Rhume de hanche : des douleurs rapides
Votre enfant vous a réveillé cette nuit, se plaignant de douleur dans la jambe. Vous avez pensé qu'il s'agissait d'une crampe, et vous l'avez renvoyé se coucher. Mais le matin, au réveil, la douleur était toujours là, violente, et l'empêchait de marcher. Vous avez alors emmené votre enfant chez le médecin. Diagnostic c'est un rhume de hanche.
Appelé plus scientifiquement "synovite aiguë transitoire de hanche", le rhume de hanche est une réaction inflammatoire qui touche la synoviale de l'articulation. Elle est généralement bénigne et, dans la plupart des cas, régresse spontanément en quelques semaines. L'atteinte est unilatérale et touche aussi bien le côté droit que le côté gauche.
A priori d'origine immunitaire, en réponse à un virus, le rhume de hanche se manifeste chez des enfants de trois à dix ans, avec une prédominance chez les garçons. Le début est toujours brusque : l'enfant qui jouait et courait la veille se plaint d’une douleur localisée au niveau de la hanche, mais aussi, parfois, au genou. Il n'est pas rare d'ailleurs que l'enfant montre son genou ou sa jambe quande de montrer où il a mal.
A l'examen, la mobilité de la hanche est douloureuse. Aggravée par la marche et la fatigue, cette douleur s'accompagne d'une boiterie (en boitant, l'enfant protège ainsi spontanément sa hanche). Mis à part ces symptômes, l'enfant n'a pas de fièvre. Il présente un bon état général. Le seul véritable risque de cette pathologie, c'est une erreur de diagnostic qui ferait passer à côté d'une ostéo- chondrite primitive de la hanche, aux symptômes de départ similaires, mais aux conséquences beaucoup plus graves (voir plus bas).
Rhume de hanche : Il faut beaucoup de repos
Le traitement d'un rhume de hanche est simple. Il consiste avant tout en une mise au repos totale de l'articulation, un minimum de 48 heures et jusqu'à une semaine environ. En clair : l'enfant doit rester couché aussi longtemps que la hanche est douloureuse (l'intensité de la douleur traduit de façon approximative le degré d'inflammation). Cette mesure est d'autant plus essentielle s'il s'avère par la suite qu'il s'agissait d’une ostéochondrite primitive.
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens, c'est-à-dire sans cortisone, peuvent être prescrits pour accélérer le processus de guérison. Et une vessie de glace sur la hanche (en prenant bien soin de l'entourer d'un tissu pour qu'elle n'irrite pas la peau) pourra aussi atténuer l'inflammation.
Si votre enfant est hyperactif ou un peu turbulent, et pour l'obliger à rester tranquille, le médecin peut vous proposer une mise en traction du membre inférieur de l'enfant (la hanche est tenue légèrement écartée), à l'hôpital ou à domicile durant 48 heures l'effet antalgique est spectaculaire.
Si, au bout de 48 heures, aucune amélioration n'intervient, et surtout si la douleur s'accompagne de signes généraux (fatigue, petite fièvre), des examens complémentaires - prise de sang et radios, de face et en "position de grenouille" - seront prescrits.
Si les clichés laissent un doute sur le diagnostic, une scintigraphie pourra être proposée pour rechercher une ostéochondrite primitive. Si la boiterie se prolonge, et qu'il s'agit bien d'un rhume de hanche, des cannes anglaises permettront efficacement de soulager l'articulation et de reprendre un appui relativement progressif. Mais, dans tous les cas, l'inflammation finira bien par s'atténuer pour disparaître aussi brutalement qu'elle était apparue, laissant tout loisir à votre enfant de marcher et de courir comme avant.
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Ne pas confondre rhume de hanche et ostéochondrite primitive
Le rhume de hanche ne doit pas être confondu avec l’ostéochondrite primitive de qui touche la de la tête du fémur et entraîne des lésions osseuses. En effet, l’âge auquel elle apparaît, les débuts de la maladie, les signes cliniques (douleurs, boiterie) sont pratiquement identiques.
En revanche, les conséquences sont différentes. En traitement orthopédique prolongé (notamment traction à l'hôpital durant plusieurs semaines, appareillage et chirurgie selon le stade), l’ostéochondrite primitive peut entraîner des séquelles graves articulaires. D’où l’importance de ne pas passer à côté.
Les symptômes tendent à s’aggraver avec l’évolution sans être calmé par le repos, avec en plus une petite fièvre et une limitation des mouvements de la hanche. C'est la scintigraphie osseuse qui permet d'objectiver la maladie à un stade précoce. Les radiographies, elles, montrent des images progressivement caractéristiques permettant de suivre l'évolution.
Le traitement de l’ostéochondrite primitive consiste en une mise en décharge prolongée de l’articulation, d’abord en position couchée (avec traction), puis en appui sur le seul côté sain. Objectif : limiter au maximum les pressions au niveau de la hanche et, par conséquent, éviter les déformations de la tête du fémur, ces dernières pouvant s’avérer irréversibles.
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