Votre enfant s’est fait agresser : comment l’aider ?

Enfant Agression
Votre enfant a été violemment insulté, il a reçu des coups ou il a été racketté à la sortie de l’école ? Nous vous conseillons pour l’aider à surmonter cette épreuve.

Etre victime de violences, ça n’arrive pas qu'aux autres. Tous les enfants peuvent y être confrontés un jour ou l'autre. Un événement loin d’être anodin pour l'enfant, mais qui n'entraîne pas toujours des réactions proportionnelles à la gravité de l'acte.

Chaque enfant réagit différemment

Ses réactions vont dépendre de plusieurs facteurs.

Le tempérament de la jeune victime

A priori, l'enfant réagira mieux si, au départ, il est sûr de lui, qu'il évolue dans une famille où il est entouré, qu'il a de bonnes notes à l'école, etc. Un enfant victime qui manque de confiance en lui au quotidien, ou qui n'est pas valorisé par ses parents, son entourage, sera plus marqué par l'agression qu'il vient de subir.

Le type d'agression

Les suites qu'engendrent des insultes verbales ne sont pas les mêmes que celles causées par des coups, par exemple. Des insultes proférées par un autre jeune peuvent intimider l'enfant, l’humilier s'il est touché dans son identité ou son intégrité (insultes ayant trait à son physique, ses origines, ses capacités intellectuelles...). Celles assenées par un adulte sont déstabilisantes et dévalorisantes car, pour l'enfant, l'adulte représente le pouvoir, mais aussi le savoir. Par conséquent, ce qu'il dit ne peut pas être complètement faux. Ces dérapages verbaux sont plus fréquents qu'on ne le pense (les parents, les enseignants par des réflexions désobligeantes), et rarement identifiés comme une attaque par ceux qui les prononcent.

L'enfant qui a reçu des coups, lui, doit faire face à deux conséquences : il faut qu'il se remette de ses blessures physiques (coupures, hématomes...) et qu'il accepte qu'elles se voient pendant quelque temps voire, parfois, définitivement. Il a, en plus, à gérer le traumatisme psychologique que représente toute agression.

Le profil de l’agresseur

Des insultes ou des coups portés par un agresseur connu (parent ou beau-parent, élève de la classe ou de l'école, enseignant, par exemple) risquent d’entraîner chez l'enfant une dévalorisation de son image. Or, pour se construire, il a besoin d’avoir une représentation positive de lui.

Agressé par un inconnu dont il n'a pas pu voir le visage, l'enfant risque de développer un sentiment de peur, d'angoisse permanente, car il se demande s'il ne le croisera pas de nouveau dans la rue sans le savoir.

Après une agression, l'enfant est souvent honteux, car il n'a pas été capable d'éviter cette offensive. Il a l'impression d'être "un moins que rien", d'être la risée de tous, de ne pas être à la hauteur de ses copains qui, eux, n'ont pas été agressés. Il peut également se sentir coupable. Face à cette agression qu'il ne comprend pas, il peut aussi se convaincre qu'il la méritait afin de pouvoir mieux supporter l'injustice et la gratuité de cette attaque.

Des traumatismes divers

L'enfant est stressé

Juste après avoir été insultée ou frappée, la jeune victime peut souffrir de stress immédiat. Elle a le cœur qui bat très vite. Elle a des difficultés à respirer, elle ressent comme une sensation de nausée, elle a les jambes flageolantes.

Il a des troubles du sommeil

L'enfant peut avoir du mal à s'endormir, avoir un sommeil agité, être réveillé par des cauchemars.

Il n'est pas comme d'habitude

Il est beaucoup plus irritable, il s'emporte pour un rien. Il est fatigué physiquement, et angoissé.

Quand l'enfant n'ose pas en parler...

Il est important que l'enfant formule son agression. Si ce n'est à ses parents, ce peut être au médecin, à l'infirmière scolaire... Le non-dit est source de perturbation ultérieure. Mais, parfois, il se tait. C'est fréquent en cas de racket, s’il a été menacé, car l'enfant a peur.

