Une affaire privée ?
La sexualité s'expose de plus en plus sur la scène publique. Les émissions de télé-réalité mettent en scène des candidats qui dévoilent leur intimité à la caméra, les débats télévisés n'hésitent pas à parler de l'amour, des femmes utilisent leur talent d'écrivain pour décrire crûment l'intensité de leur désir. Et certains comptes sur les réseaux sociaux donnent les clés pour obtenir des orgasmes multiples.
Cette surmédiatisation a des côtés positifs puisque, grâce à elle, la sexualité peut se vivre de façon moins inhibée. En revanche, certains comportements publics dépassent la limite du tolérable et nous poussent au voyeurisme (comme la télé-réalité par exemple).
L'amour n'est pas une compétition
Cette surexposition du plaisir a aussi des répercussions sur la vie des couples, qui en viennent à se demander ce qu'est une "sexualité normale". Et l'envie de performance, l'obsession de l'orgasme simultané entraînent souvent plus de frustrations que de plaisir. L'entente sexuelle au sein du couple ? Elle est devenue quasi-obligatoire. Mais le désir, lui, est fragile : le réveiller suppose que l'on déploie des trésors d'énergie et d'attention, ce qui n'est pas toujours le cas !
Autre piège : la passion. Au début d'une relation, les amants sont fusionnels et éprouvent des désirs brûlants l'un pour l'autre. Avec le temps, la passion physique s'estompe, même si par ailleurs la vie érotique s'enrichit et les sentiments gagnent en profondeur. Bon nombre de couples échouent parce qu'ils vivent sentiments et sexualité sur un mode très passionnel, ce qui est incompatible avec la vie à deux.
Le stress, ennemi du désir ?
Le stress ? Un ennemi farouche du désir, surtout pour les femmes qui n'ont guère le temps de penser à elles, ni de se plonger dans de délicieuses rêveries érotiques qui pimenteraient pourtant leur vie sensuelle. Aussi, la sexualité passe parfois au second plan.
Cependant, hommes et femmes réagissent différemment face au stress. Ainsi, les femmes ont besoin d'un contexte particulier, d'un temps de séduction pour que leur désir s'éveille. Et lorsqu'elles sont stressées, elles parviennent plus difficilement à s'abandonner au plaisir.
Le cerveau "commande" le plaisir et l’orgasme
Notre vie sexuelle se construit à partir de nos différentes représentations de la sexualité, dont certaines sont inconscientes. Mais par-delà les facteurs psychologiques et l'éducation, désir et plaisir ne se conjuguent pas de la même façon si l'on est un homme ou une femme.
Le cerveau est bien le premier organe sexuel : c'est lui qui déclenche l'envie de faire l'amour et maintient l'excitation sexuelle. Lui encore qui libère certaines hormones du plaisir relaxantes au moment de l'orgasme. Cependant, côté tempo, il privilégie les hommes : chez eux, une pensée érotique entraîne plus rapidement une réaction physique que chez les femmes. L'excitation sexuelle s'exprime chez les hommes par une érection et chez les femmes par des phénomènes qu'elles ne peuvent pas visualiser.
Assumer ses fantasmes
Que l'on soit homme ou femme, il ne peut y avoir de désir sans fantasmes. Mais ceux-ci ont parfois du mal à s'exprimer. Pourtant, ces rêveries puisées dans l'imaginaire sont précieuses puisqu'elles "nourrissent" la sexualité du couple.
Mais leur contenu est parfois mal accepté : en effet, quand on parle de fantasme, les femmes pensent souvent à quelque chose de pervers, alors que ces rêveries peuvent aussi être très romantiques.
Le rôle des hormones dans la sexualité féminine
Les hormones interviennent également dans la sexualité féminine. La vie des femmes est rythmée chaque mois, et année après année, par les fluctuations hormonales. Elles ont une horloge biologique complexe : importante sécrétion d'œstrogènes durant la première partie du cycle, progestérone ensuite... Bon nombre d'entre elles connaissent souvent une forte montée du désir au moment de l'ovulation et juste avant l'apparition des règles.
Quant aux hommes, ils ont une sécrétion hormonale constante, qui fluctue au cours d'une journée, mais pas au cours du mois. Pas toujours facile d'être en phase avec son partenaire ! une raison supplémentaire pour décrypter la mécanique du désir et, pourquoi pas, donner le "la" au niveau de la sexualité du couple...
