La grossesse : des vraies conséquences sur la peau de la future maman
Bouleversement hormonal, changement de morphologie, prise de poids... ces modifications propres à la grossesse peuvent avoir des conséquences sur la peau des mamans. La plupart du temps, les soucis cutanés sont heureusement bénins. Mais ce n'est pas une raison pour rester plusieurs semaines avec de l'acné ou pour ne pas se protéger contre le masque de grossesse !
Vergetures : 60 % des futures mamans concernées !
Petites "griffures" rouges et parallèles, elles apparaissent sur le ventre, les fesses, les cuisses, les seins... un peu comme si la peau avait craquelé. Et pour cause : c'est la tension, sous l'effet de l'augmentation de volume, qui explique leur formation. Les fibres d'élastine se distendent pour finalement se rompre. Teint de porcelaine ou peau mate, quel que soit le type, près de 60 % des femmes enceintes sont touchées.
Comment les éviter ?
- Prendre du poids très régulièrement (et pas trop !) pour sauvegarder les fibres d'élastine. L'évolution idéale étant de s'arrondir en douceur à partir du 4e mois et ne pas dépasser la barrière critique des 15 kg en fin de grossesse.
- Appliquer matin et soir une crème anti-vergetures dès le premier trimestre pour nourrir la peau et l'aider à résister aux tractions. L'intérêt ? Elles sont riches en actifs hydratants même si… aucune étude ne prouve leur efficacité.
- Porter un soutien-gorge spécifique qui maintient la poitrine et empêche les tissus de trop se distendre.
Peut-on les faire disparaître ?
- Premier point bon pour le "moral" : les vergetures : blanchissent et perdent leur relief naturellement avec le temps. Second point : il n'existe pas de solution magique pour les effacer totalement, même si certains traitements permettent de les atténuer. Attention : à faire exclusivement après l'accouchement.
- Le laser à colorant : il faut compter deux séances espacées de huit semaines pour une petite surface, ce qui permettrait d'obtenir des résultats.
- L'effet "peeling" : les crèmes sur ordonnance à base de vitamine A acide (trétinoïne) réduisent la taille des vergetures récentes, à condition de les appliquer pendant plusieurs mois. Alternative possible : la réalisation d'un peeling à l'acide glycolique par le dermatologue.
Acné chez la femme enceinte : elle peut apparaître à tout moment
Ça commence par des points noirs pour se terminer, parfois, par des boutons inflammatoires. L'acné concerne plus de 20 % des femmes enceintes, principalement sur le visage.
Elle peut survenir à n'importe quel stade de la grossesse. Si vous êtes passée à travers pendant l'adolescence, rien ne dit que vous y échapperez. Si on ne la traite pas, elle peut parfois persister jusqu'à l'accouchement ! À l'origine de cette éruption de boutons : le bouleversement hormonal et, en particulier, l'hypersécrétion d'œstrogènes.
Comment s'en débarrasser ?
Certainement pas en les triturant ! Cela ne fait qu'entretenir l'inflammation. Suivez plutôt les conseils suivants.
Les soins :
Si vous avez seulement des points noirs et des petits kystes, vous pouvez en venir à bout avec des produits dermo-cosmétiques vendus en pharmacie. Objectif : purifier votre peau sans l'irriter.
- Règle d’or : un pain dermatologique "peaux sensibles »
- Réaliser une exfoliation superficielle grâce aux acides de fruits contenus dans des crèmes ou des gommages.
- Désincruster à l'aide de patchs purifiants : on en trouve en pharmacies et parapharmacies Appliquer, sur tout le visage, une crème apaisante et matifiante à l'eau thermale d'Avène.
- Dissimuler les imperfections avec un fond de teint non comédogène.
Les traitements sur ordonnance :
En cas d'acné plus sévère avec pustules inflammatoires, il faut consulter un dermatologue qui pourra prescrire pendant quelques mois.
- Une crème contenant du peroxyde de benzoyle, qui permet de traiter ces problèmes. Mais l'efficacité de cet actif a un prix : l'irritation, le dessèchement local et le risque de taches au soleil doivent pousser à la prudence... Evitez donc toute exposition pendant le traitement.
- Une crème antibiotique, pour limiter la prolifération du germe en cause.
- Des antibiotiques de la famille des macrolides si l'acné est vraiment importante. Attention ! Ne jamais prendre des antibiotiques de la famille des cyclines, qui pourraient tacher l'émail des dents de l'enfant.
- Une cure de zinc en comprimés, pour diminuer l'inflammation.
A ne PAS faire !
Utiliser des crèmes contenant des dérivés de la vitamine A (ou rétinoïdes). Actifs concernés : vitamine A acide (trétinoïne), isotrétinoïne et rétinaldéhyde. Leur effet "peeling" est recherché pour traiter l'acné ou encore lutter contre le vieillissement cutané. Mais ces actifs passent à travers la peau et peuvent provoquer des malformations chez le fœtus.
- Employer, pour nettoyer le visage, des produits réputés "décapants", type antiseptique, savon de Marseille ou lotion contenant de l'alcool.
- Pratiquer l'automédication avec certaines crèmes provenant de votre armoire à pharmacie. Avant de les appliquer, demandez conseil à votre médecin ou pharmacien.
- Appliquer ou avaler des médicaments concentrés en vitamine A (obtenus sur ordonnance).
