Le vol est fréquent à l'adolescence, tant chez les garçons que chez les filles. Il démarre dès l'entrée au collège. Les raisons qui poussent l'adolescent à transgresser la loi sont multiples. Les études en pédopsychiatrie en distinguent trois :
Le vol initiatique : comme provocation : l'adolescent, plus ou moins poussé par ses copains, vole un soda dans un magasin, "pique" une cigarette... juste pour braver l'interdit et se sentir 'grand".
Le vol économique : (portable, racket...) est, lui, bien plus grave et peut se transformer en une vraie délinquance.
Le vol pathologique : est plus subtil à interpréter pour les parents. L'enfant vole dans le portefeuille de sa mère, de sa grand-mère, d'un ami proche... mais pas pour l'appât du gain. Il agit ainsi pour témoigner une souffrance, un manque de confiance en lui.
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NE PAS DEVENIR COMPLICE
Quelle que soit la nature du vol, les pédopsychiatres affirment qu’il ne faut jamais laisser passer le premier acte. Si les parents ne réagissent pas, l'enfant n'arrêtera pas.
Quelle punition ?
Il n'est pas nécessaire de prendre l'enfant sur le fait, la "main dans le sac pour entamer le dialogue. A partir du moment où les parents suspectent leur enfant de vol, ils doivent lui faire comprendre la gravité de son acte : il a commis une infraction à la loi et doit réparer. Pour cela, plusieurs possibilités :
- Soit il rend l'objet dérobé, soit il le rembourse. S'il n'a pas encore d'argent de poche, il fait des petits travaux à la maison comme dédommagement (lavage de voiture, jardinage...).
- S'il a dérobé de l'argent dans le porte- feuille d'une amie de la famille, par exemple, il doit rendre l'argent, et surtout s’excuser. Il comprendra que c'est un manque de respect important de voler quelqu'un et se sentira coupable.
Il arrive parfois que l'un des parents décide de couvrir son enfant en garde le secret du vol et n'en parle à personne pensant que les choses s'arrangeront d'elles-mêmes. La mère devient ainsi complice du forfait. Ce qui risque d'aggraver la situation, incitant l'adolescent à récidiver.
Faire intervenir la loi
Dans le cas d'un vol initiatique, l'enfant se sent honteux d'être découvert. S'il est tout de suite puni par ses parents, il récidive rarement. Si le vol est économique, l'acte est grave et mérite d'être socialement sanctionné. Les parents doivent solliciter un tiers, comme un juge pour enfants et l’aide d’un psychologue, précise. La démarche est certes difficile, mais elle est essentielle pour que l'enfant réalise la portée de son acte. Quant au vol pathologique, l'adolescent agit avant tout pour défier ses parents. S'il est révélateur d'une souffrance, les parents doivent bien sûr punir l'enfant, mais aussi l'aider à prendre confiance en lui en valorisant ses qualités et en lui montrant à quel point il est aimé. En effet, un vol peut aussi être un moyen de mettre à l'épreuve l'amour des parents, juste pour tester la force de leurs sentiments.
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