Des capacités sensorielles insoupçonnées chez bébé
En même temps qu'il grandit et se prépare dans le ventre de sa mère à sa venue au monde, le bébé développe des capacités sensorielles insoupçonnées. Il entend et serait même, selon certains spécialistes, sensible au goût et à l'odorat des aliments que sa maman consomme.
Mais ce que la science commence seulement à découvrir, beaucoup de futures mamans en ont depuis longtemps l'intuition. Même dans le ventre, le bébé perçoit, à sa façon bien sûr, le monde qui l'entoure.
Nombre de couples se sont déjà livrés à ce petit jeu, en fin de grossesse, quand le bébé est capable de déformer le ventre de sa mère : elle sent son ventre bouger, signe que son bébé est réveillé. La maman, le papa, ou les deux, pose alors leur main sur le ventre. Et là, à la grande joie de tous, et à la surprise générale quand c'est la première fois et surtout le premier enfant du couple, le bébé donne un coup à l'endroit même où est placée la main. Comme s'il répondait à cette sollicitation.
Une autre anecdote témoigne de la sensibilité du bébé à l’environnement qui l'entoure durant sa vie prénatale. Certaines femmes, habituées aux salles de concert ou aux boîtes de nuit, disent qu'elles ne supportent plus ces lieux quand elles sont enceintes. Sans toujours pouvoir l'expliquer, comme si ces sons ne devenaient qu'un brouhaha perturbant l'enfant qu'elles attendent. Mais entend-il vraiment ces sons qui l'entourent ?
Un univers sonore bien à lui
De nos cinq sens, l'audition est celui qui connaît l'éveil le plus spectaculaire durant la vie prénatale. Dès six mois de grossesse, et peut-être même cinq mois, le bébé entend. Toutefois, son monde sonore est très différent du nôtre.
D'abord, il n'entend pas tous les sons qui arrivent aux oreilles de sa mère. Un exemple : si une femme enceinte écoute de la musique à l'aide d'un casque, son bébé n'en perçoit rien. Par ailleurs, il semble que, dans le ventre de sa maman, le bébé distingue davantage les sons graves que les sons aigus.
Enfin, le bébé est en permanence bercée par les bruits du corps maternel. Il entend les battements du cœur de sa maman, mais aussi les sonorités liées à l'activité du système digestif et du placenta. Mais pas d'inquiétude : le niveau sonore de ces "bruits intra-utérins" se situerait autour de 30 décibels, c'est-à-dire entre un chuchotement et un bruit de fond perçu dans une pièce calme.
Bien sûr, ce qui titille les futures mères, c'est de savoir si, dans leur ventre, le bébé est capable de reconnaître leur voix. Il semblerait en tout cas que, dans le ventre, le bébé ne comprenne pas les paroles prononcées par sa mère son père ou toute autre personne. En revanche, il serait sensible à l'intonation et au rythme des voix. Certaines spécialistes considèrent que ces éléments l'aident à se familiariser pendant la vie prénatale à la voix maternelle, surtout lorsque leur maman chante.
Durant la vie fœtale, tous les sens sont sollicités, à l'exception peut-être de la vue, bien que tout le système sensoriel nécessaire pour que le bébé puisse voir à la naissance se mette en place. Ainsi, le toucher intervient par l'intermédiaire de la peau du fœtus, qui est constamment massée par le muscle de l'utérus et la paroi abdominale de sa mère. De plus, quand la femme enceinte marche, son mouvement crée des sensations tactiles perceptibles par la peau du futur bébé. Le futur bébé a un sens du toucher beaucoup plus fin qu'on ne l'imagine. Il est capable de faire la différence entre la caresse de sa mère et celle de son père affirme-t-il.
Le goût et l'odeur de la maman
Mais le plus surprenant, c'est que le bébé serait déjà réceptif aux goûts et aux odeurs des aliments que sa maman consomme. Etonnant quand on sait que le bébé ne respire pas par le nez et ne se nourrit pas par la bouche, puisque ces deux fonctions sont assurées par le cordon ombilical relié au placenta.
Et pourtant... des études menées auprès de femmes enceintes palestiniennes ont mis en évidence un lien entre l'odeur dégagée par le liquide amniotique après leur accouchement et les préparations épicées à base de curry, de cumin et de fenugrec que ces dernières avaient mangées en grande quantité peu de temps auparavant. Les habitudes alimentaires des futures mamans influenceraient donc le goût et l'odeur du liquide amniotique.
De son côté, le Pr Valon se fait l'écho de travaux qui soulignent « une similitude entre l'odeur et le goût du liquide amniotique et ceux du colostrum, le premier lait sécrété au moment de l'accouchement ». Les odeurs et les saveurs du lait maternel ne seraient donc pas des parfums nouveaux pour le nourrisson, mais plutôt un rappel des sensations perçues avant la naissance. Par le liquide amniotique, puis par le lait maternel, les habitudes alimentaires propres à chaque culture pourraient bien commencer à se fixer beaucoup plus tôt qu'on ne le pensait.
Les futurs parents parlent ou caressent facilement le bébé qu'ils attendent, car ils sont persuadés qu'il y est réceptif. Les néonatalogistes, qui accueillent et s'occupent des bébés prématurés, utilisent les vertus thérapeutiques de la voix et des caresses des parents pour maintenir cette communication établie in utero et rompue trop tôt.
Mais il faut mettre en garde ceux qui voudraient utiliser les capacités sensorielles du bébé in utero pour influencer son développement, dans le but, par exemple, de donner naissance à un surdoué. Beaucoup des mystères demeurent sur la vie intra-utérine.
Ne pas trop le stimuler
« En attendant des réponses plus précises, il me semble sage de s'en tenir à la modération dont témoignent toutes les traditions, d'éviter que les futures mères s'exposent à des agressions sonores excessives, et de ne pas les pousser à sur-stimuler leur fœtus afin d'avoir un super-bébé », conseille le Dr Chavance.
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