Comment aider votre ado à arrêter de fumer ?

Adolescent Fume Une Cigarette
Il commence à fumer par curiosité, pour faire comme les copains ou pour vaincre son stress… Mais devient vite « accro » au tabac. Nos conseils de spécialistes pour aider votre adolescent à arrêter.

Les jeunes Français s'initient tôt au tabagisme : l'âge de la première cigarette se situe entre onze et treize ans. Au collège, 6 % des adolescents sont des fumeurs quotidiens et 8 % occasionnels. Arrivés au lycée, ils sont 45 % à fumer tous les jours et 14 % de temps en temps. Toutefois, pour limiter l'usage du tabac chez les jeunes, depuis le 31 juillet 2003, la loi interdit aux buralistes de vendre ou d'offrir des cigarettes, du papier à rouler... aux mineurs de moins de seize ans.

Qu'est-ce qui le pousse à fumer ?

S'affirmer comme "grand". L'adolescence est une période où le jeune construit son identité. Il n'est plus un enfant et voudrait déjà être un adulte. En transgressant l'interdit parental, il a l'impression d'accéder plus rapidement au statut de "grand".

Faire comme les copains. Dans 53 % des cas, la première cigarette est offerte par un copain. Elle est un peu comme un rite initiatique pour faire partie d’un groupe. Or, à cet âge, l'influence des amis est plus importante que celle des parents.

« Je ne voulais pas fumer, explique Flore, 15 ans, élève en seconde. Mais, lors d'une soirée, mes amis fumaient. Ils m 'ont reprochée de ne pas essayer. J'ai fait comme eux car je ne voulais pas qu'ils m'excluent de la bande. »

Oublier son mal-être. Les jeunes qui sont anxieux, qui manquent de confiance en eux, sont plus vulnérables et se laissent plus facilement entraîner à fumer.

Avoir des parents qui fument. C'est un facteur qui favorise le tabagisme chez l'adolescent. Une étude, montre que chez les lycéens dont les parents fument, on compte 40 % de fumeurs quotidiens. Il n'y en a que 26 % chez les adolescents de parents non-fumeurs.

Il devient vite dépendant

Le propre de l'adolescence est de se croire invincible. Quand ils commencent à fumer, tous clament "je m'arrête quand je veux", "je ne suis pas accro". Très vite, ils sont pris dans l'engrenage. Les jeunes qui ne fument que le week-end sont rares.

« Quand j'ai commencé à fumer, se rappelle Baptiste, 19 ans, élève de terminale, je me contentais de quelques cigarettes le samedi soir entre copains. Aujourd'hui, je sors du lycée aux intercours pour fumer. »

Ce n'est pas tant le nombre de cigarettes fumées chaque jour, mais le besoin impératif d'allumer une cigarette qui est important. Un adolescent qui devient agressif et anxieux sans sa cigarette quotidienne est dépendant. Très vite, les jeunes deviennent des fumeurs réguliers.

S'ils démarrent avec quatre cigarettes par jour entre douze et quatorze ans, ils enfument environ huit entre quinze et dix-neuf ans et plus de onze à vingt ans.

Les cigarettiers, en proposant des cigarettes légères, abusent les jeunes en leur laissant croire qu'elles sont moins nocives. C'est faux. Elles contiennent autant de substances toxiques (4 000 ! ) et entraînent une façon différente de fumer.

Les jeunes aspirent plus profondément et en fument davantage. Certains, en raison du prix du tabac, se rabattent sur les cigarettes à rouler. Ils mettent moins de tabac (pour que ça dure plus longtemps !) et aspirent donc plus profondément pour avoir leur dose de nicotine. En quelques semaines, ils deviennent esclaves de la cigarette, alors qu'ils croyaient ne jamais en être dépendants.

