Baisse de la libido chez l’homme et la femme : quelles sont les causes et comment réagir ?

Couple Au Lit Baisse De Libido, Homme Dort
Stress, bruit, fatigue, alcool, médicaments… menacent notre énergie sexuelle. Il y aurait même de nouveaux inhibiteurs du désir. En France, 45 % des hommes et 47 % des femmes se disent « très satisfaits » de leur vie sexuelle. S’il existe des statistiques sur la fréquence et la nature des rapports sexuels des Français, le désir n’a pas encore livré tous ses secrets. Sans doute parce qu’il dépend d’une multitude de paramètres relationnels, psychologiques, biologiques, environnementaux… Explications.

Redonner un coup de boost à sa libido

S'il est impossible d'agir à la fois sur tous ces éléments, du moins peut-on jouer sur certains d'entre eux pour donner un coup de pouce à sa libido, ou énergie sexuelle, en cas de baisse de forme.

Pour les mêmes raisons, on peut aussi apprendre à "pardonner" une faiblesse. Comme l'explique José Dos Santos, chercheur à l'Inserm qui travaille sur la sexualité, « on ne doit pas mesurer l'amour de l'autre à l'intensité de son désir. Même s'il est très amoureux, nombre d'éléments extérieurs peuvent affaiblir sa flamme. »

Occupés depuis des générations à rechercher des aliments aphrodisiaques, nous nous sommes peu intéressés aux effets délétères de certaines denrées sur notre sexualité.

Et pourtant ! Selon une étude italienne publiée dans le New England Journal of Medicine, la réglisse à des doses de consommation courante entraîne une baisse de la libido chez les hommes. L'explication avancée par les auteurs ? Le principe actif de la réglisse - l'acide glycyrrhizique - diminue la synthèse de testostérone par le biais de réactions biochimiques. L'effet est toutefois réversible : réglisse ou désir, on peut choisir !

Des molécules chimiques qui réduisent le désir sexuel

À petite dose, l'alcool désinhibe les plus timides et leur permet de se laisser aller. Mais en cas d'ivresse, son effet sédatif l'emporte... sans compter qu'après une brève vasodilatation et donc un "coup de chaud", s'ensuit une vasoconstriction plus durable difficilement compatible avec le maintien d'une érection de qualité.

En cas d'intoxication chronique, enfin, les atteintes nerveuses périphériques sont fréquentes avec un risque majeur de difficultés érectiles et donc, à terme, de baisse de la libido par peur de la panne... un autre ennemi pour notre libido est apparu : il s'agit des xéno-estrogènes, des molécules issues de l'activité industrielle (on en trouve dans les pesticides, les insecticides...), susceptibles de s'accumuler dans un grand nombre d'aliments.

Certains xéno-estrogènes auraient une action "estrogène-like" : à leur contact, des poissons mâles se transforment en femelles et des œufs de tortue mâles se féminisent ! Même si on ne peut extrapoler ces observations à l'homme, de tels phénomènes sont inquiétants.

Les scientifiques étudient les éventuels effets délétères des xéno-estrogènes sur la fertilité masculine, l'impuissance et la libido. En attendant, mieux vaut laver vos fruits et légumes avant consommation et privilégier, si possible, les aliments issus de l'agriculture bio cultivés sans substance chimique.

Sans explication évidente...

Quand on a une baisse de la libido sans explication apparente, il faut dresser l'inventaire des médicaments que l'on prend, même rarement. Certains peuvent affecter la libido, tels les anti-hypertenseurs à base de chlortalidone, de réserpine, de clonidine, de spironolactone ainsi que les dérivés de la méthyldopa et les bêta-bloquants.

Attention : Ce n'est pas parce que vous prenez ces médicaments que vous allez avoir une baisse du désir ou des troubles de l'érection, mais si c'est le cas, autant essayer un autre anti-hypertenseur.

De nombreuses prescriptions à visée neurologique ou psychiatrique peuvent avoir aussi une influence négative sur la libido. C'est le cas de la plupart des neuroleptiques, de certains antidépresseurs (cependant, la dépression diminue aussi la libido) et de somnifères.

Tout médicament entraînant une somnolence comme effet secondaire nuit indirectement à la libido : cela va du sirop contre la toux au traitement anti-histaminique. Les médicaments potentiellement coupables sont donc nombreux !

