Tout savoir sur les faux sucres : édulcorants (aspartames…) et polyols

Faux Sucres édulcorants
Le goût du sucré sans les calories : le rêve ! Oui mais peut-on prendre sans risque les édulcorants ? Les réponses des nutritionnistes.

Faux sucres : définition et types

Les faux sucres sont des substances qui ont un pouvoir sucrant, mais qui n'ont pas (ou peu) de valeur énergétique. Vous avez donc la sensation du sucré sans absorber de calories ou très peu. On en distingue deux grands types.

Les édulcorants intenses

Les édulcorants intenses, dotés d'un pouvoir sucrant très supérieur à celui du sucre.

Dans cette famille, on trouve la saccharine, l'édulcorant le plus ancien. Son pouvoir sucrant est environ trois cents fois celui du sucre. Mais elle a un arrière-goût amer très perceptible, et est peu stable à partir de 100°C : elle n'est pas conseillée pour la cuisson.

L'aspartame, deux cents fois plus sucrant que le sucre, est l'édulcorant intense le plus utilisé aujourd'hui, aussi bien en direct (comprimés, poudre) que dans les aliments light (yaourts, desserts lactés, boissons notamment) ou les produits diététiques-minceur.

Inconvénients : il perd de sa saveur sucrée quand on le chauffe et n'est pas très stable en milieu acide ou dans des boissons. C'est pourquoi il est assez souvent associé avec un autre édulcorant intense, l'acésulfame K, aussi "sucrant" que lui. L'acésulfame est très stable, mais doté d'un léger arrière-goût amer. Rien n'est parfait !

On a parfois accusé ces édulcorants intenses de provoquer de l'aérophagie, en particulier quand on consomme des boissons light. Mais cet inconvénient, observé quand on abuse de ces boissons light, provient du gaz contenu dans les sodas, et non de leurs édulcorants !

Les polyols

Contrairement aux édulcorants ils apportent des calories, mais deux fois moins que le sucre.

Leur principal atout : à la différence du sucre, ils ne favorisent pas l'apparition de caries. Ils sont souvent utilisés dans la pâtisserie, les chewing-gums et les bonbons, notamment destinés aux diabétiques. Ils n'ont pas d'arrière-goût, et leur saveur n'est pas modifiée par la cuisson. Mais pris en excès, ils donnent des gaz et peuvent avoir un effet laxatif.

Quels sont leurs avantages ?

Ils sont utiles pour limiter la consommation de sucre quand cela est nécessaire. Le sucre est considéré comme une source de calories vides « C'est un aliment qui n'apporte que des calories et pas d'éléments nutritifs (minéraux, acides aminés, antioxydants naturels) », explique le Dr Maret, nutritionniste et médecin du sport.

L'utilisation de faux sucres paraît donc justifiée pour éviter l'absorption excessive de ces calories vides. De son côté, le Dr Lenglois constate que « lorsqu'on ajoute du sucre dans l'alimentation d'animaux, comme les rongeurs, leur durée de vie est raccourcie d'environ 10 % ». En effet, quand on consomme trop de sucre, on entraîne une surcharge de travail au niveau de la cellule. Celle-ci produit alors plus de radicaux libres, liés à un vieillissement prématuré... Donc, le mieux, c'est de limiter nos apports en sucre et, si l'on n'y arrive pas, d'utiliser les faux sucres.

Sont-ils utiles quand on est au régime ?

Oui ! Leur principale utilité, c'est de nous aider à perdre du poids quand nous ne pouvons pas nous passer de la saveur sucrée de certains aliments.  En saupoudrant d'aspartame des yaourts, du fromage blanc ou des salades de fruits, par exemple, on peut satisfaire ses papilles sans risque pour la ligne.

Aident-ils vraiment à perdre du poids ?

« Non, insiste le Dr Michel médecin nutritionniste. Les personnes qui veulent maigrir et qui ne font que remplacer le sucre par des édulcorants risquent de ne pas perdre du poids. »

Pourquoi ? Parce que le cerveau est trompé car il croit recevoir du sucre, donc de l'énergie. Il va compenser en nous incitant à manger plus... Il est donc préférable de nous habituer à diminuer la saveur sucrée dans notre alimentation. Le faux sucre peut seulement aider à maigrir durablement, à condition de l'utiliser de façon ponctuelle ; sinon, il entretient le goût sucré. Attention aussi, si vous voulez vraiment maigrir, le faux sucre ne vous dispense pas de manger moins et d'équilibrer votre alimentation.

Que penser des boissons light ?

Contrairement à ce que l'on peut penser, les boissons light ne sont pas neutres. Même si elles ne contiennent pas de sucre, elles nous font produire un petit peu d'insuline à cause de leur goût sucré. Or, l'insuline est une hormone naturelle qui permet de stocker les graisses. Un conseil : préférez les boissons light aux boissons sucrées, mais utilisez-les modérément. Et surtout pas juste avant ou pendant le repas : elles modifient les appétences et inciteront à consommer des aliments plus forts en goût, comme les chips ou les hot-dogs, plutôt que des pâtes, des légumes ou des plats classiques.

« C'est un peu comme si les papilles étaient saturées par le goût du sucre et qu'elles avaient besoin de plus de saveurs, plus de sel, plus de graisses... », précise le Dr Ponsart

Les faux sucres peuvent-ils être dangereux ?

Il y a quelques années, l'aspartame et la saccharine ont été accusés d'être toxiques, notamment d'avoir un effet cancérigène. Il faut savoir qu'aucune des études scientifiques sur ce sujet ne l'a démontré chez les humains.

Certaines expériences avaient montré, chez les animaux, que des femelles gestantes, auxquelles on avait administré des doses très importantes (inconcevables pour des humains) d'aspartame présentaient des retards dans le développement des foetus.

A ce stade de développement, la barrière hémato-encéphalique, c'est-à-dire la protection du cerveau, n'est pas très efficace et peut laisser passer les acides aminés composant l'aspartame. L'un d'eux se comporte comme un véritable "neuromédiateur" et peut provoquer des "courts-circuits" au moment du développement du cerveau. Mais rappelons que ces substances sont produites normalement dans l'organisme à partir de très nombreux aliments que l'on mange tous les jours !

Par prudence, on a pu conseiller aux femmes enceintes d'éviter la prise de grandes quantités d'édulcorants, notamment d'aspartame. Mais si on a l'habitude de consommer des laitages light, on peut continuer, même durant la grossesse : les produits laitiers sont à privilégier durant cette période, et le faible apport d'édulcorants ne présente aucun danger.

Peut-on en donner aux enfants ?

Il est fortement déconseillé de donner, sans raisons médicales, aux enfants et aux adolescents des produits utilisant des faux sucres, tels que les yaourts, les boissons light.

Le mécanisme de la régulation de la prise alimentaire du corps humain est très complexe et reste encore largement inconnu des spécialistes. Chez les enfants, il peut être dangereux de perturber cette régulation qui persiste naturellement, en général, jusqu'à la fin de la croissance. Par exemple, l'alternance dans leur alimentation de yaourts light et de yaourts complets peut déréguler ces mécanismes inconscients.

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