Après une période de quelques mois à quelques années de "fumeur heureux", de plus en plus de jeunes souhaitent arrêter. Ils sont plus de la moitié chez les quinze/dix-neuf ans, notamment en raison du prix. Mais ce n'est pas facile. « J'ai commencé à fumer à 13 ans, témoigne Guillaume, 18 ans, en BTS informatique. Voulant faire plaisir à ma copine, je lui ai promis d'arrêter, pensant que ce serait juste une question de volonté. J'ai tenu dix jours. À la première soirée en boîte entre copains, j'ai recommencé. J’étais trop tenté. »

Ado Fume Cigarette
© istock

Parents : comment les motiver ?

Les jeunes connaissent les dangers du tabac, il est inutile de leur énumérer. Cela ne leur donne pas envie d'arrêter car ils ne se projettent pas plusieurs dizaines d'années plus tard. Que faire ?

  • Dialoguer. Quand les parents sont proches de leurs enfants, qu'ils communiquent avec eux sur les sujets qui les préoccupent, les jeunes se sentent plus en confiance. Ils ont moins la tentation de fumer régulièrement (20 %, contre plus de 30 % chez ceux pour qui le dialogue en famille est difficile).
  • Poser des limites. La plupart du temps, les jeunes fument en cachette de leurs parents. Sinon, on peut déjà leur interdire les cigarettes à la maison, ne serait-ce que pour protéger les autres membres de la famille du tabagisme passif.
  • Aborder le problème du sport. Les adolescents pratiquant une activité physique seront intéressés de savoir que fumer diminue leurs capacités sportives. Ils sont moins performants que leurs amis non-fumeurs ; leur capacité respiratoire étant amoindrie, ils s'essoufflent plus vite.
  • Leur parler séduction. À un âge où le sexe opposé ne leur est pas indifférent, on peut leur rappeler que fumer donne mauvaise haleine, jaunit les dents, ternit le teint, imprègne les vêtements, etc.
  • Leur expliquer qu'ils sont manipulés. Les adultes s'arrêtant de plus en plus de fumer, les cigarettiers visent le marché des jeunes. Ces derniers doivent savoir que les fabricants rajoutent de l'ammoniaque au tabac qui libère plus facilement la nicotine. Elle monte plus vite au cerveau et engendre un flash plus important.
  • Les récompenser. Les stimuler peut les aider à arrêter. En calculant ce que leur coûte l'achat de cigarettes, on peut leur proposer, avec la même somme, de choisir quelque chose qui leur fait plaisir.

Jeunes : les astuces pour y arriver

  • Plus on décide de s'arrêter rapidement de fumer, plus c'est facile et moins les poumons sont "encrassés".
  • Arrêter de fumer du jour au lendemain, pas en diminuant progressivement.
  • Une fois la décision prise, faire disparaître cigarettes et cendrier.
  • Eviter les "déclencheurs d'envie" : le café après le déjeuner, le chocolat, etc.
  • Ne pas fréquenter les endroits enfumés (cafés, boîtes de nuit...).
  • Faire nettoyer ses vêtements imprégnés de l'odeur de tabac froid.
  • Se dépenser physiquement pour évacuer un éventuel stress.
  • Avoir recours aux substituts nicotiniques : les jeunes qui fument cinq à six cigarettes par jour peuvent choisir les bonbons ou les gommes à mâcher (Nicogum, Nicorette Gomme, Niquitin). Au-delà, mieux vaut opter pour un patch (Nicopatch, Nicorette, .Nicotinell TVS). Ces produits sont à utiliser deux à trois mois, afin de limiter le risque de rechute.
  • Pour ceux et celles qui ont peur de grossir : prendre un petit déjeuner copieux évitera le creux du milieu de matinée qui était compensé par la cigarette. Ne pas sauter de repas et manger lentement, en mastiquant. Boire deux litres d'eau par jour. Ne pas remplacer la cigarette par des sucreries. Faire du sport.
  • En cas de rechute, ne pas la vivre comme un échec. Se dire plutôt "la prochaine fois sera la bonne", ou "j'ai tenu un mois sans fumer, c'est déjà bien". Au fur et à mesure, s'arrêter sera plus facile. Un avis médical peut être utile. Beaucoup de volonté et un peu d'aide de l'entourage permettront de se débarrasser des cigarettes.

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