Comment s'en apercevoir ? Il faut être attentif à son comportement et regarder ce qui rompt avec le passé : il dormait bien jusqu'à présent et il ne dort plus. Il était gai, il est devenu subitement triste. Il avait bon appétit, il ne mange presque plus, ou l'inverse. Ses notes accusent une chute spectaculaire sans raison apparente.

Agression Enfant
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Dialoguer est pourtant indispensable

Perturbés par l'agression de leur enfant, les parents peuvent réagir de manière inadéquate. Certains minimiseront, en lui disant que ce n'était pas grave qu'il ne doit pas exagérer. D'autres se sentent tellement atteints par ce qui est arrivé à leur enfant qu'ils dramatisent, qu'ils souffrent à sa place. Ces réactions sont à éviter, car elles ne permettent pas d'aider le jeune à se reconstruire.

L'enfant se confie à ses parents, parce qu'il leur fait confiance. Il les considère comme ses défenseurs. C'est pourquoi il est important, en tant qu'adultes, de réagir de façon mesurée. Il faut être disponible pour son enfant et l’assister.

L'écouter

Certains enfants ont besoin de raconter plusieurs fois ce qui s'est passé, avec plus ou moins de détails. Cela leur permet d'évacuer une partie du stress générée par l'agression, et de partager leur douleur. D'autres, au contraire, ne souhaitent pas revenir dessus. Il ne faut pas les forcer à en reparler.

Échanger avec lui

Il est important que l'enfant ne repense pas, en permanence, à son agression. Pour cela, on peut discuter avec lui de sujets divers : le sport qu'il a pratiqué dans la journée, les activités qu'il souhaiterait faire dans les jours qui suivent, ses cours à l'école, ses amis, etc.

Ces partages simples permettent de garder le contact avec lui, de lui montrer, sans reparler de son agression, que l’on est à ses côtés. Il saura qu'il est compris et soutenu.

L'entourer d'attentions

Il est normal que l'enfant perde un peu confiance en lui. Il risque de se replier sur lui-même, de ne plus vouloir sortir seul, de ne plus voir ses amis, etc. Il ne faut pas le laisser tomber dans cette spirale. On peut l'aider en lui proposant de faire le chemin avec un copain, ou se proposer pour l'accompagner puisque c'est sur notre route. Il ne faut pas hésiter à inviter ses amis à venir jouer avec lui, l'après-midi.

Le défendre

Le fait de demander réparation de l'outrage subi par son enfant lui montre que l’on se préoccupe de lui.

Attention, toutefois, à ne pas faire justice soi-même. S'il s'agit d'insultes proférées par un élève de l'école, on peut lui demander de s'excuser. En cas de coups reçus ou de racket, il faut porter plainte et en informer les responsables de l'établissement par exemple, afin que des mesures soient prises.

Faut-il l’emmener chez le psy ?

Les parents connaissent bien leur enfant. Ils savent, en regardant sa manière d'être, s'il est nécessaire de consulter ou non. S’il a des troubles du comportement (sommeil perturbé, agitation, prostration...) qui perdurent plusieurs semaines ou qui apparaissent même longtemps après l'agression, il est nécessaire de l'emmener consulter. Tout comme s'il se plaint d'une fatigue ou de maux sans cause apparente.

Dans ces cas-là, il faut lui expliquer le but de cette consultation : c’est pour l'aider à gérer ce qu'il a subi, afin qu'il puisse se reconstruire. S'il s'était cassé une jambe en jouant au foot, on l'aurait plâtré pendant quelque temps. Là, c'est pareil.

Il faut aussi faire confiance à l'enfant et à ses facultés de récupération. S’il n'est pas question qu'il oublie son agression, avec le temps et grâce à la bienveillance de ses parents, de ses frères et sœurs, il la "rangera dans un coin de sa tête". Elle lui aura peut-être permis de devenir plus fort ou, en tout cas, plus méfiant et plus précautionneux par rapport à son environnement.

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