Enfant adopté : que prévoir pour sa santé ?

Photo d’un bébé assis sur les genoux de sa mère alors qu’il est examiné par un médecin
Tous les parents adoptifs s’interrogent sur l’état de santé de leur enfant, surtout s’il a connu des conditions de vie difficiles. L’an dernier, 10 000 enfants étrangers et un millier de pupilles de l’État ont été adoptés par des familles françaises. Or, il n’est pas simple d’accueillir un bambin dont les premiers pas dans la vie ont été chaotiques. Les parents veulent savoir si leur enfant se porte bien, surtout s’il vient d’un pays aux conditions sanitaires aléatoires.

À qui demander conseil ?

Tout le problème pour les familles qui adoptent à l'étranger consiste à obtenir des informations médicales fiables sur leur enfant. Pourtant, leurs questions sont légitimes.

Certes, on ne choisit pas un enfant comme un objet, mais il est important de connaître son état de santé assure. En effet, il est préférable d'aborder les problèmes médicaux en toute connaissance de cause, pour mieux les affronter et, en cas de besoin, débuter un traitement dès le retour en France.

Les parents ont deux solutions pour adopter à l'étranger. Soit ils font toutes les démarches individuellement. Soit ils passent par l'intermédiaire d'un organisme autorisé pour l'adoption (OAA), une association qui va les épauler tout au long du parcours.

Les démarches individuelles sont les plus périlleuses. En effet, le risque est grand d'avoir affaire à des personnes qui ne connaissent pas le bilan de santé de l'enfant... ou le cachent délibérément. Les parents devront se débrouiller seuls pour obtenir le dossier médical et faire traduire les documents.

Dans le doute, ils peuvent demander l'assistance d'un médecin (liste disponible dans chaque consulat de France). Les démarches sont plus faciles en passant par l'intermédiaire d'un OAA. Ces organismes sont très informés des risques sanitaires des pays avec lesquels ils travaillent. Enfin, il existe en France des consultations spécialisées dans l'accueil d'enfants adoptés.

Les informations importantes sur la santé de l’enfant

Dans l'idéal, le dossier médical de l'enfant doit comporter les courbes de poids et de taille, le périmètre crânien, le carnet de vaccination et les tests sanguins (sida, hépatites... ) effectués. C'est encore mieux si l'on peut obtenir des informations sur ses antécédents familiaux et sur ses conditions de vie. Certains pays d'Amérique du Sud mentionnent dans les dossiers les traumatismes graves (maltraitances, abus sexuels...).

De retour en France

Inutile de se précipiter à l'hôpital pour refaire un bilan de santé. Des examens doivent être pratiqués, mais pas forcément le jour de l'arrivée. Pas besoin d'agresser tout de suite l'enfant avec des prises de sang et des piqûres.

Néanmoins, il est recommandé de consulter soit le médecin de famille, soit un pédiatre pour un bilan approfondi et, éventuellement, effectuer des examens complémentaires. La Chine, par exemple, ne pratique jamais de dépistage du sida sur les enfants adoptés sur son territoire. Il est donc indispensable d'y penser dès l'arrivée en France.

Pour tous les enfants adoptés à l'étranger, les examens complémentaires les plus importants sont :

  • Un bilan sanguin complet avec, en particulier, le dépistage du virus du sida, des hépatites B et C et de la syphilis.
  • Une recherche de parasites dans les selles, un dépistage de la tuberculose et une radiographie des poumons.
  • Un dosage de fer dans le sang, à la recherche d'une éventuelle anémie.
  • Une mise à jour des vaccins.

Pourquoi les parents s’inquiètent ?

Le retard de croissance

Les enfants qui ont souffert de carences alimentaires sont plus petits et plus chétifs que la moyenne. Grâce à une alimentation équilibrée (qui n'a pas besoin d'être surabondante), la plupart d'entre eux vont rattraper rapidement les enfants de leur âge.

Le retard de développement psychomoteur

Les enfants qui ont manqué d'affection et d'attention, qui ont été peu stimulés dans les orphelinats, présentent souvent un retard psychomoteur. Ils parlent et marchent plus tard que les autres. On estime que trois mois passés en orphelinat font perdre à l'enfant un mois de développement. Encouragés par leurs parents adoptifs, la majorité feront de gros progrès en peu de temps.

L'âge réel de l’enfant

Les parents qui adoptent un enfant de plus de trois ans ont parfois des doutes sur son âge. En cas de besoin, une radiographie du poignet et du coude donne une idée de l'âge osseux. Mais les tables de référence dont disposent les pédiatres ont été établies à partir des petits Européens : elles ne correspondent pas forcément à la croissance des enfants d'autres origines.

La puberté précoce

Certains parents adoptifs ont la surprise de voir la poitrine de leur fillette de sept ans commencer à pousser. Les pubertés précoces, qui peuvent être provoquées par un changement brutal de régime alimentaire, sont très rares.

Si l'enfant subit réellement des perturbations hormonales, des traitements permettent de ralentir le phénomène. Mais, la plupart du temps, cette puberté est tout à fait normale et s'explique par une mauvaise évaluation de l'âge de la fillette. Pour certains parents, cette révélation est un choc, ils croyaient avoir une petite fille et se retrouvent avec une adolescente. Certains n'y sont pas préparés.

Les problèmes psychologiques

La nouvelle cellule familiale rencontre parfois des difficultés, mais tous les problèmes ne doivent pas être mis sur le compte de l'adoption. Les enfants adoptés sont d'abord des enfants. Ils ont vécu des ruptures qui les ont marqués. Mais chacun va réagir à sa façon. Tout dépend de leurs propres capacités et de celles de leur milieu familial à surmonter les difficultés.

Il est important que le père et la mère aient confiance dans leur capacité à être parents. En cas de problème, elle recommande de consulter rapidement un spécialiste, sans attendre que la situation s'aggrave. «Les parents ont souvent tendance à croire qu'avec beaucoup d'amour tout va s'arranger. Mais, parfois, cela ne suffit pas.

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