Les oreilles sont trop décollées
En Asie, les bouddhas sont représentés avec de grandes oreilles décollées, signe d'écoute et d'intelligence. Elles ne sont pas vécues de la même façon en Occident où, dès la naissance, un joli "pavillon" de petite taille et bien collé contre la tête est le présage d'une perfection esthétique. Or, les oreilles sont par nature décollées.
Regardez bien, aucune n'est plaquée contre la tête ! Mais quand elles le sont trop, moqueries et remarques déplaisantes vont bon train. Du coup, avoir les oreilles décollées est mal vécu. Le complexe n'est pas loin.
Quelle solution ?
L'otoplastie modèle les cartilages du pavillon de l'oreille, responsables de l'aspect "décollé". Elle peut se faire dès sept ou huit ans, car elle ne modifie pas le contour de l'oreille.
Certains jeunes adultes viennent néanmoins consulter. Ces jeunes gens n'ont pas été opérés dans l'enfance parce qu'ils n'ont pas su, petits, exprimer leur souffrance ou parce que leurs parents n'ont pas pris leur plainte en considération. Adultes, ils gagnent en indépendance et décident de se faire opérer. La correction concerne soit une seule oreille, soit les deux (la situation la plus fréquente).
Comment se passe l'intervention ?
Elle est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale, en ambulatoire. Les cheveux ne sont ni rasés, ni coupés. Une incision derrière l'oreille permet d'affiner le cartilage et créer un pli naturel. Le pavillon auriculaire est fixé en bonne place par rapport au crâne.
Les suites opératoires
Les douleurs sont modérées, mais plus fortes chez l'adulte que chez l'enfant. Un bandeau de tennis, protège les oreilles encore quelques semaines. Pendant cette période, leur sensibilité diminue transitoirement. Il faut les protéger du froid et éviter les sports de contact.
Le résultat
Compter un à deux mois avant de pouvoir I apprécier. Le résultat est en général définitif. L'oreille est 'recollée". Dans de rares cas, le pavillon de l'oreille se redécolle un peu. Une chirurgie légère y remédie.
L’une de vos oreilles s’est mal développée
Une oreille est plus petite que l'autre, elle ne s'est pas déployée normalement au cours de la croissance. Ce défaut est parfois très prononcé. Une des deux oreilles a une taille très réduite. Il peut s'agir de véritables moignons. Peu connue, cette malformation congénitale du pavillon auriculaire, ou microtie, concerne une seule oreille.
Quelle solution pour des oreilles malformées ?
La reconstruction de l'oreille atrophiée est envisagée à partir de dix ans. L'oreille opposée, normale, a atteint sa taille définitive. Elle va servir de référence. La correction de cette anomalie est désormais au point... à condition d'être opéré par un plasticien entraîné à cette chirurgie.
À lire également : Traiter les séquelles du bec-de-lièvre chez l'adulte
Comment se déroule l'intervention ?
Deux opérations, réalisées sous anesthésie générale, réparent cette anomalie. Prévoir six jours d'hospitalisation à chaque fois. Une partie des cheveux est rasée.
Étape n°1 : la "nouvelle" oreille est fabriquée et placée. Le chirurgien prélève des morceaux de cartilage : soit sur l'oreille opposée si un petit bout d'oreille manque, soit au niveau des côtes du patient si la malformation est plus importante (microtie). L'incision se situe sous le thorax. Ce cartilage est sculpté sur-le-champ, le spécialiste reproduisant les reliefs et les contours d'une oreille normale. La sculpture est glissée sous la peau existante, à l'endroit de l'oreille opérée.
« La réalisation de cette maquette cartilagineuse demande un certain entraînement, mais finit par s'acquérir. En fait, c'est la plastie cutanée, où la peau vient recouvrir l'oreille, la phase la plus délicate », confie le Dr Robet, chirurgien.
Étape n°2 : la "nouvelle" oreille est légèrement décollée. Cette deuxième opération est réalisée six mois après la première quand le sillon rétro-auriculaire, en arrière de l'oreille, n'existe plus. Sinon, l'oreille opérée est plaquée contre le crâne et ce n'est pas naturel. un greffon de cartilage soulève l'oreille reconstruite.
L'arrière de l'oreille est recouvert d'une membrane sous-cutanée (fascia) vascularisée et d'une très fine peau. Prélevée dans le cuir chevelu, cette peau est si mince qu'elle ne contient pas de bulbe pileux : des cheveux ne pousseront pas dessus ! Le tout projette l'oreille vers l'extérieur.
Les suites opératoires
Un pansement en forme de bandeau entoure la tête pendant une quinzaine de jours. Les ecchymoses et les œdèmes sont limités. Les douleurs sont qualifiées de supportables par les patients. On reprend ses activités une fois la cicatrisation terminée, à condition d'éviter les sports violents.
La complication possible est la nécrose d'une petite zone de peau. Le cartilage est à l'air libre. Une surveillance étroite de la cicatrisation, au pire une greffe de peau, résolvent ce problème. Plus rare, mais sévère : l'infection. Un traitement antibiotique est prescrit avant et après l'opération.
Le résultat après l’opération
Il s'apprécie après un an minimum. L'oreille est harmonieuse, un peu plus rigide qu'une oreille naturelle. Le résultat est définitif, c'est le grand avantage de cette technique.
Les limites de cette opération
La reconstruction de l'oreille apporte un résultat esthétique, mais ne guérit pas la surdité de transmission. Pour cela, de petits amplificateurs (Bone Anchoring Hearing Aid ou BAHA) sont implantés au-dessus de l'oreille reconstruite. Leur fixation est externe, donc visible. Les améliorations technologiques futures permettront, peut-être, leur implantation sous-cutanée.
Et après un accident ?
Un arrachement même total de l'oreille se corrige. Le principe de la reconstruction est toujours le même : un modèle d'oreille est sculpté dans du cartilage puis placé sous la peau.
À lire aussi : Enfants et convulsions fébriles : que faut-il faire ?