Apprendre à dire non !

Dire Non
La peur de déplaire peut empêcher d’exprimer ce que l’on ressent, d’où des malentendus qui risquent de tourner mal. Des conseils pour être sincère tout en respectant l’autre.

Une invitation à dîner que nous acceptons malgré nous, un service que nous rendons à contre-cœur, une opinion que nous taisons pour ne pas froisser un ami... Cela nous arrive à tous. Néanmoins, lorsque l'incapacité de s'affirmer est systématique, elle génère souvent une sensation de frustration et d'amertume. Qui s'accompagne d'une vague de regrets. "Je me suis encore fait avoir !" "J'en suis malade d'avoir accepté" "Je m'en veux de ne pas avoir osé dire ce que je pense vraiment"...

Les divergences de vue, les résistances et les conflits sont indispensables à une authentique relation. Loin d'être nécessairement synonymes de disputes ou d'échec relationnel, ils peuvent aussi souvent faire évoluer l'échange. On peut aimer et respecter quelqu'un sans pour autant tout lui permettre.

C'est très tôt dans la vie que se joue la capacité d'affirmation car le "non" apparaît entre deux et trois ans. On retrouve souvent dans l'histoire des personnes incapables de s'affirmer une reprise en main parentale de leurs premières rebellions. Les parents n'iront pas forcément jusqu'à la fessée ou la mise au coin mais l'enfant enregistrera clairement qu'il se doit d'être gentil ! Il n'a pas fini son repas ? Il fait de la peine à maman. Il pleure parce qu'il ne veut pas aller au lit ? Il est méchant. Il ne veut pas dire bonsoir aux invités ? Il est capricieux.

La peur d'exprimer ses désirs

Peu à peu, l'enfant se coupe de ses émotions, de ses colères et de ses chagrins pour tenter d'être à l'écoute de ses parents, de ses frères et sœurs, de ses amis, de son instituteur.

Devenu adulte, le processus suit parfois son cours. Il faut continuer à être gentil, généreux et tolérant, sous peine de ne plus être aimé et de voir l'autre partir. Tout est bon pour éviter l'affrontement.

Taraudées par la culpabilité, le doute et la peur d'affirmer leurs désirs, ces personnes préfèrent fuir, louvoyer, s'excuser, capituler pour arrondir les angles. Hélas, cette attitude a parfois l'effet inverse. L'entourage n'est pas dupe et tend à se lasser de ce qu'il prend souvent pour un "manque de personnalité"

« C'est le premier non qui coûte, estime Michèle, 62 ans. Arrivée à la retraite, j'ai fait une dépression. J'avais plus de temps pour réfléchir et comprendre ma solitude. Je crois qu'à force de vouloir à tout prix être la bonne épouse, la bonne mère et la bonne collègue, je n'existais pas aux yeux des autres. J'ai entamé une psychothérapie. Et j'ai compris que je n'avais jamais su prendre en compte mes désirs sans me sentir coupable. Je sais que je ne peux pas tout changer en un coup de baguette magique, mais chaque jour je m'efforce de m'affirmer. Depuis peu, je me sens mieux considérée par mon entourage. »

Refuser d'inclure la possibilité de la confrontation dans nos relations, c'est prendre le risque de devenir ce qu’on appelle "a nice dead person", une "gentille personne molle", toujours prête à se dévouer et à acquiescer en souriant à tout ce qu'on lui demande, même si cela lui coûte.

Se faire respecter

Le seul moyen d'éviter de se faire écraser dans ces jeux de pouvoir, c'est d'en connaître les règles et d'avancer en sachant faire respecter son espace personnel. De petit "non" en grand "non", la vie deviendra plus simple. Certes, votre entourage risque de vous trouver "moins cool" "indifférent"... C'est bon signe vous commencez à être à l'écoute de vos désirs, de vos besoins. Et lorsque vous saurez dire "non", vos "oui" deviendront devrais "oui", généreux et sincères...

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