droit à une autre séance après trois semaines.

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