L’intimité d'un couple. Un désir d'enfant qui se construit à deux. Et puis la nature s'en mêle, et à l'intérieur du ventre de la future maman tout le monde s'agite pour favoriser la rencontre du spermatozoïde et de l'ovule. En effet, les ovaires sont couverts d'environ 300 000 follicules (nombre stable à la puberté), sorte de vésicules, dont 300 seront utilisés (un par mois pendant environ 30 ans de vie génitale). Chaque mois se développe à la surface de l'ovaire un seul follicule, qui grossit pendant deux semaines. Arrivé à maturité, il éclate, libérant une cellule reproductrice qui sera fécondée ou non par un spermatozoïde.
Ce phénomène s'opère chaque mois. Chaque mois la nature offre la possibilité d'une grossesse. C'est l'ovulation. Mais comment ça marche ?
Drôle d'endroit pour une rencontre
Pour donner la vie, il faut laisser gamètes mâles et gamètes femelles fusionner pour donner naissance à la première cellule du futur enfant, porteuse du capital génétique de son père et de sa mère. Quatre à cinq jours se passent, l'œuf fait son nid dans l'utérus maternel. Porté par les cils vibratiles des parois tubaires, il se rallie à l'utérus. La magie continue, l'alchimie s'opère... tout le monde est prêt pour l'aventure de neuf mois. Mais avant ça, que s'est-il passé ?
Un moment clef annoncé
On désire un enfant. C'est d'accord. Mais on ne peut pas le faire n'importe quand. II y a des moments propices à la fécondation, en réalité trois ou quatre jours par mois durant lesquels les rapports sexuels sont susceptibles de mener à une grossesse.
Il s'agit de la période d'ovulation. Le reste du temps, l'absence de glaire cervicale propice em- pêche l'accès à I utérus des spermatozoïdes.
De plus, ceux-ci ne trouveront aucun gamète femelle à féconder. L’ovulation survient treize jours avant les règles suivantes quelle que soit la durée totale du cycle, donc vers le quatorzième ou quinzième jour d’un cycle régulier de vingt-huit jours. Mais aucun critère ne permet de sa- voir à l'avance le moment précis de l'ovulation. Le cycle menstruel commence donc le premier jour des règles et se termine le premier jour des règles suivantes.
Hypothalamus, hypophyse, ovaire, utérus, à chacun son rôle
L'ovulation se fait à la suite d'une réaction en chaîne commandée et contrôlée par le cerveau. Ce dernier assure la coordination entre les ovaires et les organes féminins (utérus, trompes, vagin, seins).
- L'hypothalamus. Situé à la base du cerveau, il envoie un message à sa voisine du dessous, l'hypophyse, en sécrétant une substance hormonale, la LHRH. L'hypophyse : Sous l'influence de l'hypothalamus (LHRH), cette petite glande dirige les ovaires en libérant à son tour deux hor- mones, la FSH (responsable de la croissance du follicule- contenant l'ovule) et la LH (qui permet au follicule de se rompre et donc de libérer l'ovule).
- Les ovaires : L'impulsion de l'hypophyse permet à un des follicules qu'ils abritent de grossir jusqu'à se rompre pour libérer l'ovule. Pendant ce temps, les cellules du follicule fabriquent des œstrogènes qui vont agir, après passage dans le sang, sur les organes féminins. Quant à la paroi restante du follicule après l'ovulation, elle se modifie, se colore et devient le corps jaune qui va continuer à produire des œstrogènes, mais sécréter surtout de la progestérone. L'ovule tombe dans le pavillon de la trompe où il entame son voyage vers un éventuel spermatozoïde.
- L'utérus : Sous l'effet des œstrogènes et de la progestérone, la muqueuse utérine se prépare à accueillir l'œuf en s'épaississant et en s'enrichissant en vaisseaux sanguins. Les glandes du col de l'utérus sous l'effet des œstrogènes produisent un liquide transparent et filant, la "glaire cervicale", qui ouvre le col. Ce milieu est idéal à la survie et l'ascension des spermatozoïdes. Le col joue un rôle très important dans la fécondité, assurant le transport des spermatozoïdes vers l'ovule.
