Qu'est-ce que le liquide amniotique ?
Dès le 7ème jour suivant la fécondation, la cavité amniotique commence à se former. Au bout de 3 semaines, cette cavité située au-dessus de l'embryon ne mesure pas plus de 2 mm. En se développant, elle va former la poche de liquide dans laquelle se développera le fœtus. Jusqu'à l'accouchement, le bébé va baigner dans un liquide clair et stérile : le liquide amniotique.
Au cours des premières semaines, le liquide est sécrété par l'embryon grâce à l'extravasation, un phénomène d'expansion cellulaire. Au cours de la 20ème semaine d'aménorrhée, le fœtus débute sa kératinisation : la peau devient imperméable et ne laisse plus passer le liquide. À partir du 4ème mois de grossesse, ce sont donc les poumons et surtout les reins du bébé, qui commencent à fonctionner, qui prennent le relais.
Le liquide amniotique est constamment renouvelé grâce à un phénomène de réabsorption. Le bébé déglutit le liquide, qui circule ainsi à travers son système digestif et son système respiratoire. Une partie du liquide est alors transformé en urine ; l'autre partie est absorbée et transmise à sa mère grâce au placenta : ce sont finalement les reins de la future maman qui achèveront de le filtrer. C'est cet équilibre entre ce qui le fœtus déglutit et ce qu'il produit qui maintient le volume de liquide amniotique dans la poche.
Le volume de liquide amniotique augmente progressivement au cours de la grossesse, au fur et à mesure de la croissance de bébé. Il passe ainsi de 20 à 200 ml au cours des 16 premières semaines d'aménorrhées. Entre 20 SA et 34 SA, il se stabilise autour de 980 ml. À partir de la 34ème semaine d'aménorrhée, le volume de liquide amniotique commence à baisser, pour chuter à environ 800 ml à terme.
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De quoi est composé le liquide amniotique ?
Le liquide amniotique se compose principalement d'eau : 96%. Il contient des cellules et de l'urine fœtales, ainsi que des cellules amniotiques.
Le liquide amniotique contient également des acides aminés, des minéraux et des oligo-éléments (sodium, potassium, calcium, etc.), mais aussi du glucose (1g/L) et du dioxygène (3mg/L). Bien qu'il se renouvelle en permanence, le liquide amniotique est susceptible de contenir des substances toxiques, en particulier l'alcool que consomme une future mère.
Le liquide amniotique est exploré lors des échographies. Les cellules fœtales qu'il contient permettent par ailleurs de réaliser l'amniocentèse, qui permet d'effectuer un diagnostic prénatal (DPN), notamment pour dépister la trisomie.
À quoi sert le liquide amniotique ?
Le liquide amniotique assure différentes fonctions tout au long de la grossesse. Il fait en premier lieu office de barrière, protégeant le fœtus des chocs et de bruits. Il assure aussi un environnement adapté à son bon développement, en lui offrant une température stable de 37,5°C et en lui permettant de se mouvoir suffisamment pour assurer son bon développement moteur et musculaire. Le liquide amniotique contribue enfin à développer les sens du bébé – goût, odorat et audition – et à lui apporter l'eau et les minéraux dont il a besoin.
Le liquide amniotique assure surtout un rôle antibactérien capital pour protéger la santé du bébé. Mis à part dans de très rares cas – toxoplasmose, cytomégalovirus (herpès) ou alcoolisme de la future maman – il permet d'endiguer toutes les infections.
Le liquide amniotique : un indicateur précieux de santé du bébé
La quantité de liquide amniotique est un indicateur de bon fonctionnent de la perfusion rénale, de la circulation fœtale et des échanges materno-fœtaux. C'est donc l'un des éléments surveillés tout au long de la grossesse. Plusieurs moyens permettent de mesure la quantité et la qualité du liquide amniotique.
La mesure de la plus grande citerne verticale (CGV)
Au cours de l'échographie, un médecin évalue la quantité de liquide amniotique en examinant la plus grande citerne verticale (CGV) : l'endroit où il n'y a pas d'interférence avec le fœtus ou avec le cordon.
On considère qu'elle est normale lorsqu'elle mesure 3 à 8 cm.
- Lorsqu'elle est inférieure à 3 cm, il y a un risque d'oligoamnios (quantité de liquide amniotique trop faible) ;
- Lorsqu'elle est supérieure à 8 cm, il y a un risque d'hydramnios (quantité de liquide amniotique trop importante).
Cette estimation visuelle reste subjective, bien que des signes puissent orienter le diagnostic. En cas de doute – ou pour affiner son diagnostic – un médecin procèdera donc à un calcul plus précis : l'ILA.
La mesure de l'index amniotique (ILA)
La mesure de ILA (Index de Liquide Amniotique) consiste à diviser l'utérus en 4 quadrants, puis de relever la mesure verticale de la plus grande citerne de chacun d'entre eux et de les additionner.
