Comprendre la cœlioscopie : avantages et processus

Cœlioscopie Dans Bloc Opératoire
La coelioscopie se pratique de plus en plus. Mais pour le patient, ça se passe comment ? On regarde tout ça ensemble.

La cœlioscopie : une révolution en chirurgie

Abcès des trompes, grossesses extra-utérines, kystes de l'ovaire sont désormais opérés de manière moins traumatisante, avec de discrètes marques sur le ventre. Les patients restent à l'hôpital moins longtemps. Au cours de l'intervention, les organes ne sont plus exposés à l'air, ce qui limite le risque infectieux. Et le geste du chirurgien, facilité par la caméra qui grossit plus de douze fois la zone à opérer, est beaucoup plus précis.

Si les gynécologues ont été les premiers à comprendre l'intérêt de la cœlioscopie (par exemple pour diagnostiquer les causes de la stérilité féminine), la chirurgie digestive, l'urologie, l’O.R.L., etc. ont vite suivi le mouvement.

En pratique, le chirurgien fait une incision d'environ 1 cm dans l'ombilic, de façon à introduire un endoscope, sorte de tube au bout duquel est fixée une minuscule caméra. Deux ou trois orifices de 5 mm sont ensuite pratiqués dans les flancs pour permettre l'introduction des pinces, ciseaux et instruments de coagulation. Aujourd'hui, on gonfle l'abdomen avec du gaz carbonique (Co2) pour dégager les organes et donner de l'aisance au chirurgien.

Défis, compétences et précautions essentielles pour cette chirurgie

Celui-ci opère l'œil rivé sur un écran qui lui renvoie l'image émise par la caméra. C’est un peu comme si vous sortiez une voiture du garage en regardant dans les rétroviseurs. Cela demande un certain doigté et, par conséquent, une formation particulière. À l'heure actuelle, les étudiants en chirurgie sont tous initiés à cette technique. Mais cet enseignement ne faisait pas partie du cursus il y a 35ans. C’est pourquoi certains praticiens sont plus à l'aise que d'autres.

Une même opération pourra être pratiquée selon la méthode classique, en ouvrant le ventre, ou sous cœlioscopie selon la dextérité du spécialiste. Mieux vaut en discuter avant l'intervention. Les précautions sont les mêmes que pour toute anesthésie générale.

Une réserve : le gonflement de l'abdomen exerce une pression sur les artères, ce qui modifie légèrement le fonctionnement du cœur. L'anesthésiste vérifie donc chez les gens fragiles le bon état du cœur.

Un réveil plus facile près la cœlioscopie

Le réveil est beaucoup moins difficile. Après une cholécystectomie (on lui a enlevé la vésicule biliaire bouchée par des calculs), Hélène, 35 ans, assure : « Je me suis bien réveillée, mais j'étais ballonnée. Ce n'était pas agréable, j'ai eu un peu mal, mais c'est passé assez vite. »

Ces sensations désagréables sont fréquentes : On constate des douleurs postopératoires qui durent quelques heures, exceptionnellement quelques jours, dont on ne s'explique pas bien l'origine. Il est probable que le gaz carbonique irrite ou abîme des vaisseaux sanguins. Certaines personnes ont très mal au réveil. Elles sont soulagées grâce aux antalgiques .

Quant aux complications postopératoires (hémorragies digestives, perforations d'organes...), elles ne sont pas plus fréquentes sous cœlioscopie si le chirurgien est expérimenté. Dans l'avenir, les progrès devraient porter sur la cicatrisation des tissus et du péritoine, cette paroi abdominale transpercée par les instruments endoscopiques. L'imagerie devrait aussi se perfectionner. Enfin, on attend beaucoup de la robotisation. Les machines aideront le chirurgien à avoir des gestes encore plus précis.

Un peu d’histoire

En 1940, Raoul Palmer, un chirurgien, réussit à examiner les organes du bassin en incisant l'ombilic pour y introduire un instrument d'optique, muni d'une ampoule. Pour faciliter la manœuvre, il dilatait l’abdomen en injectant de l'air entre les deux feuillets du péritoine.

Dans les années 70, les chirurgiens vont plus loin et commencent les premières opérations sous cœlioscopie, l’idée étant de glisser les instruments dans trois orifices ouverts dans l'abdomen.

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