L’acné chez l’ado : quelque chose de… normal !
Sous l'effet des hormones andes sébacées, surstimulées, produisent du sébum en quantité importante, rendant la peau grasse. Les parois des follicules s'épaississent. Les cellules qui les tapissent, "noyées" dans le sébum, obstruent les pores et des comédons se forment.
Une bactérie, le Propionibacterium Acnes, localisée dans le follicule pileux, se nourrit du sébum et libère des substances irritantes entretenant l'acné. Celle-ci touche principalement le visage avec des boutons disséminés sur le front, le nez, le menton et les joues. Elle peut aussi siéger dans le dos (les glandes sébacées y sont très présentes), sur le thorax et parfois au niveau des épaules.
Acné chez l’ado : Du point noir au kyste douloureux
Aujourd'hui, on pense que les facteurs familiaux et génétiques sont importants. Le risque, pour un jeune, d'avoir de l'acné est plus élevé lorsque l'un de ses parents ou les deux ont eu une acné sévère à l'adolescence.
On distingue différents degré :
- Stade 1, c'est l'acné comédonnienne ou rétentionnelle. Elle se caractérise par la présence de points noirs (signant une oxydation du sébum) et par des comédons blancs.
- Stade 2, c'est l'acné inflammatoire : elle est caractérisée par des microkystes, des boutons rouges ou blancs.
- Stade 3, c'est l'acné papulo-pustuleuse avec une réaction inflammatoire et la présence de nodules.
Plus rarement, on rencontre d'autres formes d'acné nodulo-kystiques avec de gros kystes douloureux et profonds résultant d'une hyper-prolifération de la glande sébacée. Cette forme peut avoir un caractère défigurant, surtout lorsqu'elle siège sur le front, le nez, le menton. Il y a également l'acné excoriée de la jeune fille. Elle est en général modérée, mais l'adolescente ne supporte pas ses boutons et les écorche en permanence.
Un passage presque obligé !
Plus de la moitié des adolescents considère l'acné comme un passage obligé. Tous ne l'acceptent pas de la même manière.
- Certains le vivent avec fierté : l'acné est un témoin de leur entrée dans l'adolescence, une preuve de métamorphose, la marque de leur sexualité débutante. Ils ne demandent aucun soin, aucune prise en charge médicale.
- D'autres la trouvent gênante. Ils estiment qu'elle altère leur image, qu'elle modifie le regard des autres, qu'elle les handicape pour s'intégrer dans un groupe. Une attitude compréhensible.
Chez l'adolescent, un vécu dysmorphophobique comme des boutons sur le visage, justifie à ses yeux le fait de ne pas parler aux autres ou de ne pas se montrer en public. Il y a parfois une discordance entre le problème de peau, mineur, et la manière dont le ressent l'adolescent. Plus ce dernier est investi dans sa représentation corporelle, plus son acné lui pose problème. Il est vrai que si la peau a une fonction protectrice contre les agressions (poussière, acariens), elle est aussi un outil de communication lorsque le reste du corps est caché par les vêtements.
Thibault, 16 ans, lycéen en seconde, témoigne : « Entre copains, ça va. En groupe aussi. Tant qu'on reste à plusieurs, filles et garçons ensemble, j'arrive à donner le change. Je me dis que je ne suis pas le seul garçon, qu'elles ne regardent pas que moi. Mais, alors que les copains invitent des filles à la sortie des cours pour prendre un pot en tête à tête ou le mercredi pour se faire un ciné, j'en suis incapable. Seul à seul, j'ai l'impression qu'elle ne verra que mes boutons. »
« Nous les filles, on a plus de chance, dit Lucie. Un peu de poudre, un coup de stick correcteur et on arrive à cacher nos boutons. Cela devient plus délicat au printemps. On a envie de porter des débardeurs et là ce n'est pas très joli avec de l'acné. Alors on triche, on en porte mais en mettant par-dessus une chemise qu'on laisse légèrement ouverte, par exemple ».
