Le bégaiement n’est pas une maladie !
Le bégaiement n'est pas une maladie mais un problème de communication avec les autres. Il concerne principalement des enfants anxieux, hyperémotifs, nerveux.
On distingue plusieurs types de bégaiement :
- Le physiologique ou transitoire. Il peut apparaître lors du développement du langage (vers deux ans). L'enfant a tant de choses à raconter, avec un vocabulaire encore restreint, qu'il bégaie, Cette gêne peut durer de trois à six mois. Il ne faut pas s'en inquiéter mais rester attentif et vigilant sur l'évolution du langage de l'enfant.
- Le bégaiement tonique. Il vient d'une hyper contraction des muscles, ce qui empêche la voix de sortir. L'enfant bute alors sur la prononciation des syllabes.
- Le bégaiement clonique. Il se caractérise par la répétition d'une syllabe.
Des causes profondes
Souvent, même l'entourage le plus proche (les parents et les grands-parents, par exemple) n'est pas à même de déceler l'élément déclencheur du bégaiement.
Parfois, ce qui n'est, pour les parents, qu'un détail sans importance peut avoir une tout autre dimension pour l'enfant.
Certaines situations spécifiques (naissance d'une petite sœur ou d'un petit frère, séparation, divorce, perte d'un grand-parent ou déménagement...), perturbantes pour un enfant à tendance émotive, suffisent à provoquer chez lui un bégaiement.
Non au « tais-toi, tu ne sais pas parler » …
S'il ne faut pas s'inquiéter, il ne faut pas, non plus, banaliser le problème.
Un bilan orthophonique peut être prescrit. En quoi consiste-t-il ? En un court entretien avec l'enfant, qui permet à l'orthophoniste d'apprécier les divers paramètres du langage oral : rythme de la parole, mouvement de la langue, structure des phrases, etc. Mais une thérapie n'est pas systématiquement mise en œuvre.
L'orthophoniste peut simplement proposer aux parents une "guidance parentale", conseils qui leur permettront d'aider au mieux leur enfant bègue. Tout d'abord, il faut faire attention qu'il ne soit pas la risée de ses frères et sœurs, et quand il ne peut s'exprimer, l'aider, par le jeu du truchement, à lui faire dire ce qu'il voulait. L'enfant doit se sentir dans un climat de confiance, avec des parents patients et à l'écoute.
Trois à six mois plus tard, un rendez-vous avec l'orthophoniste est pris afin d'évaluer les progrès et de prescrire, si nécessaire, des séances de rééducation.
Jouer la relaxation
Les thérapies proposées sont basées sur un travail de relaxation. Le but est de faire découvrir à l'enfant bègue comment se décontracter. L'orthophoniste l'aide à mieux respirer. Elle travaille au niveau du positionnement de la langue, des lèvres, pour savoir ce qui vient parasiter l'expression de la syllabe.
Ces exercices permettent à l'enfant une élocution plus fluide. La durée d'une séance varie de 1/2 heure à 3/4 d'heure, à raison de deux séances hebdomadaires. En fin de traitement, les séances peuvent s'espacer : une par semaine, voire une par mois.
Parfois, l'enfant bègue est "mûr" pour se débarrasser de son symptôme. La rééducation va alors très vite. Mais ce n'est pas toujours le cas, De toute façon, quelle que soit la durée du traitement l’orthophoniste travaille en subtilité. Elle doit faire attention qu'il n'y ait pas de transfert de symptôme. L'enfant peut ne plus bégayer mais avoir des tics. Une fois traité, le bégaiement disparaît totalement. Cependant, il peut réapparaître à la suite d'un état de grande fatigue, d'excitation, ou après un choc.
Comment apprend-il à l'école ?
L’apprentissage de la lecture, pour l’enfant bègue, est identique à celui des autres écoliers (s'il a le potentiel intellectuel). En fait, apprendre à lire ne pose pas de difficulté au petit bègue car l'idée est exprimée. Il n'a plus qu'à la traduire par l'expression orale. En revanche, il peut avoir des problèmes quand il lit devant les autres ou lorsqu'il cherche à exprimer sa propre idée, le bégaiement étant un problème de communication avec les autres.
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