Les maladies, aussi, sont à prendre en considération. Ainsi, quand le taux sanguin de testostérone diminue, l'appétit sexuel diminue également.

Toute situation susceptible d'abaisser la testostérone comme une longue abstinence, une insuffisance testiculaire ou, plus rarement, certaines tumeurs cérébrales touchant l'hypophyse (adénome), peut donc aboutir à une baisse du désir. Beaucoup plus fréquente, l'hypothyroïdie due à une baisse de sécrétion des hormones thyroïdiennes se tra- duit par un ralentissement du transit, du rythme cardiaque et par une baisse de la libido !

Ce symptôme est omniprésent dans la plupart des dépressions qui se caractérisent par une fatigue importante, dans les affections chroniques invalidantes ou jugées particulièrement graves (cancers) car la survie passe au centre des préoccupations. Certains cardiaques ou épileptiques ont aussi une baisse du désir, mais surtout par crainte d'avoir une crise en faisant l'amour.

Des études ont enfin permis d'établir un lien entre un traumatisme crânien et une baisse de la libido. Autant de raisons pour consulter, faire un bilan de santé à la recherche d'une maladie susceptible d'expliquer cette baisse subite du désir et traiter la maladie responsable lorsqu'elle est retrouvée...

Le bruit, ce grand perturbateur du désir

Autre fléau tout aussi nuisible pour notre désir : le bruit, qui augmente le stress et perturbe le sommeil. Ainsi, les individus vivant dans des zones très exposées (près des aéroports par exemple) consomment plus d'anxiolytiques, de somnifères et de traitements anti-hypertenseurs que les autres.

Soit autant d'élément pouvant diminuer leur libido. S'il n'est pas toujours facile d'habiter loin de toute nuisance sonore, on peut tenter d'atténuer les bruits les plus gênants : fenêtres à double vitrage, revêtements spéciaux, rappel de la législation aux voisins peu respectueux, si besoin par le biais d'associations de défense contre le bruit.

La lumière baisse ? La libido aussi !

La libido est aussi sensible à certaines perturbations naturelles comme le cycle des saisons. Même si l'hibernation n'est pas le propre des êtres humains, durant l'automne et l'hiver, un certain nombre d'entre nous présente ce qu'on appelle une dépression saisonnière : fatigue, baisse de la libido, prise de poids et tendance à se renfermer chez soi en sont les principaux symptômes.

Cette fois, une exposition quotidienne à une forte lumière permet le retour à la normale. Le désir sexuel tient parfois à peu de choses !

Les champs magnétiques sont-ils aussi à surveiller de près ? Des chercheurs étudient les éventuelles conséquences du nucléaire sur la fertilité et la sexualité. Mais, pour connaître les résultats, il faudra patienter quelques années.

En attendant, les conséquences d'une exposition régulière à un champ électromagnétique à basses fréquences (50 Hz) ou à des lignes à haute tension ont fait l'objet d'une étude française portant sur un groupe d'individus (13 exposés au moins 8 heures par jour pendant 1 à 5 ans, et 13 "témoins").

Les sujets exposés présentent, avec une fréquence plus élevée que dans le groupe témoin, divers troubles : fatigue psychique, physique, irritabilité, baisse du désir. Cette étude a suivi le groupe d'individus touchés après cessation de toute exposition au champ électromagnétique : bonne nouvelle, les troubles ont cessé à l'arrêt de l'exposition.

Vue et odorat réveillent les sens et le désir

Le désir est si mystérieux qu'il est difficile de savoir comment il surgit et commernt il peut être réveillé quand il s'est éteint. Ses complices ne sont pas les mêmes pour tous. Chacun doit donc mieux se connaître pour savoir quel environnement est le plus propice à réveiller ses ardeurs.

Pour une même personne, le désir varie d'une semaine à l'autre, d'un jour à l'autre, voire d'une heure à l'autre. La fatigue, la maladie, les préoccupations réduisent le désir. Le repos, un voyage, un parfum nouveau le stimulent.

D'après les études réalisées sur le sujet, l'homme est le plus sensible aux stimulations visuelles sous l'effet de la testostérone. Chez la femme, c'est l'odorat qui joue un rôle pré- pondérant, l'augmentation du taux sanguin des estrogènes en milieu de cycle provoquant une hypersensibilité de la muqueuse olfactive. Autant de raisons pour soigner son apparence, mais aussi la décoration, l'ambiance d'une pièce, son éclairage, son parfum...

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