- Prendre des bains trop chauds, qui favorisent la distension de la peau.
- S'exposer au soleil sans protection. L'indice de la crème solaire doit être élevé (au moins 40). Sinon... gare au masque de grossesse !
Masque de grossesse : surtout chez les peaux mates
C'est une tache brune recouvrant une partie du visage. Plus ou moins important, plus ou moins pigmenté, ce 'masque est appelé scientifiquement "chloasma". Il est lié à une hypersécrétion de l'hormone qui contrôle la production de mélanine d'une part, et à la production d'œstrogènes et de progestérone d'autre part.
C'est le même mécanisme qui explique la pigmentation de la ligne médiane située sous le nombril, celle des mamelons et de l'aréole des seins. Et plus le stock de mélanine est important au départ, plus le risque de tache pigmentaire est élevé. On comprend alors pourquoi le masque de grossesse et les troubles pigmentaires touchent particulièrement les peaux mates.
Comment l'éviter ?
Difficile d'empêcher son apparition puisque l'origine du masque de grossesse est hormonale. Mais on peut réellement limiter son intensité en s'interdisant les expositions solaires pendant la grossesse. Ou en utilisant une crème solaire très haute protection pour le visage, avec application toutes les deux heures.
Comment le faire disparaître ?
S'il est minime et superficiel, il disparaît environ six mois après l'accouchement. Mais pour peu qu'il ait été exposé au soleil, la pigmentation est plus prononcée. Son atténuation passe par des traitements ou des produits dermatologiques dont les résultats dépendent de la profondeur de la tâche et non de son ancienneté. Inutile d'intervenir durant la grossesse car, à ce moment-là, rien ne pourra freiner l'hypersécrétion de mélanine.
- Le laser pigmentaire : ses ondes permettent d'absorber et de brûler le pigment au niveau de l'épiderme et du derme superficiel. Il faut compter trois à cinq séances d'une vingtaine de minutes chacune.
- Les préparations prescrites par les dermatologues : "confectionnées" par les pharmaciens, les crèmes les plus efficaces contiennent 5 % d'hydroquinone. Cet actif connu pour empêcher la synthèse de mélanine doit cependant être manipulé avec précaution en raison de ses effets agressifs sur la peau. L'application doit impérativement être régulière pendant six moi' en moyenne.
- Les peelings à l'acide glycolique : ils sont utilisés pour gommer les taches superficielles.
- Les produits dermocosmétiques : les dépigmentants nouvelle génération" ont, pour certains, fait preuve de leur efficacité sur les taches superficielles. Pour autant, pas de miracle... Et dans tous les cas, les résultats n'apparaissent qu’au bout de trois mois d'application quotidienne et assidue.
Les bonnes résolutions après la grossesse :
- Se protéger du soleil même en hiver, car le masque de grossesse (même disparu) peut se brunir à nouveau au contact des rayons U.V.
- Ne pas choisir la pilule comme contraceptif les dérivés œstrogéniques contenus dans la pilule relancent la pigmentation du masque de grossesse.
- Faire attention en prévision des futures grossesses : la tache aura tendance à s'amplifier, surtout s'il reste un résidu de pigmentation.
Démangeaisons : rechercher d'abord les causes
Ça gratte, un peu, beaucoup... Ne considérez pas ces démangeaisons comme des manifestations inéluctables de la grossesse, mais consultez un dermatologue qui commencera par en rechercher les causes.
Comment s'en débarrasser ?
Ça démange uniquement au niveau de ventre et des jambes ? Votre peau est sèche et particulièrement distendue à ces endroits ? Hydrater sans attendre, tout devrait rentrer dans l'ordre.
Ça gratte partout sur le corps ? Les démangeaisons sont localisées, mais résistent à l'hydratation ? Pratiquez une analyse de sang pour doser les sels biliaires. En effet, la sécrétion de bilirubine par le foie peut "s'emballer" pendant la grossesse. Avec, à la clé, de fortes démangeaisons. Cette perturbation correspond à la cholestase hépatique de la grossesse et nécessite un traitement spécifique (cholestyramine) pour mettre le cerveau du fœtus à l'abri de malformations.
Si la peau est couverte de plaques rouges, il peut bien sûr s'agir d'un eczéma facilement reconnaissable. Mais près de 1 % des femmes enceintes peuvent aussi souffrir d'une maladie cutanée propre à la grossesse : la dermatose polymorphe gravidique. Tout débute au cours du troisième trimestre par des plaques rouges autour du nombril, qui se disséminent ensuite sur tout le corps. Cela démange au point de perturber le sommeil. Très gênante, cette maladie n'en demeure pas moins bénigne pour la maman et son bébé. Si les causes demeurent inconnues, il existe un traitement de référence à base de dermocorticoïdes et d'antihistaminiques par voie orale.
Normalement, tout s'arrange après la naissance.
La trêve du psoriasis
Bonne nouvelle pour les femmes atteintes de psoriasis : on a remarqué qu'il régressait spontanément pendant la grossesse. Durant cette période, en effet, l'immunité évolue... et c'est tant mieux, car elle se modifie dans le bon sens. Ce qui n'annonce pas la guérison définitive de la maladie, car elle reprend son cours normal après la naissance.
Mais elle aura laissé la maman tranquille pendant neuf mois. Bon à savoir également : on ne constate pas de crises "rebond" après l'accouchement.
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