L’orgasme, avant tout une histoire de clitoris
Orgasmes multiples, point G... on a écrit tout et son contraire sur l'orgasme féminin. Puis, à la fin des années 1970, des sexologues ont affirmé que, pour la majorité des femmes, ce n'était pas la pénétration qui entraînait l'orgasme, mais la stimulation du clitoris.
Plus de 98 % des femmes jouissent par stimulation clitoridienne. Quant au fameux point G, situé à cinq centimètres de l'entrée du vagin, sur sa paroi antérieure, il constitue une zone érogène supplémentaire. Mais le plus important n'est-il pas d'enrichir sa vie érotique afin que sentiments, désir et plaisir soient au rendez-vous ?
Les troubles du plaisir
- L'inhibition du désir : elle peut être due à un problème d'origine psychique, des tensions dans le couple, voire une dépression...
- L'anorgasmie : on ne parvient pas à l'orgasme, mais on peut désirer l'autre et avoir du plaisir. Les causes ? Le stress, des problèmes relationnels…
- La dyspareunie : on ressent de la douleur pendant les rapports sexuels. Les causes sont multiples : mycose, malposition de l'utérus, sécheresse vaginale par inhibition du désir, certaines positions sexuelles...
- Le vaginisme : il s'agit d'une contracture involontaire des muscles périvaginaux, rendant impossible toute pénétration. Le désir peut être présent. Les causes sont le plus souvent psychologiques mauvaise image du corps, culpabilisation du plaisir, traumatisme…
Orgasme et ostéopathie : pourquoi ne pas essayer !
L’ostéopathie est une méthode naturelle visant à libérer la mobilité des différentes parties de l’organisme (os, articulations, muscles...). Le praticien dispose de techniques (structurelles, viscérales, crâniennes…) qu'il choisit selon le trouble et la sensibilité du patient. L’ostéopathie peut être utile lorsqu’on souffre de dyspareunie ou de vaginisme.
L'ostéopathe travaille souvent en tandem un psychothérapeute. Les séances peuvent faire affleurer émotions et souvenirs à la conscience. Dans le vaginisme ou la dyspareunie, il existe forte composante psycho-émotionnelle. Le nombre des séances du trouble. Les dyspareunies dues à un problème mécanique (accouchement avec épisiotomie ou utérus rétroversé) se résolvent en une ou deux séances. En revanche, le vaginisme en requiert davantage puisque les causes psychologiques sont au premier plan.
Quand consulter ?
Lorsque le dialogue ne suffit pas à dénouer les tensions et/ou lorsque l’un des conjoints est dans un état de souffrance physique ou psychique (dépression, anxiété...) qui retentit sur la vie sexuelle du couple, on peut consulter un médecin (gynécologue pour les femmes, andrologue pour les hommes).
On peut aussi s'adresser à un sexologue. Il pourra associer exercices pratiques (notamment relaxation), techniques comportementales (travail sur les comportements inappropriés) et cognitives (action sur les pensées parasites...).
Ces thérapies permettent de guérir les différents troubles du désir et du plaisir. Le traitement et le nombre de séances dépendront de la nature du trouble.
Stimuler la libido
Moins on a envie de faire l'amour, moins on parvient à l'orgasme. Et réciproquement ! Une distance s'installe entre vous et votre conjoint ? Réagissez sans attendre car le temps cristallise blocages et frustrations. En privilégiant de (longs) moments d'intimité - dîner en amoureux, par exemple - pour insuffler de la séduction dans votre couple et poser sur l'autre un regard différent, bref, en faisant circuler librement la parole.
Une fois le dialogue renoué, définissez un objectif commun qui amorcerait un changement positif. Et rappelez, si besoin, à votre conjoint que les femmes ont de nombreuses zones érogènes.
Vous pensez que votre partenaire est capable de deviner les caresses qui vous mèneront tout droit à la jouissance ? Vous l'idéalisez beaucoup ! Sachez que cette exploration sensuelle se fait à deux ; aussi, n'hésitez pas à le guider avec certains gestes, mais aussi des mots. Un certain temps peut être nécessaire pour faire naître le plaisir, mais ne vous découragez pas !
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