Premiers conseillers sur l’acné, les parents
La plupart des jeunes souhaitent trouver une solution à leur problème d'acné. C’est le cas de 45 % des 12-13 ans qui se tournent vers leurs parents et leur demandent conseil.
Les 14-15 ans sont plus nombreux à se préoccuper de leur acné et à en parler autour deux : 59 % d’après une récente étude. En même temps, en grandent "leurs tuyaux". Ils sont influencés par les publicités vantant les mérites de tel ou tel produit.
Enfin, ils demandent conseil au pharmacien et prennent rendez-vous chez le dermatologue. Au total, ils sont 91 % à se soigner. Certains s'automédiquent, d'autres consultent.
Consulter tôt
L'acné évolue sur plusieurs mois, sur plusieurs années. Quand le dermatologue reçoit un adolescent en consultation, il est important de lui préciser que son problème de peau ne sera pas résolu en quelques semaines. Il faudra le revoir tous les trimestres, car l'acné évolue.
C’est pourquoi il est préférable de consulter dès l'apparition des problèmes. Plus l'adolescent attend et laisse s'aggraver acné, plus le traitement sera lourd et long.
Ce dernier diffère en fonction du type d'acné. Dans la forme rétentionnelle ou comédonnienne, les dermatos prescrivent des soins locaux à base d'antibactériens et de gel au Peroxyde de benzoyle, des crèmes à hase d'A.H.A aux propriétés kératolytiques, Au stade inflammatoire, avec des papulo-pustules, on a recours aux soins locaux à base de Péroxyde de benzoyle, aux antibiotiques locaux de la classe des macrolides, ainsi qu'aux A.H.A.
Quand l'acné est très inflammatoire et que le traitement local a été inefficace, on prescrit des cyclines et du zinc par voie orale. Dans les formes kystiques importantes, un médicament a révolutionné l'acné rebelle : test l'Isotrétinoine. Cette molécule ne doit jamais être donnée en première intention, car ses effets secondaires sont importants. Elle n'est prescrite qu'après l'échec de tous les autres traitements.
Une dose totale cumulée importante pour être efficace, le traitement est de longue haleine 4 à 7 mois. Ce médicament réclame un suivi médical comprenant un bilan biologique et hépatique, destiné surveiller les transaminases et le risque d'hypercholestérolémie. À haut risque tératogène, toute prescription d’Isotrétinoine est couplée obligatoirement à celle d'un contraceptif oral chez la jeune fille et un test de grossesse.
Une acné sévère, traitée tardivement risque de laisser des cicatrices. « Nous avons à notre disposition des thérapeutiques efficaces pour les faire disparaître » rassure le Dr Schmit, dermatologue. Ces cicatrices sont traitées par peeling, laser ou comblées grâce à la chirurgie. »
Une toilette tout en douceur
Les traitements contre l'acné ont tendance à irriter. Or, ces jeunes ont une peau grasse et fragile. Au quotidien, ils doivent privilégier les gels nettoyants dermatologiques extra-doux et sans savon ou les savons spéciaux pour peaux acnéiques. Attention aux savons classiques, aux produits qui moussent énormément ils décapent la peau.
II faut aussi qu'ils pensent à hydrater leur peau avec une crème, de préférence matifiante. Cette dernière limite l'aspect brillant Quant aux adolescentes souhaitant cacher leurs boutons sur le visage, il est préférable qu'elles optent pour des produits non comédogènes. Les poudres compactes, très couvrantes, stimulent les sécrétions. Mieux vaut choisir les poudres libres, et ne pas oublier de se démaquiller soigneusement le soir avec une eau démaquillante, par exemple
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Attention aux idées reçues sur l’acné
Sur le plan alimentaire, aucune restriction n'est nécessaire. Longtemps incriminés comme l'acné, les bonbons, le chocolat, la charcuterie n'y sont pour rien. En revanche le stress peut déclencher une poussée. Quant au soleil, il est à « consommer avec modération ». Si dans un premier temps il améliore les problèmes, ce n'est que de courte durée. II entraîne un effet rebond. Rassurons les ados. L'acné n'est pas une maladie grave et la bonne observance du traitement donne des résultats dès le premier mois.
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