L'hémorragie de la délivrance
Enceinte de mon premier enfant, j'avais entendu parler de l'hémorragie de la délivrance mais je savais que c'était très rare, raconte Fanny, 37 ans. J'en ai parlé avec mon médecin. Mais comme je travaille dans le domaine de la santé, il n'a pas tenu compte du fait que j'étais une patiente, et m'a plutôt inquiétée, me parlant de "bombe à retardement !"
J'étais enceinte de cinq mois, et ça m'a vraiment angoissée. C'était irrationnel et ça correspondait en fait à une crainte de mourir en mettant au monde mon enfant, et de ne plus être là pour l'élever. Je me suis renseignée et, plus j'en savais, plus j'étais anxieuse.
J'ai accouché avec trois semaines d'avance. Je suis partie en pleurant à l'hôpital, persuadée que j'allais mourir. Je n'ai pas du tout profité de l'accouchement, attentive aux paroles du médecin et des infirmières, à leurs regards et à celui de mon mari. La nuit suivante a été difficile, je me sentais seule et je n'avais personne auprès de qui exprimer mes craintes. Les sages-femmes ne comprenaient pas du tout mon besoin d'être rassurée. Quand j'ai eu mon deuxième enfant, cela m'a traversé l'esprit, et je sais que si j'étais à nouveau enceinte, j'y penserais encore. Mais heureusement, cela n'enlève rien au bonheur d'avoir des enfants.
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