1. Quelles sont les principales causes d’une fausse couche ?
Elles sont multiples et, dans la plupart des cas, difficiles à bien mettre en évidence. Lorsqu'elles surviennent très tôt, elles passent le plus souvent inaperçues. Les fausses couches précoces les plus fréquentes sont principalement dues à une anomalie de l'œuf :
- génétique : anomalie chromosomique,
- mais aussi l'existence d'un "œuf clair" correspondant à un œuf non fécondé qui ne possédera donc pas d'embryon...
Viennent ensuite des causes infectieuses locales : Elles peuvent atteindre la muqueuse et l'œuf, et passer inaperçues.
D'où l'importance de se faire suivre régulièrement par son gynécologue auquel il faudra signaler tout symptôme anormal, contractions douloureuses dans le bas-ventre, saignements...
Mais aussi des causes générales : elles se manifestent alors fréquemment par de la fièvre.
Certaines bactéries, notamment celles de la listériose, le toxoplasme ou encore les virus s'attaquent parfois à l'œuf en formation qui risque alors de se détacher.
L'organisme maternel peut également être responsable d'avortement spontané en cas d'hypertension artérielle, de diabète... Une insuffisance hormonale, en début de grossesse, peut également être mise en cause.
Quant aux fausses couches tardives, elles sont le plus souvent dues à une "cause mécanique" : un gros fibrome ou une anomalie de l'utérus. Un utérus de petite taille (hypoplasie), associé à une atrophie de la muqueuse utérine.
Enfin, les traumatismes physiques et psychologiques peuvent également être la cause d'une fausse couche. Dans tous les cas, il faudra éviter une consommation régulière et importante d'alcool et de tabac.
2. Fausse couche : L'âge peut-il être considéré comme un facteur de risque ?
En dehors de toutes pathologies, à partir de 40 ans et au-delà, on enregistre un taux de fausses couches spontanées beaucoup plus important que chez les femmes plus jeunes. Le risque semble donc augmenter avec l'âge.
Si cela se révèle possible, on conseillera par prudence aux femmes désireuses d'avoir un enfant de ne pas trop tarder.
3. Quels sont les moyens de surmonter sa déprime ?
Le chagrin est tout à fait légitime après cette épreuve. Une femme enceinte s'investit rapidement et intensément dans l'imaginaire et peut difficilement échapper, après une fausse couche, au sentiment de culpabilité, d'échec.
C'est une réaction tout à fait normale et il ne faut pas vouloir à tout prix lutter contre cette détresse.Le deuil d'un enfant qui ne naîtra pas est un passage douloureux incontournable.
L'entourage peut cependant jouer un rôle de réconfort. Le conjoint en premier lieu, mais aussi la famille et les proches. Une amie ayant vécu la même expérience peut également être d'un grand secours.
Le médecin sera néanmoins le mieux placé pour dédramatiser l'événement et l'aide d'un psychologue pourra parfois être nécessaire, à condition que la demande vienne de la personne concernée.
4. Après une première fausse couche, les risques de récidives augmentent-ils ?
La réponse est non dans la plupart des cas. La fausse couche en soi, spontanée et précoce, entre un et deux mois, est souvent due à une anomalie chromosomique de l'œuf, un accident de parcours qui a fort peu de chance de se reproduire.
On estime que les chances ultérieures d'avoir une grossesse normale sont de 80 %, un pourcentage très proche des chances de succès d'une grossesse sans antécédents de fausses couches.
Pour le médecin, il s'agit d'un événement quasiment physiologique, sans gravité, ne compromettant qu'exceptionnellement les futures grossesses (une grossesse sur cinq se termine ainsi). Il n'y a donc pas de traitements à suivre, ni d'examens à pratiquer.
5. Doit-on attendre avant d'envisager une nouvelle grossesse ?
Du point de vue purement médical, une grossesse a autant de chance d'aller à terme, qu'elle débute dès le cycle suivant une fausse couche ou plus tard. Il n'y a donc pas de délai à respecter.
En revanche, sur le plan psychologique, un laps de temps est parfois nécessaire. La déprime qui suit une fausse couche peut, selon les femmes, durer plusieurs semaines.
Si tel est le cas, il faut patienter avant d'envisager une nouvelle grossesse, attendre d'avoir retrouvé l'équilibre et la joie de vivre, car l'état de grossesse s'accommode mal de la tristesse.
6. Un bilan est-il nécessaire avant une nouvelle grossesse ?
En règle générale, il ne sera pratiqué qu'en cas de fausses couches à répétition (à partir de la deuxième), et s'adressera alors souvent aussi au conjoint.
En quoi consiste-t-il ?
Il sera le plus souvent demandé un dosage hormonal à la recherche d'hypothétiques troubles de l'ovulation, un bilan immunologique, un caryotype pour déceler d'éventuelles anomalies chromosomiques.
Une radiographie de l'utérus pourra éliminer une malformation de l'utérus ou la présence d'un fibrome. Quant au conjoint, il se verra prescrire un spermogramme, un caryotype et un bilan immunologique.
7. Doit-on suivre un traitement spécifique avant une nouvelle grossesse ?
Oui, s'il s'agit de fausses couches à répétition. Il faudra cependant l'adapter à chaque cas. En présence d'un problème mécanique (fibrome...), il faudra supprimer la cause avant d'envisager une autre grossesse.
En cas d'incompatibilité Rhésus, un traitement immunologique s'imposera. S'il s'agit d'un problème ovulatoire, on envisagera une stimulation de l'ovulation. Dans le cas d'une "béance" du col, le gynécologue pourra effectuer un cerclage du col dès le troisième mois de grossesse.
À savoir : Le conjoint peut être également mis sous traitement si les examens révèlent une anomalie du sperme.
8. La nouvelle grossesse doit-elle être plus surveillée ?
Une femme enceinte doit toujours être régulièrement suivie. La surveillance sera cependant redoublée lorsqu’une grossesse fait suite à des fausses couches répétées. Il sera en ce cas pratiqué des échographies de façon systématique.
La première à cinq ou six semaines ; la deuxième trois semaines plus tard afin de s'assurer que l'embryon se développe normalement.
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