Variations de température
Sous l'influence de la progestérone, la température "de base dépasse 37°C et y reste toute la période d'activité du corps jaune. La prise quotidienne de la température rectale permet donc de se rendre compte s'il existe ou non une ovulation. Car en l'absence d'ovulation, il n'y a pas de sécrétion de progestérone. Cette méthode d'observation, excellente en théorie, simple et pratique, a pourtant deux défauts :
- elle exige une stricte observance : la température doit être prise chaque matin, au réveil ;
- elle n'a de valeur que chez une femme en parfaite santé.
La femme sent-elle les effets de l'ovulation ?
En général, l'ovulation se passe sans que la femme s'en aperçoive. Mais la rupture du follicule, qui doit passer inaperçue, peut s'accompagner exceptionnellement de douleurs du bassin, associées à de petits saignements, une tension des seins, une prise de poids, une sensation de tension abdominale. Juste après l'ovulation, la température présente en deux ou trois jours une ascension progressive ou brutale, à 37° C. Elle peut accuser parfois une légère baisse avant le début de l'ascension.
Mettre toutes les chances de son côté
Si vos cycles sont réguliers...
il sera assez facile de repérer la période propice à la fécondation. Elle commence dix-sept jours avant les prochaines règles et duré quatre jours (l'ovulation se situe quatorze jours avant le début de la menstruation). Les jours les plus féconds sont les trois ou quatre précédant la date présumée de l'ovulation, ensuite il ne reste que douze à vingt-quatre heures pour espérer que "ça marche" ! Le pourcentage de réussite pour tout couple n'ayant aucun problème d'infertilité n'est que de 25 % en moyenne.
En revanche, pendant cette période, si vous faites l'amour une fois par jour, vous avez 38 % de chance pour que bébé soit là neuf mois après. Un enfant naît dans l'amour, alors ne soyez pas avare de câlins. De plus, ce n'est pas parce que l'on se "réserve" pour le jour J (ovulation) que les spermatozoïdes seront de meilleure qualité.
Si vos cycles sont irréguliers...
il vous faut apprendre à vous fier à la production de la glaire. Si vous recherchez une grossesse, sachez en outre qu'une toilette vaginale après un rapport sexuel (en période d'ovulation) enlève leurs chances à de nombreux spermatozoïdes de pou- voir atteindre l'ovule. Pour les mêmes raisons, il est conseillé de s'abstenir d'uriner après un rapport. Le mieux est de rester allongée un moment, histoire de laisser reposer tous ces petits spermatozoïdes avant qu'ils n'entreprennent leur course !
C'est aussi dans la tête
Ainsi par un mécanisme d'interaction, l'ovaire règle son fonctionnement par l'intermédiaire de l'hypophyse. Mais si l'hypophyse régule le cycle ovarien, elle est responsable aussi de certaines fonctions des glande de l'ovulation fasse dé- faut. On peut voir une personne anorexique ou en plein régime draconien être victime d'aménorrhées (absence de règles) car l'hypothalamus, centre de régulation de la faim, est mise à rude épreuve et "fatigue" l'hypophyse qui n'arrive plus à envoyer d'ordres aux ovaires.
Un stress, des problèmes affectifs... peuvent entraîner un dérèglement du cycle ovarien. On peut alors constater des dysfonctionnements, telle l'insuffisance lutéale (taux de progestérone très bas), ou des cycles anovulatoires (absence d'ovulation). Il faut d'abord retrouver son calme et, si ces dysfonctionnements persistent, votre médecin pourra envisager un traitement hormonal adapté.
Les deux phases de l'ovulation
- La phase pré-ovulatoire : L'hypophyse transmet ses ordres par des messagers : les deux hormones hypophysaires. La première, l'hormone F.S.H., stimule le développement du follicule et développe la muqueuse utérine. La rupture du follicule libère l'ovule et marque la date de l'ovulation.
- La phase post-ovulatoire ou progestative : Le follicule rompu se transforme alors en corps jaune, petite masse graisseuse qui se développe après stimulation par la L.H. ou deuxième hormone hypophysaire. Pendant les quatorze jours de sa durée, ce corps jaune sécrète une hormone : la progestérone, dont l'action prépare l'utérus à une éventuelle nidation.
Enfin, la baisse brutale du taux des deux hormones entraîne l’involution du corps jaune et l'atrophie de la muqueuse qui s'élimine avec les règles.
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