Impact de la critique parentale sur la confiance en soi des enfants
Un enfant qui manque de confiance en lui peut être perturbé et rester vulnérable sa vie durant.
"Mon pauvre garçon, tu n'es vraiment pas doué ! " répète le père de Kevin à son fils chaque fois que celui-ci rate quelque chose. À 10 ans, Kevin a sans arrêt peur de mal faire. Il est toujours en retrait, en classe, dans la cour de récréation, ou même en famille. Porter un regard critique sur ce que fait son enfant n'est pas négatif en soi, à condition qu'il reçoive aussi des encouragements. Sinon, il risque de croire qu'il n'est bon à rien.
Kevin manque certainement de signes d'affection qui le persuadent d'être aimé en dépit de ses maladresses et de ses résultats scolaires.
Votre enfant vient d'échouer à un examen. Allez-vous lui faire des reproches ? Ne pensez-vous pas qu'il est déjà assez puni, surtout s'il a bien préparé ses épreuves ? Et n'allez pas croire qu'il s'en moque. Il n'y a pas de cancre épanoui. Les enfants ne sont jamais indifférents à l'échec scolaire, mais certains s'en protègent en se désinvestissant de l'école.
Aimez votre enfant tel qu'il est
Et vous, comment réagissez-vous à l'échec ? En dramatisant ? En fuyant ?
Réfléchissez à l'exemple que vous donnez à votre enfant. En lui apprenant qu'un échec n'est pas un drame, mais une éventualité qui peut se produire même quand on a fait de son mieux, vous l'aiderez à surmonter d'autres épreuves. Sous ses airs d'enfant sage, Mickaël, 8 ans, cache un certain mépris pour sa sœur, Sophie, 4 ans. Il dénigre tout ce qu'elle fait, trouve ses dessins moches.
Premier de sa classe et conscient d'être un sujet de fierté pour ses parents, il ne comprend pas que ses parents s'intéressent à "cette pleurnicheuse qui ne sait que faire pour être remarquée". En effet, Sophie fait des caprices et des bêtises à répétition. Ecrasée par ce frère si brillant, elle a trouvé le moyen d'attirer l'attention de ses parents et de vérifier qu'ils l'aiment. S'ils ne prennent pas conscience qu'elle lance un S.O.S. et n'interviennent pas dans les rapports entre le frère et la sœur, Sophie risque de garder jus qu'à l'âge adulte le sentiment de ne pas valoir grand-chose.
Aidez-le à trouver sa voie
Que faire ? Essayer de comprendre ce comportement. Le père ou la mère, de préférence le plus patient des deux, devrait lui demander, sans le gronder, ce qu'il veut exprimer en agissant ainsi. Au sein d'une fratrie, le cadet peut souffrir de se sentir inexistant auprès d'un aîné.
Pour donner à leurs enfants la même chance de s'épanouir, les parents devraient s’intéresser à chacun d'eux en particulier. Les dessins de Sophie devraient être aussi importants que les résultats scolaires de son frère. Si ses parents marquaient un intérêt pour ses dessins, elle se sentirait valorisée.
Les parents de Noé sont commerçants et ont peu de temps a lui accorder. Enfant unique, il a peu d'amis au collège, où il est un élève moyen. Ce qui le passionne : les maquettes de bateaux, domaine où il excelle. Il rêve d'ailleurs de devenir architecte naval. Un projet que ses parents n'approuvent pas.
Noé économise sur son argent de poche et achète une maquette compliquée qu'il réalise en cachette. Lorsqu'il la montre à ses parents, ceux-ci ne croient pas qu'il l'a faite tout seul. Et ils sont persuadés qu'il a volé l'argent pour s'offrir cette merveille. Humilié, Julien détruit sa maquette et sèche l'école pendant plusieurs jours. Il risque de souffrir longtemps de ce jugement parental qui lui a coupé les ailes. En décidant pour leur fils ce qui est bon pour lui, ils ne lui laissent aucune autonomie et exercent un chantage affectif ("Après tout ce que nous avons fait pour toi, si tu ne reprends pas la boutique, tu es un mauvais fils...).
S'il ne se rebelle pas, Noé risque de se dévaloriser en pensant qu’il n'est capable de rien sans ses parents.
Ne placez pas la barre trop haut
Bonne élève, douée en danse, Lou est « une maman bis » pour son petit frère. Son souci : aider sa mère divorcée qui élève seule ses deux enfants. D'ailleurs, celle-ci reconnaît les qualités de sa fille et n'est pas avare de compliments ou de récompenses à son égard. Elle la stimule même pour tirer le meilleur d'elle.
Pourtant, Lou n’a pas confiance en elle et trouve qu'elle n'en fait jamais assez ou pas assez bien... Comme si, en la poussant à être excellente en tout, sa mère avait, sans le vouloir, suscité en elle la crainte permanente de ne pas être à la hauteur.
Pousser son enfant à faire toujours mieux est louable, mais il faut connaître - et reconnaître - ses limites. A vouloir lui faire atteindre une perfection illusoire, il risque de se retrouver frustré en permanence. C'est ainsi qu'on "fabrique" d'éternels insatisfaits.
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