- Si l'ILA est inférieur à 5 cm, on parle d'oligoamnios ;
- De 5,1 à 8 cm : le liquide amniotique est peu abondant ;
- De 8,1 à 18 cm : le liquide amniotique est normal ;
- De 18,1 à 25 cm : il y a excès de liquide amniotique ;
- Au-delà de 25 cm : on parle d'Hydramnios.
Les éventuels problèmes directement liés au liquide amniotique
Un excès de liquide amniotique : l’hydramnios
Lorsqu'une jeune maman présente un volume trop important de liquide amniotique, on parle d'hydramnios. On distingue deux formes d'hydramnios :
- L'hydramnios chronique, qui fait son apparition à partir du 3ème trimestre de grossesse ;
- L'hydramnios aigu, qui fait son apparition dès le 2ème trimestre de grossesse et qui se révèle plus sévère.
En cas d'hydramnios aigu, la future maman est souvent victime de douleurs utérines, car l'utérus est distendu par le poids du liquide. Elle peut également souffrir d'oedèmes ainsi que d'une gêne respiratoire grave. Les conséquences de l'hydramnios aigu peuvent être graves, aussi bien pour elle que pour son enfant : accouchement prématuré, rupture prématurée des membranes, décollement placentaire... Certaines complications peuvent se présenter au cours de l'accouchement : recours obligatoire à la césarienne, saignements vaginaux...
Si cette anomalie peut se révéler mortelle pour le fœtus, il est à noter qu'elle demeure rare : 1/6000 grossesses environ. Elle peut être due à différentes causes, notamment :
- Un diabète gestationnel ;
- Une grossesse multiple ;
- Une pré-éclampsie ;
- Une incompatibilité Rhésus ;
- Une infection (toxoplasmose etc.).
Elle peut également être liée à une malformation du système digestif ou du système nerveux du fœtus.
Une faible quantité de liquide amniotique : l’oligoamnios
Dans le cas d'une quantité trop faible de liquide amniotique, on parle d'oligoamnios. Tout comme l'hydramnios, cette anomalie est susceptible d'entrainer des troubles pour le fœtus, trop comprimé, notamment une malformation de membres ou des poumons. Cela complique souvent l'accouchement, car le recours à la césarienne est fréquent. L'oligoamnios est fréquemment lié à une anomalie chromosomique du fœtus, ou à la prise de certains médicaments : inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) ou anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l'aspirine ou l'ibuprofène.
Comment diagnostiquer une anomalie du liquide amniotique ?
Certains signes d'anomalies apparaissent à l'échographie. Le fœtus peut présenter un retard de croissance (oligoamnios). En cas d'hydramnios, l'échographie révèle une surdistention utérine. Un médecin peut procéder à un examen clinique et prescrire des analyses afin d'identifier la cause de l'anomalie et de proposer un suivi et un traitement adapté : une prise de sang permettra de diagnostiquer un diabète ou une infection, tandis qu'un écho-doppler permettra de vérifier qu'il n'y ait aucune anomalie au niveau du placenta.
Quels traitements ?
En cas d'anomalie du liquide amniotique, le suivi de grossesse est plus strict. Les échographies sont plus fréquentes, à la fois pour surveiller le bon développement du fœtus et pour observer l'évolution du niveau de liquide amniotique. Le rythme cardiaque du bébé est également surveillé.
En cas de diabète ou d'infection, le médecin prescrit un traitement adapté. Dans certains cas, il peut également procéder à un drainage du liquide amniotique. Il est important de garder à l'esprit que les causes de l'hydramnios et de l'oligoamnios sont multiples : les médecins procèdent donc à un traitement au cas par cas.
La perte des eaux où l'écoulement du liquide amniotique
Le liquide amniotique est contenu par la cavité utérine, constituée de deux membranes : l'amnios et le chorion. Lorsque ces membranes se rompent, elles provoquent un écoulement de liquide. On distingue deux cas de figure de rupture des membranes (ou "rupture de la poche des eaux") :
La rupture des membranes à terme est un processus normal (voir notre article sur le déclenchement de l'accouchement). L'écoulement du liquide amniotique joue alors un rôle de lubrifiant afin de faciliter l'accouchement, qui est imminent. Si le travail ne débute pas naturellement dans les 12H, un traitement antibiotique est préconisé pour protéger l'enfant.
La rupture des membranes prématurée se produit avant terme. Dans ces cas-là, la future maman est hospitalisée afin de retarder l'accouchement si possible jusqu'à la 37ème semaine d'aménorrhée. Elle est soumise à une surveillance étroite ainsi qu'à un traitement antibiotique afin de protéger le bébé des infections virales. Une rupture prématurée survenant avant 22 semaines d'aménorrhées est très risquée. Au-delà, il est possible d'administrer un traitement au bébé afin d'accélérer son développement pulmonaire.
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